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France 2 : une rentrée sous le signe de la différence

Emilie Lopez
Publié le 01/09/2008 à 11:45 Mis à jour le 02/09/2008 à 21:15

« Le choix de la différence » : ces cinq petits mots, nouveau slogan de France Télévisions, claquent comme une réponse au Président de la République, Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait fait part de son sentiment, selon lequel les programmations de France 2 ressemblaient trop, à son goût, à celles de TF1. Pour cette rentrée 2008, plusieurs nouveautés font donc leur arrivée sur la grille de la chaîne publique, avec, comme priorité, trois mots d’ordre : « création, culture et information ».

Pour remplir ces objectifs, Patrice Duhamel, directeur des antennes, assure que chaque soir, l’une des chaînes du groupe proposera un programme culturel en prime time. Sur France 2, cette « obligation » se traduira en priorité par la diffusion de fictions, en grande partie historiques, les mardis, mercredis et vendredis en prime time. Sont prévus, notamment, un 2x90 minutes retraçant la vie de Coco Chanel, sous les traits de Barbora Bobulova et Shirley MacLaine, un second sur Françoise Sagan, interprétée par Sylvie Testud, une fresque familiale entre la guerre d’Espagne et la France de l’exil (Elles et moi), ou encore l’histoire de Clémentine, prostituée d’origine paysanne envoyée en camp de concentration. A cela s’ajoute la seconde saison de Clara Sheller, dont la date de diffusion n’a pas encore été communiquée...

Au rang des documentaires, une fois encore, France 2 table sur l’histoire, avec une soirée spéciale consacrée à Anne Franck, un film de 100 minutes décortiquant la « Grande Guerre », ainsi qu’une collection intitulée Ce jour-là tout a changé, regroupant six documentaires, dont « L’assassinat d’Henri IV » et « La fuite de Louis XVI ». Autre moment fort : Nos années..., série en trois volets dédiée à l’évolution de la société française dans les années 60 (« Nos années mythologiques »), 70 (« Nos années inconscientes ») et 80 (« Nos années désenchantées »).

Mais le grand buzz de cette saison 2008/2009 est bien entendu l’arrivée sur le service public de l’une des têtes d’affiche de TF1 : Julien Courbet. Avec Service maximum, l’animateur, accompagné d’une équipe de chroniqueurs, divulgue ses précieux conseils afin de « faciliter la consommation dans la vie quotidienne », dès ce 1er septembre, du lundi au jeudi à 18h50. Pour le dernier jour avant le week-end, place à Christophe Hondelatte, avec Vendredi si ça me dit. Loin de ses accusés des deuxièmes parties de soirée, l’ex-numéro 1 du Journal de 13 heures, entouré lui aussi d’une cohorte de journalistes, s’offre son rêve : « un magazine culturel et populaire », afin de « guider les choix des téléspectateurs ».


Culture toujours avec Daniel Picouly, qui transpose son Café littéraire sur France 2, le vendredi en seconde partie de soirée. Frédéric Lopez, pour sa part, se voit lui aussi récompensé de ses efforts, puisque l’animateur de Rendez-vous en terre inconnue s’installe, dès le 6 septembre, chaque samedi à 18h45 avec Panique dans l’oreillette, dans un registre plus comique que culturel. Une interview truquée grâce à l’aide de l’entourage de l’invité, qui pourrait apporter son lot de surprises. Enfin, notons également l’arrivée sur la grille de L’objet du scandale, chaque dimanche à 16 heures, où Guillaume Durand tentera dès le 7 septembre prochain de faire un rapprochement entre un objet du quotidien et l’actualité du moment.

En seconde partie de soirée, Faites entrer l’accusé devra partager sa case horaire du mardi avec Non élucidé, sorte de Cold Case à la française, dans lequel Arnaud Poivre d’Arvor reprendra des homicides non élucidés à ce jour. David Pujadas, lui, se voit offrir les mercredis, en alternance avec Ca se discute et Cellule de Crise. Avec son magazine Les infiltrés, le présentateur du 20 heures promet un « concept original, des enquêtes choc et inédites », dans des milieux souvent fermés...

Fictions, théâtre, documentaires, magazines... En cette rentrée 2008, France 2 met toutes les chances de son côté pour satisfaire à son nouveau leitmotiv : « Offrir tous les choix, prendre tous les risques », avec comme mots d’ordre, « culture, création, information ». Mais tout ceci a un coût, comme ne manque pas de le souligner Patrick de Carolis, avant d’embrayer sur les difficultés rencontrées suite à l’annonce de la suppression de la publicité sur les chaînes du service public, et ce même si le groupe a déjà reçu du gouvernement 150 millions d’euros en août dernier. Nécessité donc de repenser complètement les grilles d’ici à janvier 2009, date à laquelle les fameux spots seront bannis après 20 heures. Si rien n’a encore été dévoilé, Patrice Duhamel promet que « tout sera bouclé d’ici à la Toussaint, et fin prêt pour début décembre ». L’avenir dira si un nouvel habillage et quelques courts-métrages réussiront à combler l’absence de publicité...