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Faustine Bollaert (SuperKids) : « M6 m’a toujours fait énormément confiance, même après l’échec de Rising Star »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 06/04/2016 à 17:48

Faustine Bollaert revient en prime time sur M6 avec un talent show ce mercredi 6 avril. Après Le Meilleur pâtissier, l’animatrice collabore avec Shine (The Voice, Prodiges). SuperKids met en avant différentes disciplines. L’animatrice est revenue pour Toutelatele sur cette nouvelle aventure et ses projets.

Benjamin Lopes : Après Rising Star, vous êtes de retour en prime time sur M6 avec un talent show. En quoi SuperKids vous a-t-il convaincu ?

Faustine Bollaert  : L’humain. J’avais très envie de faire une émission tournée vers la famille, notamment avec des enfants. Avec Le Meilleur pâtissier, je présente déjà un programme très familial et j’adore cette direction-là. Je suis moi-même maman de deux enfants et je baigne dans cet univers-là. Quand j’ai su qu’il y avait ce programme en préparation, j’ai tout de suite manifesté l’envie de le faire parce que je savais que ce n’était pas un talent show comme les autres. On a été dans toute la France rencontrer les enfants. Cette ultra-proximité, aller chez les gens, partager leur quotidien, c’est vraiment ce que j’aime. C’est très complet pour un animateur, car il y a aussi le côté statutaire d’un maître de cérémonie. C’est un gros barnum et c’est passionnant à animer.

Aviez-vous vu des images du format original diffusé sur RTL4 aux Pays-Bas ?

Dès que j’ai entendu parler du projet sur M6, j’ai tout de suite été voir le format hollandais. C’est justement quand j’ai vu les images que je me suis dit que le format était fait pour moi et que j’étais la bonne personne. M6 avait l’air parfaitement d’accord.

Vous êtes-vous spontanément proposée ?

Pas du tout, car je suis beaucoup trop orgueilleuse pour ça (rires). Je pense surtout que ça s’est imposé dans la tête de tout le monde. M6 m’a toujours fait énormément confiance, même après l’échec de Rising Star. On a réfléchi ensemble et les animateurs n’ont pas été incriminés. Je voulais présenter 100% Mag, on me l’a donné, je voulais Rising Star, on me l’a donné. J’ai eu envie de SuperKids et j’arrive à la présentation. M6 a toujours été extrêmement fidèle avec moi. La chaîne laisse le temps à ses animateurs. On a trouvé ensemble la direction qui me correspond parfaitement. Je me sens vraiment à ma place dans SuperKids.

Si SuperKids a fonctionné aux Pays-Bas, un format analogue (A Star is born) n’a pas du tout trouvé son public en Allemagne. Avez-vous conscience du risque d’audience pour M6 ?

De toutes les manières, dès qu’on lance un programme il y a un risque. Je ne fais pas ce métier pour être plan-plan et être derrière à attendre. J’ai la chance d’avoir un format comme Le Meilleur pâtissier qui cartonne chaque année et qui me permet d’avoir une certaine assise, et de pouvoir tester certaines choses. Je crois qu’avec SuperKids on est dans la lignée de ce que les gens ont envie de voir en ce moment. C’est une émission positive avec un beau spectacle, bienveillante, douce, fédératrice et familiale. Je pense que Shine (le producteur, ndlr) sait vraiment adapter les programmes à la France. Entre The Voice Kids et Prodiges, on ne pouvait pas être entre de meilleures mains.

Vous travaillez avec BBC France, Studio89 ou encore C. Productions, et maintenant Shine. Comment se déroulent vos relations avec les différentes sociétés de production ?

On est adopté par des familles complètement différentes avec ses codes. On se renifle un peu à chaque fois (rires). Ce sont des savoir-faire différents. Quand j’ai travaillé avec C. Productions pour 100% Mag, ils faisaient aussi Zone interdite ou encore Capital donc je savais que c’était surtout des professionnels de l’information par exemple. En l’occurrence avec Shine, ça s’est très bien passé. Je me suis vite sentie dans mes baskets. Ce n’est pas facile, car il faut savoir prendre un animateur, avoir une bonne approche, car on a un métier exposé, avec la violence que ça implique.

« À aucun moment j’ai été mal à l’aise par rapport à un enfant qui était effondré à cause d’une élimination. Il y a eu quelques larmes, mais ce sont quand même des bêtes à concours »

Une ancienne dirigeante de M6 insistait sur le fait que les programmes de M6 était les stars et non les animateurs. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

J’aime être au service d’une marque, car l’inverse ne me correspond pas forcément. Le talent de M6 est de mettre la bonne personne au bon programme. C’est ce qui fait que ça fonctionne. Après je pense que certains programmes pourraient survivre sans moi, mais ils fonctionnent dans le même temps aussi bien parce que je les présente et que je corresponds. J’ai cette mentalité-là. Je ne fais pas partie des animateurs qui ont besoin que tout repose sur leurs épaules. J’ai besoin d’avoir ma place. Dans SuperKids, je ne me sens pas passe-plat. Humainement, je suis dans la vie comme je suis avec les enfants. Et dans le même temps, le côté maître de cérémonie est excitant. Pour moi, les animateurs ne sont pas interchangeables pour ce programme-là.

Présenter SuperKids vous a-t-il demandé une préparation particulière ?

C’est surtout l’organisation qui a été primordiale. Je suis maman et quand je partais à cinq heures du matin, il fallait bien que quelqu’un s’occupe de mes enfants jusqu’à leur réveil quand mon mari ne pouvait pas. Il a fallu aussi avoir une bonne hygiène de vie, car on mangeait pas mal sur les tournages.

N’était-ce pas difficile de voir des enfants se faire éliminer ?

Parfois on était très inquiet pour eux, notamment lors de numéros particulièrement spectaculaires. Quand certains enfants ont été éliminés, j’étais dans leurs bras à les câliner. Je suis profondément maternelle et ça se ressent dans mon rapport avec les participants, même dans Le Meilleur pâtissier. J’ai ce côté très protecteur. Avec ces enfants, encore plus. Maintenant, ce sont des compétiteurs. Ils ont donc l’habitude. À aucun moment j’ai été mal à l’aise par rapport à un enfant qui était effondré à cause d’une élimination. Il y a eu quelques larmes, mais ce sont quand même des bêtes à concours. Le fait que ce soit une compétition multidisciplinaire adoucit la concurrence.

Dans Le Meilleur pâtissier, vous vous permettez quelques railleries à l’encontre des candidats ces dernières saisons. Cela sera-t-il également le cas dans SuperKids ?

On voit dans les portraits que ce sont plutôt les enfants qui se moquent de moi quand je suis assez minable dans mes essais de performances (rires). On n’a pas eu peur de mettre la main à la pâte avec Stéphane Rotenberg. De temps en temps, je taquine un peu les enfants quand ils sont trop sûrs d’eux. Après, c’est vrai que je charrie plus le jury. Dans Le Meilleur pâtissier, on me met un micro à 7 heures du matin et on me le retire à 23 heures. Je suis dans cette émission comme je suis dans la vie. Je suis d’un naturel à taquiner. Après, la production garde ce qu’elle veut. Ils ont aimé cet aspect au fur et à mesure, et ils se sont rendu compte que ça apportait un peu d’humour. Quand c’est moche, je le dis, le tout c’est que ça soit toujours gentil et jamais cassant.

Comment s’est passée la formation de ce nouveau duo avec Stéphane Rotenberg ?

On se connaissait avant. On était amis et je pense que ça fait la différence. On n’est pas du tout sur les mêmes registres. Stéphane, c’est le maître de cérémonie par excellence donc je l’ai beaucoup observé. De mon côté, je pense que j’étais plus à l’aise dans la proximité avec les enfants. On était très complémentaires. Il a été très gentil avec moi au moment de Rising Star, c’est à ce moment-là que l’on s’est rapproché. Au-delà de ça, il s’agit vraiment d’une coanimation justifiée. On a exactement le même rôle avec des univers différents. Il n’y a pas eu de dualité.

Vous avez également tourné la version célébrité du Meilleur pâtissier. Le tournage a-t-il été différent de la version anonyme ?

C’est complètement différent. Au départ, ils voulaient tous faire leur show, ils montaient sur les tables et dansaient. Et puis, à partir du moment où le jury est arrivé, on a senti qu’il y avait quand même de la compétition. Il y a en a d’ailleurs eu plus chez les célébrités que chez les anonymes, tout simplement, car il y a de l’orgueil et qu’ils sont sûrs d’eux. Ce sont des têtes d’affiche à leur niveau et dans leur domaine, et on sentait qu’ils avaient envie de s’épater. Ils se sont vraiment pris au jeu. Quand je venais les déranger, ils m’ont envoyé bouler. Ça m’a bien arrangé, car j’étais enceinte de huit mois et j’étais bien contente d’aller me reposer un petit peu. C’est à la fois un show, mais ça reste un concours de pâtisserie.

« J’aimerais bien présenter un talk-show un jour, mais je ne pense pas que je suis sur la bonne chaîne pour ça »

Avez-vous eu des surprises pendant ces tournages ?

Clara Morgane a sorti des gâteaux incroyables. Dave a fait des choses très moches, mais très bonnes. Ils m’ont tous vraiment surpris. Ils se sont un peu retrouvés comme à l’école et ils avaient envie d’avoir des bons points. Si Cyril Lignac leur disait que c’était bien, on sentait qu’ils étaient extrêmement fiers. Il y a deux humeurs différentes en fonction des équipes. Je pense que ça a réellement donné une nouvelle lecture du programme. Ce sont deux volets très différents.

W9 avait annoncé la nouvelle émission Urgences animaux avec vous à la présentation. Où en est le projet ?

Pour le moment c’est en stand-by. Pour dire la vérité, quand le programme a été annoncé, j’étais assez peu au courant. On n’avait pas beaucoup avancé sur le projet. Il y a eu un effet d’annonce à la rentrée, mais on était juste à l’état de réflexion. Ce qui est sûr, c’est que j’aimerais bien présenter un programme sur les animaux.

Avez-vous d’autres projets avec le groupe M6 ?

Je vais prochainement faire un programme familial, ce ne sera pas forcément sur M6. Mais c’est encore trop tôt pour en dire plus.

Les animateurs de M6 bénéficient tous d’une forte cote de popularité. Comment l’expliquez-vous ?

C’est vrai qu’on a l’habitude d’entendre que les programmes sont uniquement les stars sur M6 et c’est pour moi quelque chose de complètement obsolète. On voit aussi qu’il y a de grosses personnalités comme Karine Le Marchand ou Stéphane Plaza. C’est la force de la chaîne de s’entourer d’animateurs profondément sympathiques. Je sais que lorsque des sondages sont faits, le mot sympathie est l’un des mots qui reviennent le plus pour moi. Je suis très bien sûr M6 justement aussi pour ça, ils savent capitaliser sur cet aspect.

Beaucoup d’animateurs ont été exploités sur M6 commercialement dans des publicités. Et vous dans tout ça ?

Ça m’est arrivé de refuser des choses. J’ai commencé à être en première division il y a assez peu de temps. On m’a vue beaucoup de temps enceinte depuis trois ans et on m’a proposé beaucoup de projets liés à ça. Je n’avais pas forcément envie de devenir la porte-parole des produits pour maigrir après la grossesse et d’attacher mon image à ça. Je fais très attention à l’image que je renvoie et aux marques auxquelles je m’associe. Après peut-être que je n’intéresse pas les bonnes marques. Pour Le Meilleur pâtissier, il ya des choses qui sont prévues pour la saison prochaine.

Vous présentez l’émission de confidence Je suis d’où je viens à la radio sur France Bleue. Aimeriez-vous la présenter à la télévision ?

C’est compliqué, car c’est très radiophonique. Après ce n’est pas du tout la direction que j’ai prise en télévision et c’est aussi pour ça que je trouve ça très complémentaire. J’adore l’idée d’accoucher des personnalités et toute la culture qu’il y a derrière. J’aime aussi les gros barnums. J’aimerais bien présenter un talk-show un jour, mais je ne pense pas que je suis sur la bonne chaîne pour ça. M6 n’est pas sur ce genre, mais elle peut, peut-être, y revenir. Aujourd’hui, j’aime la façon dont M6 m’exploite et me fait faire des choses différentes. Mon histoire avec la chaîne est loin d’être terminée.