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Frédéric de Vincelles fait le point sur la rentrée de W9

Tony Cotte
Publié le 19/09/2009 à 19:00 Mis à jour le 18/03/2010 à 16:40

En cette rentrée, W9 a souhaité « changer de dimension ». Pour cela, elle va mettre à l’antenne « le plus gros investissement jamais consenti en production à ce niveau » : X-Factor, un divertissement à succès dans le monde entier. Entre football, séries, et divertissements, Frédéric de Vincelles, directeur général de W9, fait le point sur la rentrée de la chaîne TNT du groupe M6, en assumant pleinement succès et échecs...

Tony Cotte : La rentrée de W9 est particulièrement marquée par l’arrivée de X-Factor. À quelques jours du lancement, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Frédéric de Vincelles : Je suis vraiment content. Je reviens du visionnage du premier épisode, je l’ai trouvé vraiment super et extrêmement efficace : il y a de belles histoires, des bons chanteurs, un bon jury et un bon animateur. Tous les indicateurs sont favorables. Je ne suis pas rassuré, car je n’ai jamais été inquiet, mais on tient là vraiment un bon programme.

Allez-vous être particulièrement vigilants aux premières audiences ?

Dans la mesure où les audiences sont le nerf de la guerre et que l’on ne vit que de la publicité, nous sommes toujours vigilants. Nous sommes les seuls de la TNT à souscrire au Médiamat national pour nous mesurer comme les grandes chaînes historiques. Forcément, nous espérons réaliser des performances aussi fortes que nos ambitions...

Quels sont ces objectifs d’audience ?

Je ne peux pas répondre à cette question, mais compte tenu de l’important budget alloué, on espère faire franchir un cap à la chaîne avec X-Factor. Ce sont des audiences qui doivent être largement supérieures à la moyenne des émissions en prime time (500 000 téléspectateurs - 2.5% de part de marché nationale, ndlr).

Dans tous les pays, X Factor est proposé sur les plus grosses chaînes.
Son arrivée sur W9 est plutôt surprenante. Peut-on parler du projet le plus ambitieux depuis votre création ?

Sans problème, et même, au-delà de ça, du projet le plus ambitieux jamais développé sur la TNT. Mes petits camarades ne pourront pas vraiment contredire ce point : jamais une chaîne de la télévision numérique terrestre ne s’est attaquée à un format aussi important que celui-là. C’est le plus gros investissement jamais consenti en production à ce niveau.

Avez-vous convenu avec le groupe que M6 adapte sa programmation du lundi pour ne pas proposer un film en première exclusivité ou un programme à forte audience en face de X Factor ?

Comme tout le reste de l’année, nous sommes complémentaires dans nos programmations. W9 a toujours diffusé des films ou des séries face à Capital ou Zone Interdite. M6 ne va donc pas programmer de divertissement le lundi. En revanche, ils ne vont pas s’empêcher de faire de l’audience juste pour nous protéger. Si on souhaite faire les gros scores envisagés avec X-Factor, ce n’est pas à M6 que nous allons devoir prendre des téléspectateurs, mais au reste de la concurrence.

Parmi les autres nouveautés, on peut retrouver CIB, Britannia et Urgence disparitions, des productions respectivement australiennes, britanniques et belges. Ces acquisitions constituent-elles une nouvelle politique à l’heure où les fictions américaines sont plus que jamais présentes ?

La politique de W9 est avant tout de proposer de bonnes séries qui marchent. Sans langue de bois, les fictions inédites ne fonctionnent pas sur la TNT. Nous en avons fait les frais avec Burn Notice ou encore Honest, comme nos petits camarades avec Skins (Virgin 17), Les Chroniques de Sarah Connor (TMC) ou encore Friday night lights (NRJ12). Les deux seules à avoir fonctionné sont Kyle XY et actuellement CIB. On se casse souvent les dents c’est vrai, mais les bonnes séries inédites ne sont pas toutes américaines.


Votre deuxième événement de la rentrée, Paris Hilton : une amie pour la vie ?, n’a pas rencontré le même engouement : moins de 100 000 téléspectateurs, une moyenne inférieure à celle de la case horaire et une déprogrammation de la rediffusion du mercredi après-midi. Peut-on parler de déception ?

On peut même parler d’un échec. C’est un programme auquel on croyait beaucoup. On a tardé à le programmer, car on a essayé pendant de longs mois de faire venir Paris Hilton en France pour en assurer la promotion. Il semble que l’intérêt des téléspectateurs pour elle soit un peu émoussé, on en subit les conséquences aujourd’hui. Mais je n’ai jamais considéré cette émission, que l’on a dans les tuyaux depuis longtemps, comme notre « deuxième événement de la rentrée », ce serait plutôt l’Europa League. Notre idée pour cette saison est de changer de dimension et de division en proposant des programmes qui pourraient être diffusés sur le hertzien historique.

En quoi l’Europa League s’inscrit-il dans ce développement ?

Il ne s’agit pas seulement d’un changement de nom de la coupe de l’UEFA, c’est une refonte complète de la compétition. Désormais, on a un système de poules, exactement comme la Champions league, pour rendre le tout plus lisible et intéressant à suivre. Le deuxième intérêt supplémentaire est la présence de 5 arbitres, à la demande de Michel Platini. C’est une vraie nouveauté en matière de football et nous sommes fiers de pouvoir la proposer.

Il y a un an, lors de votre précédente interview à Toutelatele.com, vous avez signalé que le catch n’arriverait pas de matière récurrente à l’antenne de W9 comme le fait, avec succès, NT1. Cependant, vous allez prochainement diffuser à un rythme hebdomadaire le programme TNA Impact vu précédemment sur TF6...

Le côté divertissant et spectaculaire de TNA Impact porte totalement les valeurs de W9. Nous avons contracté un deal avec le distributeur pour tester ainsi le catch sur plusieurs semaines. C’est un tel phénomène aujourd’hui que l’on ne peut pas passer à côté. Il suffit simplement de voir les audiences réalisées ou encore les ventes des figurines dans les magasins de jouets...

Qu’en est-il de la retransmission de catch français avec les championnats de la FFCP produits par coyote et initialement prévus pour le premier trimestre 2009 ?

Ca ne s’est pas fait pour des raisons de droits entre le producteur et la fédération. A défaut de pouvoir produire du catch français, nous nous sommes donc rabattus sur le programme TNA Impact, diffusé dans plus de 120 pays à travers le monde.

Pour rester dans la lutte, télévisuelle cette fois, que pensez-vous du rachat de TMC et NT1 par TF1 ?

Ce rachat nous fait très peur. Si l’opération a bel et bien lieu, W9 va se retrouver fragilisé face à un concurrent qui diffusera près de 400 films par an et qui pourra organiser sa programmation. Nous sommes très inquiets...

Suite à votre commentaire sur la prétendue « part d’audience à 0.1% du JT de NRJ12 », Christophe Pinguet, directeur de l’information du groupe NRJ, a répondu : « J’imagine que le format du 12 Infos convient à M6 sinon ils ne seraient pas venus chercher nos [visage]. Je constate que Frédéric de Vincelles est venu chercher notre présentatrice du JT de NRJ Paris, Marie-Ange Casalta, pour en faire une des stars de W9. »

Je suis désolé de ce commentaire, qui était, en réalité, une réponse à une question de journalistes. Elle n’avait pas pour but de blesser, je tentais simplement d’expliquer une réalité : il est très difficile de trouver la bonne formule et de faire de l’audience avec un JT sur la TNT. En plus, je me suis un peu trompé, le 12 Infos ne réalise pas 0.1% mais 0.4% de part d’audience, mais j’ai beaucoup de respect pour NRJ12 et le travail qu’ils font.

À quelques mois du tout numérique, la marge de programme en audience d’une chaîne comme la vôtre est forcément plus limitée. Quels sont désormais vos nouveaux objectifs ?

Nous avons atteint environ 83% de la population pouvant recevoir la TNT. Désormais, la progression que l’on peut avoir ne passe pas par le développement du parc, mais par un développement dans les programmes et proposer le format blockbuster de X-Factor, à compter du 28 septembre prochain, va dans ce sens...