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Frédérique Kamatari (Meurtres à Albi / Un si grand soleil) : « Le couple Monette / Enric va être malmené... »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 23/01/2021 à 18:53

Interprète de Monette dans Un si grand soleil, Frédérique Kamatari est au casting de Meurtres à Albi ce samedi 23 janvier 2021 sur France 3. La comédienne a retracé son parcours pour Toutelatele.

Joshua Daguenet : Dans Meurtres à Albi, vous prêtez vos traits à Léopoldine Morel. Quel va être son rôle, entre la « guerre des chefs » que se livrent Annabelle Dalmasio (Léonie Simaga) et Marc Lemaire (Bruno Debrandt) ?

Frédérique Kamatari : Je vais être l’arbitre ! Au départ, on ne sait pas trop. On devine que Léopoldine est une femme de caractère et qu’elle rode autour d’eux, car elle connait le capitaine depuis longtemps.

Comment avez-vous intégré un épisode de cette célèbre collection policière ?

Avec un casting tout simplement. Mon agent a reçu la demande. Je crois que lors d’une réunion, mon nom est arrivé sur la table parce que je campe Monette dans Un si grand soleil. Ils cherchaient quelqu’un dans cette veine, une femme de cet âge-là. Je trouvais aussi bien l’histoire que ce personnage, très intéressants.

Annabelle, personnage principal de la fiction, devient la première femme noire à diriger le commissariat. Son parcours peut rappeler celui de votre mère, Esther Kamatari, princesse du Burundi et devenue la première mannequin noire française...

Oui, il y a forcément un parallèle comme toute pionnière dans n’importe quel domaine. Ce sont deux femmes noires qui intègrent un paysage. Cela a resonné en moi d’une façon particulière, car je suis une fervente partisane de ce genre d’histoire, d’enfoncer et ouvrir des portes.

« Monette est un personnage engagé, à l’écoute de l’autre, dans l’empathie »

Depuis l’arrivée de Joshua Maury dans Un si grand soleil, Mo se fait discrète à l’écran. Que faut-il lui souhaiter en 2021 ?

Quoi qu’on lui souhaite ou qu’on attende, on sera toujours surpris, car la vie est toujours faite de rebondissements. Mo est discrète, car il y a tellement de personnages, on attend tous notre tour d’intrigue sur le manège d’Un si grand soleil. Mais en 2021, je vais y revenir. Comme Monette est un personnage engagé, à l’écoute de l’autre, dans l’empathie, elle va être présente pour sa fille.

Enric, Mo et Inès semblent dans un petit cocon. N’est-il pas temps de les bousculer un peu ?

Tout cela est en cours... la vie va rebondir aussi chez les Réal. On peut dire que le couple Enric / Mo va être malmené.

Vous avez démarré sur le tard votre carrière d’actrice sur le petit écran, en participant notamment à un épisode de la saison 10 de Profilage. Cette éclosion tardive est-elle volontaire de votre part ?

C’est mon parcours de vie qui a fait ça. Je souhaitais devenir comédienne dès mon plus jeune âge. Mon chemin fait que je suis passée par la scène, l’écriture... Mes enfants ont été la priorité, mais je ne veux pas dire qu’ils empêchent de faire de la télé. Le théâtre s’est fait progressivement, toujours en suivant le même objectif, celui de raconter des histoires. Cet objectif peut être protéiforme. Nous pouvons travailler avec les écoles, les adolescents, des adultes. J’ai déjà animé des ateliers théâtre en IME [institut médico-éducatif, ndlr] pour un public en situation de handicap. J’ai raconté des histoires autour de moi et elles grandissent toutes seules. Je n’ai jamais quitté la création, la mise en scène.

« J’ai toujours suivi l’objectif de raconter des histoires »

Êtes-vous investie dans l’écriture de Monette ?

Jusqu’à présent, je ne l’ai pas été. Mais depuis récemment, j’aimerais m’y attarder. J’ai une grande appétence pour tout, la création, le jeu. C’est une grande boîte de jeux avec plein de choses dedans ; être comédienne, c’est avoir une malle magique.

Si vous aviez carte blanche, quelles idées souhaiteriez-vous apporter pour votre personnage ?

Je me laisse porter par les idées des autres donc je n’y ai pas vraiment réfléchi. Monette est un personnage à la fois solaire et conventionnel. Elle a une sorte de discipline du bon sens, du bien en général. Elle veut toujours bien faire, mais elle a un côté fantaisiste, une légèreté qui n’est pas suffisamment utilisée. Je l’emmènerai dans quelque chose d’un peu plus « fou ». Sa joie de vie n’est pas tellement racontée, car elle est exclusivement au service des autres.

Le confinement a été l’occasion pour vous de jardiner et de vous reposer en Picardie. En temps normal, comment organisez-vous vos déplacements entre le Nord et le sud de la France pour le tournage du feuilleton ?

Les cessions sont irrégulières. Parfois, je descends pour une journée, et parfois pour deux, trois, cinq jours. Je peux facilement m’organiser, car mes enfants sont grands et la logistique est facile à mettre en place. Heureusement, la routine ne se met pas en place, ni la monotonie ou l’ennui. Mon travail est une récréation.