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Des roses pour le procureur (Arte) : l’histoire vraie du Caporal Rudi, condamné à mort pour avoir volé du chocolat

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 17/08/2020 à 18:32

Au-delà d’une histoire rocambolesque, relatée dans Des roses pour le procureur, une affaire antisémite et peu glorieuse est explicitement évoquée par le réalisateur Wolfgang Staudte ce 17 août 2020 sur Arte.

C’est une farce satirique qui prêterait à sourire si elle n’était pas tirée de réels événements. Arte programme à 20h55, Des roses pour le procureur ce lundi 17 août 2020. Elle met aux prises un faux repenti du régime nazi et un homme victime de cet ancien conseiller juridique devenu procureur général et à qui il entend bien mener la vie dure.

Le goût de la vengeance, 15 ans plus tard

Alors que l’Allemagne s’apprête à rendre les armes, le Caporal Rudi Kleinschmidt fait face au tribunal de guerre pour avoir dérobé... deux rations de chocolat. Wilhelm Schramm, désireux d’imposer une intransigeance à toute épreuve dans ce lourd contexte, a la main lourde et condamne le prévenu à mort. Rudi ne soit son salut qu’aux forces alliées qui bombardent les environs, lui offrant le matin de son exécution, une évasion inespérée sur un plateau.

Quinze ans plus tard, quand Rudi reconnait Wilhelm Schramm, désormais procureur général, il comprend qu’il peut alors inverser le rapport de force. Son bourreau, lui, met du temps avant d’identifier l’homme qu’il a envoyé à la mort. Réalisant subitement que son avenir est compromis, il décide de le supprimer.

Très inquiété, peu condamné

Ce long-métrage, qui balaye très rapidement sa première partie, s’est inspiré du parcours cabossé de Ludwig Zind, un antisémite pur et dur qui n’a jamais caché son aversion pour l’État d’Israël. Lors du second procès de Rudi, en 1957, pour un vol dans une boutique de décoration, l’affaire Ludwig Zind est explicitement évoquée, mais l’individu est renommé Zirngiebel.

À la fin des années 50 et jusqu’au début des années 70, le professeur a été inquiété par la justice après avoir déclaré au cours de cette même année 1957 : « On a gazé trop peu de Juifs ». Arrêté une nouvelle fois en 1970, il n’a été condamné qu’à de la prison avec sursis. L’homme est finalement décédé en 1973. Ce parallèle, établi avec une affaire qui allait se prolonger bien des années après la sortie du film, permet de railler un peu plus la justice expéditive à laquelle se sont livrés les nazis au cours du conflit le plus meurtrier de l’histoire.

Le réalisateur de cette satire, Wolfgang Staudte, est notamment célèbre pour avoir signé, en 1946, Les assassins sont parmi nous, dans lequel un chirurgien berlinois se lie d’amitié avec une ancienne déportée.

Des roses pour le procureur est programmé ce lundi 17 août 2020 à 20h55 sur Arte juste avant le film inédit A ceux qui nous ont offensés, à découvrir à 22h30.