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Jean-Luc Azoulay (Les Mystères de l’amour) : « Hélène et Nicolas pourraient très bien se remettre ensemble ! »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 21/04/2016 à 19:54

Les Mystères de l’amour a dépassé le cap des 300 épisodes sur TMC. À l’occasion de la première édition des Soap Awards en France, Jean-Luc Azoulay, le créateur de la série, a dévoilé quelques secrets de la réussite des Mystères de l’amour. Rencontre.

Benjamin Lopes : Les Mystères de l’amour est aujourd’hui incontournable sur la TNT. À quel moment avez-vous senti ce virage ?

Jean-Luc Azoulay : Dès le départ. On partait déjà avec un public de base qui connaissait les héros et qui avait envie de les retrouver. Il y a eu une prise de conscience à un moment, mais ça a marché avec plus de 500 000 téléspectateurs dès le démarrage. C’est quand même assez exceptionnel. On a un peu triché, car ce n’était pas une création à proprement parler, mais la suite d’une série qui arrive bientôt à 1000 épisodes.

Comment estimez-vous le succès de la série à ce jour ?

Un épisode, avec ses rediffusions, est regardé par 1,3 million à 1,5 million de téléspectateurs. Avec les rediffusions le samedi et le dimanche matin, on touche un large public. Il y a donc quatre diffusions, plus la nuit. C’est sans compter les 200 000 visionnages sur ordinateurs en replay. Ne sont pas pris en compte dans ces chiffres les multiples rediffusions sur NT1.

Certains téléspectateurs dénoncent parfois sur les réseaux sociaux des scènes trop osées dans Les Mystères de l’amour. Que leur répondez-vous ?

C’est dans l’air du temps. Moi je regarde ce qu’il se passe ailleurs, notamment dans les séries américaines. Il n’y a pas de raisons que les séries françaises restent gentillettes alors que les productions américaines vont beaucoup plus loin que nous. Il y a très longtemps déjà, je me souviens du film Mary à tout prix où elle se retrouvait avec du sperme dans les cheveux. Il n’y a aucune raison qu’on ne puisse pas aller aussi loin. On aborde toujours les thématiques avec humour, sauf peut être avec l’euthanasie de Peter, qui n’est pas une vraie disparition. On ne va jamais dans le côté trop réaliste.

Vous parlez de séries américaines. Avez-vous des références ?

J’adore The Big Bang Theory. Ils vont très loin sur le plan du sexe par exemple. Howard se fabrique, par exemple, un vagin artificiel avec un robot de la NASA. C’est toujours fait avec humour donc ce n’est pas malsain. Toutes les scènes de coucheries sont plutôt drôles que torrides dans Les Mystères de l’amour.

« Toutes les scènes de coucheries sont plutôt drôles que torrides dans Les Mystères de l’amour »

Certaines de ces séries américaines vous inspirent-elles ?

Pour les personnages, non, car ce n’est pas le même principe. En revanche, je pique un peu partout des idées, des atmosphères, des ambiances. Il y a peut-être des inspirations pour les personnages, mais je ne m’en rends pas compte. Que ça soit Big Bang Theory, Friends ou Hélène et les garçons, c’est toujours la même chose, une bande de gens qui se retrouvent soit chez eux, soit à la cafétéria.

Dans les derniers épisodes sur TMC, Hélène a appris la disparition de Peter avant de la retrouver plusieurs semaines plus tard. Pourquoi avoir fait le choix d’une ellipse narrative ?

C’est un choix scénaristique de passer justement à un moment plus intéressant que de voir Hélène éplorée. On en a alors profité pour faire une ellipse qui correspond en plus à une fin de saison. Hélène a déjà commencé à digérer cette situation et des choses se sont mises en place. Quand on raconte une histoire, on ne fait pas un reportage, on ne montre pas tout ce qu’ils font tous les jours. Sur Hélène et les garçons, on me demandait souvent pourquoi on ne les voyait pas étudier, mais c’est normal, car je ne montrais que 26 minutes de leur journée. Quand des moments de l’histoire ne sont pas très intéressants à raconter, il est préférable de faire un saut dans le temps.

Au début de la saison 12, vous n’hésitez pas à bousculer vos personnages avec Hélène célibataire, tout comme Nicolas, et José dans le rôle de l’arroseur arrosé. Pourquoi avoir opéré ce virage ?

Je vais dire la vérité, je ne sais pas encore où on va aller. Je sais ce qu’il se passe dans la saison 12, car on l’a tournée. La saison 13, dont on débute le tournage, conserve le même virage. J’essaie de mettre mes personnages en scène dans des circonstances spéciales pour voir ce qu’ils vont faire. C’est pratiquement eux qui décident ce qu’ils font.

Hélène et Nicolas peuvent-ils se remettre ensemble ou c’est une situation à éviter ?

Non, c’est tout à fait possible, car Hélène et Nicolas se sont déjà remis ensemble à Love Island. C’est comme tous les couples séparés. On veut savoir s’ils peuvent se remettre ensemble. C’est comme dans la vie.

« Quand des moments de l’histoire ne sont pas très intéressants à raconter, il est préférable de faire un saut dans le temps »

Pourquoi Les Mystères de l’amour est différent des autres feuilletons diffusés en France ?

Les Mystères de l’amour est plus audacieuse que les autres soaps. Ça va dans tous les sens. C’est entre le soap et la sitcom finalement. On retrouve dans Les mystères de l’amour de vraies séquences de sitcom, et d’autres bien plus dramatiques. Le plus des Mystères de l’amour est de mélanger tout ça, ainsi que les tranches d’âges avec des jeunes et des plus vieux. On a une alchimie qui est différente des autres feuilletons où l’on raconte une histoire.

Certains acteurs vous font quelques infidélités. À l’inverse d’autres soaps, tolérez-vous ces passages chez la concurrence ?

Un acteur est là pour vivre sa vie d’acteur et il est libre d’aller où il veut. Plus il a d’expérience, mieux c’est. Les récurrents fondateurs n’ont pas vraiment le temps d’aller ailleurs cependant.

De nouveaux prime times des Mystères de l’amour sont-ils au programme ?

On peut imaginer d’autres prime times. Le tout c’est de savoir quand on peut les faire. Actuellement, on tourne au rythme de deux épisodes par semaine pour TMC, et la chaîne nous demande des prime times qu’on a du mal à fournir. C’est réellement un problème de temps de tournage. Après tout, avec une diffusion à 19h45, on est en prime time pour moi sur TMC chaque semaine.