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Ingrid Chauvin (Demain nous appartient) : « Pour Chloé, Maxime et Clémentine n’est pas un vrai couple »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 23/12/2018 à 18:47 Mis à jour le 23/12/2018 à 21:30

A l’été 2017, Ingrid Chauvin est devenue l’héroïne de Demain nous appartient sur TF1. Du retour de Rose à la relation Clémentine / Maxime, la comédienne se confie sur l’évolution des intrigues autour de son personnage Chloé. Elle évoque également le succès de la série.

Benoît Mandin : Comment Chloé va-t-elle réagir lorsqu’elle va découvrir qu’André, le maître de la chasse au trésor, est en réalité son père ?

Ingrid Chauvin : Elle va découvrir que Marianne et Anna lui ont caché sa véritable identité. Il va d’abord y avoir un esprit conflictuel entre mère et sœur suite à ce mensonge. Chloé est la dernière à apprendre qui est André. Lorsque la vérité éclate, c’est évidemment un choc pour elle. Cet homme qui la fait jouer depuis quelque temps n’est autre que son père qu’elle idolâtrerait et qui a disparu depuis trente ans. Elle leur en veut beaucoup, mais elle est touchée de revoir ce père qui avait été déclaré mort. C’est un mélange d’émotion de joie et de tristesse.

La situation va apporter des tensions au sein du clan Delcourt. Comment va-t-elle le gérer ?

À l’approche de Noël, l’idée est de tous se rassembler, créer une famille et rattraper le temps perdu. Chloé a besoin de comprendre ce qui s’est réellement passé autour de la disparition d’André et de réapprendre à connaître ce père qu’elle a perdu. Elle va être encore une fois dans l’empathie et la bienveillance.

Pensez-vous que la chasse au trésor pourrait lui permettre de se réconcilier pleinement avec Maxime ?

Le personnage d’André intervient comme un Père Noël en avance. Son désir le plus cher est de réconcilier Chloé et Maxime. Je ne dirais pas s’il va y arriver vraiment, mais en tout cas c’est le but de cette chasse au trésor (rires).

Pourquoi Chloé jette un regard aussi glaçant sur la relation de Maxime et Clémentine ?

Elle a eu le sentiment d’avoir été trahie puisqu’elle a accueilli Clémentine. Alors qu’elle se pensait proche d’elle, il y a eu trahison et mensonge pendant des mois et des mois… La situation est très difficile à gérer pour Chloé. Elle éprouve beaucoup de peur et angoisse pour l’avenir de Maxime. Il n’est pas encore majeur, ce qui la pousse à se demander ce qu’il va vraiment faire de sa vie. Tu veux arrêter tes études pour travailler ? Tu ne pourras pas avoir d’enfant… Avec le temps, Chloé va réfléchir, car elle souhaite avant tout le bonheur de Maxime. Si elle constate qu’il est vraiment heureux avec cette femme, elle va finir par l’accepter même si elle a du mal à les considérer comme un vrai couple.

« Chloé éprouve beaucoup de peur et d’angoisse pour l’avenir de Maxime »

Parallèlement, Chloé a fait face au retour de Rose. Quel rôle va-t-elle jouer ?

Quoi qu’il arrive, elle va l’aider à positiver et à se battre. Vu que Rose est à l’hôpital, elle lui assure qu’il n’y aucune raison pour que ça se passe mal. Chloé va entourer Rose de tout ce qu’elle peut à travers une bienveillance extrême. Rose sait qu’elle pourra toujours compter sur Chloé. Elles se retrouvent après des années sans s’être revues et Raphaël est parti. Il n’y a plus d’ombrage et de danger à part cet aspect santé qui semble surmontable grâce à Marianne. Elle veut à la fois l’aider dans sa détention et sa grossesse.

Va-t-elle réussir à la convaincre de l’importance de reprendre son traitement contre la bipolarité ?

Rose n’aura pas le choix parce qu’à un moment donné elle sait qu’elle est entourée de personnes bienveillantes. Elle va être à l’écoute et dès que sa tête ira mieux, ce sera mieux pour son bébé aussi. La raison finira par l’emporter, mais les téléspectateurs vont assister à de nombreux rebondissements (rires). Quand un problème s’arrange, c’est un autre qui arrive.

Chloé et Alex ont affronté le départ de Judith (leur fille, ndlr), partie étudier aux Etats-Unis…

Voir partir un de ses enfants, c’est extrêmement délicat. On fait des enfants pour les voir grandir, s’épanouir et les voir s’envoler. À partir du moment où ils font des choix constructifs et positifs pour eux, on se doit de les accompagner. Chloé se rend compte que dans un an Judith va revenir totalement bilingue et avec beaucoup de maturité. Le manque et l’absence sont rudes, mais les retrouvailles ne seront que plus fortes.

Chloé et Alex se constituent famille d’accueil pour Margot, l’ex de Maxime. Comment cette cohabitation va-t-elle évoluer ?

Quoi qu’elle fasse, Chloé prend les choses de manière positive. Elle essaye d’affronter les problèmes les uns après les autres jusqu’au moment où avec Margot elle va s’apercevoir que ce n’est pas simple. Elle s’imagine que l’amour va suffire à résoudre les problèmes, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Comme elle le dit à Alex, créer un lien familial avec une adolescente de 17 ans en rebéllion, c’est extrêmement difficile. Chloé va aller jusqu’à se demander si elle a fait le bon choix. Est-ce que nous sommes les bonnes personnes pour s’occuper de Margot ? Chloé s’aperçoit qu’elle n’arrive pas à l’aider.

« Les Delcourt représentent tous les bonheurs, les angoisses et les embrouilles que les téléspectateurs peuvent vivre »

Quelle est la clé de Chloé pour surmonter cette série d’épreuves ?

Je pense que c’est son amour pour la famille. C’est primordial et il y a ce vrai désir de rester unis même s’ils se sont séparés avec Alex. Malgré les erreurs de couple, la volonté de rester intelligent pour la famille l’emporte toujours. Il ne faut pas qu’on se déchire et qu’on se sépare, mais plutôt qu’on répare et qu’on essaye de se comprendre. Bien que cela reste de la fiction, on reste assez identifiable. Les Delcourt représentent tous les bonheurs, les angoisses et les embrouilles que les téléspectateurs peuvent vivre.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre personnage ?

Je l’aime beaucoup. On me demande souvent si je n’éprouve pas de lassitude à interpréter le même personnage depuis un an et demi. Il y a une telle richesse et de rebondissements. On rit, on pleure, on s’angoisse, on est aventurière, on devient presque flic… Chaque jour est différent et on est dans des arches qui nous boostent et amènent des émotions variées. J’adore être une mère de famille, cette femme qui est aussi forte que fragile, et je me retrouve quelque part en elle. Chloé m’apporte beaucoup donc je prends vraiment du plaisir à l’interpréter.

Cet été, l’intrigue autour de Chloé / Rose et Raphaël a marqué le retour du couple culte que vous avez formé avec Bruno Madinier dans Dolmen. Comment se sont passées vos retrouvailles ?

C’était drôle parce qu’on ne s’était pas vus depuis de nombreuses années. La première scène que l’on avait à jouer se passait dans un lit, ce qui n’est jamais évident quand on est comédien. On se connaissait tellement bien tous les deux que c’est comme si on s’était quittés deux jours avant. On s’est retrouvés comme treize ans avant avec les mêmes automatismes. On n’a rien oublié de ce que l’on avait vécu avec beaucoup de respect et de plaisir à jouer. C’était agréable et le public a adoré de nous retrouver.

Demain nous appartient impose un rythme de tournage intense. Comment arrivez-vous à le gérer ?

Aujourd’hui, les femmes ne sont plus à la maison à attendre que le mari rentre. Elles ont des postes à responsabilité et elles en ont même parfois des plus importants. Tout est une question d’organisation. J’ai la chance d’avoir une nounou qui vit avec nous depuis dix ans. Tom (son fils, ndlr) est tranquillisé et nous aussi parce qu’on sait qu’il est bien avec Melinda. Ils peuvent venir nous voir sur le plateau. Dès que je rentre à la maison, j’enlève mon costume de comédienne et je suis maman. C’est des doubles journées, mais c’est deux fois plus de bonheur.

« Clément Rémiens a un talent phénoménal »

Lors d’un double épisode, un accident de bus a secoué de nombreux héros de Sète début novembre. Comment avez-vous vécu ce tournage ?

C’était assez incroyable, car la production a vraiment mis les moyens. On était vraiment dans quelque chose de plus vrai que nature parce qu’ils ont dépêché de vrais pompiers, ambulanciers, infirmiers… Une centaine de figurants, qui sont de vrais professionnels, étaient là autour de nous. Les maquilleurs artistiques ont fait un travail absolument incroyable. Moi qui est déjà vécue dans ma vie un accident de voiture assez important, on retrouve les mêmes sensations. On a tourné une semaine complète de nuit donc tout était décuplé et a pris des proportions très différentes. On est dans une quotidienne en access, mais on se donne les possibilités de donner de l’émotion et du spectacle de qualité aux gens. Demain nous appartient est un produit qualitatif et c’est assez exceptionnel pour un acteur de pouvoir vivre ça.

Demain nous appartient a récemment dépassé la barre des 4 millions de fidèles. Comment analysez-vous ce succès ?

Si on avait vraiment la recette, on l’appliquerait tout le temps et tout le monde ferait des succès incroyables (rires). Je pense que l’on est dans une série multi générationnelle. On évoque des sujets très différents qui peuvent permettre de délier les langues. Souvent, les parents me disent : « Merci, car grâce à vous et cette intrigue – du harcèlement à l’école – on a réussi à parler de choses avec notre enfant qui n’osait pas. On a peut-être évité un drame ». Dans Demain nous appartient, il y en a pour tous les milieux sociaux et générations. On évoque des sujets de société qui sont importants pour tout le monde, le tout sans oublier la romance, l’aventure et la comédie.

À l’image du succès de Plus belle la vie et Un si grand soleil, comment expliquez-vous l’attachement des Français pour les feuilletons quotidiens ?

Je suis assez étonnée. Demain nous appartient est à un horaire compliqué puisque les gens rentrent du travail, font à manger et s’occupent de leurs enfants. Les gens ont sûrement besoin de ça et nous sommes trois séries dans des registres un peu différents. J’ai l’impression que certains passent une très grande soirée avec les soaps. Il faut rester à l’écoute du public, car c’est dans l’air du temps. On ne peut pas savoir combien de temps ça va durer donc il faut profiter de cette tendance. On se doit de se donner les moyens de la faire perdurer dans le temps. J’ai toujours en tête qu’il faut savourer le succès sans oublier que tout peut s’arrêter du jour au lendemain.

Votre fils de fiction Clément Rémiens vient de remporter la saison 9 de Danse avec les stars. Quel regard portez-vous sur son parcours ?

J’ai beaucoup d’admiration pour Clément Rémiens. Je suis sincèrement heureuse qu’il ait remporté l’émission parce qu’il le mérite. Il a un talent phénoménal et il a doublement bossé par rapport aux autres candidats. Il a eu très peu de temps, car il tournait pour Demain nous appartient la journée. Il répétait le soir très tard, la nuit ou excessivement tôt le matin. Depuis le départ, je l’ai encouragé pour cette aventure exceptionnelle. C’était l’idéal de participer à Danse avec les stars à son âge. L’émission lui a énormément apporté sur le plan personnel ou professionnel. Clément a réussi à montrer à tout le monde qu’il avait ce talent fou. On pourrait le voir dans une comédie musicale même s’il lui manque que le chant a son arc. Il a un vrai don, il marchait au-dessus du sol sur chacune de ses danses.

Avez-vous été approchée par TF1 pour être candidate ?

Je l’ai été, mais j’ai eu un gros accident de voiture en 2003 qui m’a abîmé la colonne vertébrale. J’ai dit sincèrement à Clément Rémiens : « Si j’avais ton âge, je participerais à Danse avec les stars les yeux fermés ». C’est génial d’apprendre un art qu’on ne connaît et ne maîtrise pas. Je me verrais plus dans des émissions aventurières à partir à l’autre bout du monde pour découvrir des contrées ou essayer de survivre pendant une semaine. À mon âge et en étant une jeune maman, on n’a plus trop envie de prendre de risque.

Parallèlement à Demain nous appartient, avez-vous d’autres projets ?

J’ai lancé ma collection de contes pour enfants il y a deux ans. Le troisième volet, baptisé Le vilain petit canard, vient de sortir. J’ai fait des livres audio donc les mamans peuvent faire écouter l’histoire à leurs enfants ou leur raconter.