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Frédéric Joly (Indiscrétions, NRJ12) : « Je sais que ça va être hyper difficile, et qu’il va falloir un peu de temps »

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Directeur de la publication
Publié le 24/10/2016 à 19:39 Mis à jour le 25/10/2016 à 09:25

Jérôme Roulet : Il y a près de dix ans, vous étiez aux commandes du magazine quotidien Exclusif sur TF1. Avec Indiscrétions, est-ce un retour aux sources et la résurrection du format ?

Frédéric Joly : L’émission va parler de l’actualité du divertissement et des stars tous les soirs en direct. On est en 2016, Exclusif c’était il y a quelques années et on ne fait pas de la télé aujourd’hui comme on en faisait hier. Ça n’a donc absolument rien à voir. Après si parler de l’actu des stars, c’est faire Exclusif, il faut dire ça aussi à 50min inside et à d’autres…

Aucune image n’a encore filtré… En quoi va consister ce rendez-vous quotidien ?

En direct, tous les soirs pendant 30 minutes, nous allons proposer un journal avec des reportages. L’angle éditorial choisi est de couvrir toutes les actus des stars que ce soit aux US ou en France. Chaque jour, les téléspectateurs pourront ainsi découvrir les coulisses, les interviews, les buzz… De mon côté, je serai en plateau, debout, pour donner un rythme au programme. On va être dans une logique d’enchaînement d‘images, un peu en mode breaking news. L’objectif est d’être capable de réagir à tout ce qui se passe quasiment en temps réel.

Qui dit images étrangères, dit achats… Comment allez-vous fonctionner ?

Il y a un accord entre 909 productions et différents types d’agences situées à Los Angeles, New York et à Londres. Et chaque matin, on a la possibilité d’avoir un accès illimité à toutes les dernières news et « reboutiquer » le flux d’images pour créer une matière inédite. C’est une émission un peu particulière et assez nouvelle dans le PAF, car elle va vraiment se construire au jour le jour. On modifie le conducteur en temps réel. Il y aura quelques sujets froids, mais leur part est réduite.

En matière de traitement d’actualité people, il semble y avoir deux écoles, le « quali », façon 50 min inside, avec de longs reportages, et le trash et le buzz, où l’information est distillée très rapidement à grands coups de fausses « exclusivités ». Comment allez-vous vous situer ?

On va traiter de toute cette actualité sans se prendre au sérieux, avec un ton qui peut être parfois irrévérencieux, moqueur, humoristique ou même sérieux quand ça l’exige. On va essayer d’avoir notre propre identité. C’est une émission qui va aller assez vite, avec des images lancées et commentées sur un ton divertissement qui colle à l’ADN de NRJ12. Pour 50min inside, on est vraiment dans un magazine de décryptage et d’investigation avec des reportages allant jusqu’à 5 à 6 minutes, on ne sera pas du tout dans cette écriture là. Nos reportages iront rarement au-delà de 2 minutes 30.

« On va se nourrir de la présence des stars sur les réseaux »

Quelle sera l’importance des réseaux sociaux dans Indiscrétions ?

On va se nourrir de la présence des stars sur les réseaux. C’est une immense différence avec Exclusif, car aujourd’hui les stars, comme Selena Gomez et Kim Kardashian, communiquent à travers les réseaux sociaux. Quand on va sur Instagram et Snapchat, on se rend compte qu’il y a une matière colossale, assez peu utilisée et, nous, on va être capable de traiter ces infos. Et puis, aujourd’hui, il faut être en phase avec notre temps, et le public va pouvoir interagir en live avec ce qui se passe dans l’émission.

Si on synthétise, Indiscrétions correspond donc à une tranche de trente minutes d’une chaine info en continu sur les célébrités ?

Le premier objectif était celui-là en fait : proposer un breaking news quotidien sur l’actu des stars. On y ajoute simplement un ton divertissant. On pourrait dire que ça ressemble à un JT, mais dans le ton, on va être connecté aux cibles NRJ12.

Après sept ans d’absence sur une antenne nationale en tant qu’animateur, pourquoi avoir accepté un tel défi ?

Il y a des choses inattendues et imprévisibles dans la vie. L’émission n’était même pas prévue il y a trois semaines. C’est un challenge dingue et excitant. En tant que producteur, j’ai proposé naturellement des noms d’animateurs à Guillaume Perrier, le patron de la chaîne. Et à un moment donné, il m’a dit « Et pourquoi pas toi ? ». Tout d’un coup a commencé à germer cette idée-là et j’ai eu le feeling qu’il fallait que j’y aille. Après c’est une matière que je connais bien, et le programme en direct me fait vraiment marrer. Mais vraiment cette urgence folle de lancer ce programme en si peu de temps m’a totalement excité !

Vous arrivez dans un créneau totalement sinistré. Les audiences de Sorry je me marie sont catastrophiques (88 000 téléspectateurs et 0.6% de part d’audience sur sa dernière semaine). NRJ12 est souvent dernière chaine nationale avec France Ô. Il y a un an, L’académie des neuf a été déprogrammée, et Smallville a été rappelée en renfort devant 110 000 amateurs (0.7%). Ne faut-il pas être quelque peu kamikaze pour lancer un nouveau format sur cette tranche ?

(il éclate de rire), Mais je n’ai rien à perdre ! Le challenge m’amuse vraiment. Après, on ne va pas se mentir, il y a un enjeu industriel pour NRJ12, car il faut relancer une case avec une marque comme Indiscrétions. C’est un pari, qu’on croit gagnant. Je sais que ça va être hyper difficile, et qu’il va falloir un peu de temps. Mais à cette heure-ci, aucune chaîne ne propose la même offre alors que la télé-réalité il y en a ailleurs qui cartonne… Donc je pense qu’on peut réussir à transformer l’essai.

« Cette urgence folle de lancer ce programme en si peu de temps m’a totalement excité ! »

Cependant, au même moment, Camille Combal joue également beaucoup avec l’actu people dans Il en pense quoi Camille ?

Il n’est pas uniquement sur ce domaine. Il a un talent dingue et fait une émission d’humeur en plateau. On ne joue par sur ce terrain. On va être sur de vrais sujets dans Indiscrétions. De mon côté, je n’ai pas voulu proposer un talk, car en face, il y a les meilleurs, pour moi c’est impossible d’aller là-dessus. Donc il fallait proposer quelque chose de neuf. Indiscrétions répond à cela à mon sens. Après est-ce que ça va être un succès, ça va être compliqué, mais on va voir !

Combien de temps vous laisse NRJ12 pour trouver votre place sur la grille ?

On se donne la possibilité d’installer l’émission jusqu’à la fin de l’année. Après on fera le bilan. Il n’y a pas d’objectif d’audience précis. Il y a aussi une histoire d’image : peut-on apporter une nouvelle image à NRJ12 à 19 heures ? peut-on proposer une offre différente en terme d’écriture ? NRJ12 cartonne avec la télé-réalité, mais il n’y a pas que ça, même si on va aussi parfois en parler pour ne pas se couper de certains téléspectateurs…

Quel public est visé dans ce carrefour où l’offre pour les jeunes et les femmes est déjà conséquente ?

On va démarrer sur un public assez jeune qui consomme la télé-réalité (Friends Trip, ndlr) juste avant. Puis, plus on va avancer dans le temps, plus la cible va s’ouvrir avec notamment la fameuse femme de moins de 50 ans. L’idée est de réunir tout le monde pendant cette demi-heure. La difficulté va être d’être repérée sur la grille, et de devenir un vrai rendez-vous.

« On se donne la possibilité d’installer Indiscrétions jusqu’à la fin de l’année »

En tant que producteur, vous avez lancé La revanche des ex à la rentrée. Pour cette dernière semaine, l’émission a attiré 221 000 curieux en moyenne, soit 1.9% de part d’audience. Sans être exceptionnel, la télé-réalité rassemble deux fois plus que celle de l’an dernier (Coup de jeune à Vegas) et réalise la meilleure audience de day time de NRJ12. Quelle analyse en faites-vous ?

Dans un paysage et dans un pre-access qui n’a jamais connu une telle concurrence avec des marques redoutables comme Secret Story sur NT1 qui a dix ans d’existence, La revanche des ex s’en est sortie. Sincèrement, les audiences ont été correctes pour une nouvelle marque et il n’y a pas eu de déperdition. Avec le consolidé, on arrive même à 300 000 téléspectateurs et 3.4% de part de marché sur les ménagères. C’est loin d‘être insatisfaisant et NRJ12 en a bien conscience.

Cela laisse-t-il alors présager d’une saison 2 de La revanche des ex ?

Aujourd’hui, c’est encore prématuré. On va en parler très prochainement avec NRJ12. Et si on doit repartir pour une saison 2, j’ai déjà les astuces à mettre en place pour attirer encore plus de monde. Quand la marque est connue, on démarre naturellement avec un bassin d’audience.

Vous préparez un nouveau jeu pour Gulli. À quoi doit s’attendre le public ?

Il s’agit d’un grand jeu d’aventure, présenté par Vincent Cerutti, et dont le tournage a démarré ce 21 octobre en Afrique du Sud. Les animaux sauvages vont être très présents, une spécificité essentielle dans ce programme en prime time.