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Gwendal Peizerat : « Le risque, c’est ce qui fait l’intérêt d’Ice show »

Marion Olité
Publié le 11/12/2013 à 16:30 Mis à jour le 18/12/2013 à 14:32

Avec Philippe Candeloro, Surya Bonaly et Sarah Abitbol, Gwendal Peizerat s’est lancé tête baissée dans l’aventure Ice show, le nouveau programme de M6 dans lequel ces grands champions de patinage artistique s’affrontent avec chacun une équipe de deux personnalités. Pour Toutelatele, le champion olympique de danse sur glace en couple revient sur cette expérience risquée.

Marion Olité : Par quoi avez été séduit dans la proposition du concept Ice show ?

Gwendal Peizerat : Avec Philippe, on a été impliqués très en amont, au moment de la réflexion sur le concept. Ils considéraient qu’on était incontournables dans un programme comme celui-là. J’ai apprécié que M6 et la production Studio 89 soient venues nous voir pour demander des conseils. Ils nous ont dit : « On a un projet, quels sont les écueils à éviter, qu’est-ce qu’il serait intéressant de faire selon vous ? ». On a l’impression qu’Ice show nous appartient aussi un petit peu. Ça a permis de nous investir dans le projet très tôt. C’est un concept innovant, qui ne s’est pas vu dans d’autres pays. Il y a un thème fort autour de la famille. On a envie de retrouver les sensations qu’on a sur la glace, mais aussi une complicité entre les coachs, et avec nos personnalités.

Comment expliquez-vous l’absence de ce type d’émission en France, qui existe depuis longtemps dans d’autres pays ?

Je n’ai jamais compris cette situation. On est une grande nation du patinage depuis des années. On sait que ça marche dans des pays où il n’y a pas de culture du patinage ou des champions comme chez nous.

TF1 avait fait une tentative avec Le grand défi de la glace...

Je pense qu’il y a eu un couac dans la façon dont TF1 a choisi d’aborder les choses. Ils ont voulu faire un seul prime, ce qui ne permet pas aux gens de s’identifier, de suivre une progression, ou le développement d’une dramaturgie. C’est très important : où est-ce qu’on va avec des candidats qui ne savent pas patiner au départ ? Entre nous, les coachs, on pensait éventuellement à racheter un concept et à lancer une production de notre côté. On est finalement tous très heureux que Studio 89 se soit lancé dans l’aventure.

« Je n’ai jamais compris l’absence d’émission comme Ice Show en France »

Apprendre à une personnalité à faire du patin en quelques semaines, pour qu’il donne l’illusion d’être presque un professionnel sur la glace, c’était un sacré défi à relever...

On ne compte pas notre temps ni notre énergie pour y arriver. Ce qui me paraît être le plus dur, c’est de réussir à conserver les acquis lors du direct. Le direct ne pardonne pas : c’est un stress énorme, aussi bien pour les personnalités qui vont patiner que tous les techniciens et l’agitation autour. Il va falloir que l’on protège nos personnalités, pour qu’elles ne perdent pas leurs moyens.

Comme on l’a déjà vu avec Tatiana Golovin et Norbert Tarayre, les chutes peuvent être sévères...Qu’en est-il de la sécurité des stars qui participent à Ice Show ?

On est là pour éviter ça au maximum. On se doit de repérer le moment où l’on dépasse le point de fatigue trop important. On est aussi là pour les soutenir, et les retenir pour ne pas qu’elles chutent. On va essayer de les laisser le moins souvent possible sans la sécurité d’un patineur pro à leurs côtés. Maintenant, dans cette discipline, c’est impossible d’éviter toutes les chutes. On ne peut pas vivre sans le risque, c’est aussi ce qui fait l’intérêt du programme. Pour ma part, je vais tout faire en amont pour que mes personnalités, si elles tombent, aient le moins de chance de se blesser. Pour cela, il faut faire pas mal d’étirements, de massages et de préparation physique spécifique. Il faut y aller très progressivement.

Partie 2 >Ses relations avec les coachs et avec son équipe


En quoi consiste cette préparation spécifique ?

Beaucoup de renforcement au niveau abdos-fessiers. Il faut faire beaucoup de gainage pour éviter les déséquilibres arrière et avant. On ne s’en rend pas compte, mais on est sans arrêt en situation d’instabilité. Tout ce qui fait la stabilité sur la glace se trouve dans la ceinture scapulaire, donc il faut renforcer les fessiers et les dorsaux pour être sûrs qu’ils tiennent bien debout.

Par quels aspects Merwan Rim et Tatiana Golovin, les deux personnalités qui composent votre équipe, vous ont séduit ?

J’associe à leurs personnalités les fondements même du patinage artistique. Avec Tatiana, j’ai la partie sportive, engagement, entraînement, résistance à l’effort. Du côté de Merwan, j’ai toute la partie artistique, création, sensibilité et émotion. Il faut que l’un et l’autre communiquent pour s’apprendre mutuellement leurs points forts.

« Nous sommes tous de grands compétiteurs. On ne se fait pas de cadeaux »

Quels vont être vos rapports avec les autres coachs ?

Ice Show c’est une compétition. On n’a jamais été concurrents sur la glace avec Surya, Philippe et Sarah vu qu’on évoluait dans des disciplines différentes. On est tous des super potes, donc le but est de se faire plaisir, même si on ne lâche rien. Nous sommes tous de grands compétiteurs. Mais ça n’ira jamais dans des extrêmes où l’on ne va plus s’entendre. On s’apprécie tous, et on est très heureux de faire ce programme ensemble. C’est aussi ça qui a fonctionné auprès des personnalités venues pour les castings. Elles se sont senties dans une bulle de bonne humeur, d’envie, de détente et de complicité, ce qui est très rassurant. On ne se fait pas de cadeaux.

Avez-vous une expérience en tant que coach, comme Surya Bonaly ?

J’ai une expérience, pas au niveau de Surya qui la pratique comme activité principale (à Las Vegas, ndlr). J’ai toujours apprécié ça, j’ai des gênes pour la transmission.