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Happy End (Arte) : l’histoire vraie d’une ado qui diffuse le meurtre de sa mère sur les réseaux sociaux

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 20/05/2020 à 19:24

Happy End, oeuvre de Michael Haneke sortie en 2017, est diffusée sur Arte ce mercredi 20 mai. Elle suit l’évolution d’une adolescente au sein d’une famille bourgeoise qui se délie progressivement.

Le réalisateur Michael Haneke est l’un de ses pessimistes qui n’a pas vocation à remonter le moral des cinéphiles. De la violence gratuite étalée dans Funny Games au naufrage de la vieillesse exposé dans Amour, c’est une tirade cinglante sur l’individualisme et l’influence néfaste des réseaux sociaux que l’Autrichien sert sur un plateau argenté dans Happy End, centré sur le basculement d’une famille bourgeoise, à suivre à partir de 20h50 ce mercredi 20 mai sur Arte.

Isabelle Huppert, la muse

Ève a 13 ans et sa mère est en train de mourir par sa faute. Dans le sud de la France, cette jeune tête dure n’a su trouver une autre occupation que celle de tenter de tuer sa génitrice en lui faisant absorber un mélange toxique de médicaments, tout en immortalisant la scène sur les réseaux sociaux. La mère d’Eve plonge dans le coma. Cette dernière traverse ensuite la France et atterrit à Calais où elle est accueillie par son grand-père Georges Laurent, patriarche d’une famille bourgeoise qui refuse de voir le malheur se disperser autour d’elle. Pourtant, en son sein, la sinistrose s’est répandue.

À cette occasion, le controversé cinéaste qui est loin d’avoir fait l’unanimité lors de la présentation de son oeuvre à Cannes, retrouvait sa muse Isabelle Huppert pour une quatrième collaboration. L’actrice, unique dans son genre quand il faut représenter une sorte de pensée jugée décliniste, à l’instar de son rôle à contre-courant du mouvement Me Too dans Elle, a donné la réplique à Mathieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant.

« Ce n’est pas un film qui critique la bourgeoisie » assure Haneke

Michael Haneke, pour sa part, a indiqué s’être inspiré d’une véritable histoire d’empoisonnement pour bâtir l’histoire d’Eve : « celle d’une fille qui a essayé d’empoisonner sa mère et l’a mis sur internet » a-t-il avoué à l’AFP en 2017. Néanmoins, cet acte, bien que d’une extrême gravité, passe rapidement au second plan.

De manière générale, le cinéaste a voulu dénoncer un « manque d’empathie » à tous les échelons de la société. Bien que le quotidien suive une famille aisée et que les migrants de Calais illustrent cet individualisme dépeint tout au long de l’oeuvre, le réalisateur s’est défendu d’avoir signé un film pro-migration et contre la bourgeoisie : « Je décris la bourgeoisie parce que c’est ce que je connais le mieux, mais ce n’est pas un film qui veut critiquer la bourgeoisie. Le film touche toute la société ».