Jean-Baptiste Boursier (BFM TV) : « Je suis à fond et avec beaucoup d’émotion dans cette dernière ligne droite »

Joshua Daguenet : Après l’annonce de votre départ de BFM TV, comment abordez-vous le sprint final ?

Jean-Baptiste Boursier : Avec beaucoup d’enthousiasme, de joie et une fraîcheur intactes. Je suis très content de ce que nous allons faire pour le mondial. Il y a quatre ans, j’étais à Rio, j’ai couvert l’Euro en 2016 et me retrouver à nouveau dans le dispositif, je me rends compte que la qualité des éditions est présente et que les consultants chez nous sont ce qui se fait de mieux en France. J’ai encore beaucoup d’énergie.

Comment aborde-t-on la transition en plateau d’une actualité souvent lourde, à l’analyse d’un match de football pour, de nouveau, revenir aux sujets les plus sensibles ?

Il n y a pas de recette miracle. Il faut de la pratique en chaîne d’info et c’est ensuite l’ADN de la chaîne d’être guidée par les programmes. Il faut être en mesure de pouvoir basculer d’un instant à l’autre sur des sujets qui n’ont rien à voir et très différents émotionnellement. C’est aussi une chance d’avoir un soir des invités pour décrypter le comportement de la Syrie, de la Russie, de la communauté internationale sur les bombardements, et en même temps, faire du football. La transition se fait naturellement et les gens l’entendent simplement.

Quel bilan tirez-vous de cette aventure au sein de BFM TV ?

Beaucoup de bonheur, vraiment. De la reconnaissance envers Alain Weill [PDG de NextRadioTV] et Hervé Béroud [Directeur de BFM TV] de m’avoir fait confiance il y a sept ans car quand Hervé est venu me chercher à I-Télé, j’avais 27 ans et il a vu des choses en moi donc j’ai de la gratitude d’avoir pu vivre de tels moments : la Coupe du Monde, l’Euro, des soirées électorales avec les candidats, les élections aux Etats-Unis avec des émissions à New-York et Washington... Quand on y songe, c’est fou d’avoir été au cœur du monde qui bat. Mais il y a aussi un peu de fatigue car le rythme a été très soutenu.

« Je n’aurai pas mon mot à dire sur le choix de mon remplaçant »

Un événement a-t-il tout particulièrement marqué votre passage ?

Je n’ai pas envie de retenir un élément car tellement de choses se sont passées. Il y a eu des tragédies avec les attentats et j’ai été marqué comme tout citoyen français et aussi parce qu’on on connaissait des journalistes. Il y a aussi eu les événements plus joyeux donc je n’ai pas envie d’en sortir un mais plutôt le bilan, le terrain, les meilleurs invités possibles, l’offre de reportages...

Quels sont à présent vos objectifs ?

Animer un talk-show est la direction que j’ai envie de prendre. J’ai monté une boîte de production il y a un an en prévision de cela. C’est le chemin naturel mais on y est pas tout à fait. Il y a la saison à terminer pour « Grand Angle » où il me reste une trentaine de numéros à peine sachant qu’avec mon équipe, j’ai fait 1 400 soirées. Je suis à fond et avec beaucoup d’émotion dans cette dernière ligne droite. Ce sont mes objectifs actuels et je n’ai pas envie de me concentrer sur l’après.

Connaissez-vous votre remplaçant ?

Absolument pas mais j’ai une totale confiance en Hervé Béroud pour trouver la personne idéale et j’aurai toujours un œil plein d’affection pour les soirées. Je regarderai cela avec attention même si je n’aurai pas mon mot à dire sur le choix du remplaçant.

Que vous manquera t-il le plus au sein de BFM TV ?

Premièrement, l’équipe avec laquelle je travaille depuis de nombreuses années car ce sont des gens que j’aime vraiment. J’ai eu la chance de l’avoir même si elle s’est renouvelée avec le temps. La rédaction de BFM TV va me manquer car elle est d’une jeunesse et d’une énergie géniales. L’actualité quotidienne et ce rythme pourraient me manquer et c’est sûr qu’il sera différent car j’arrête l’info en continu.