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Julie Benz, l’atout charme de la nouvelle série Defiance

Tony Cotte
Publié le 14/04/2013 à 19:26 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

« Nous les acteurs, nous avons toujours faim. Constamment » C’est avec une assiette de fruits entamée que Julie Benz nous reçoit dans sa chambre d’hôtel. Sa déclaration, à n’interpréter qu’au premier degré, met tout de suite dans l’ambiance : la blonde au visage émacié est pétillante et rien ne peut entacher sa bonne humeur, pas même les piètres conditions climatiques pour sa venue à Paris...

Tony Cotte : Vous voici à l’affiche de Defiance, en développement depuis 5 ans et finalement diffusé le 15 avril aux Etats-Unis et le lendemain sur Syfy France. A quel stade avez-vous été impliquée dans ce projet ?

Julie Benz : J’ai reçu le script aux environs de février 2012. Cela faisait déjà plusieurs années que le projet était en développement et il ne restait qu’à engager les acteurs. A la lecture du scénario, j’ai tout de suite aimé et à plus d’un titre. Tous les personnages féminins sont forts et complexes et c’est assez rare à la télévision, même si c’est souvent une réalité dans les séries de science-fiction.

Ce genre touche un public de niche. Quels arguments donneriez-vous à tous ceux qui y sont hermétiques ?

Je dirais que c’est avant tout une série dramatique axée sur l’évolution de ses personnages, le tout entouré de science-fiction. Les intrigues sont riches et traitent à leur façon de problématiques universelles, comme le racisme et l’égalité. C’est l’intérêt principal de Defiance à mon sens.

Quel est votre rapport à la science-fiction ?

C’est un genre que j’ai toujours apprécié. Le tout premier film que j’ai vu était Star Wars. A l’époque, j’ai eu un coup de foudre pour Luke Skywalker et R2D2 (rires). J’ai grandi également avec la série originale V. J’aime les histoires qui se passent dans un monde où tout est différent du nôtre, tout en soulevant des questions qui nous concernent.

« Au début de ma carrière, je voulais être étiquetée actrice de comédies romantiques »

Travailler essentiellement avec des incrustations (écrans verts ou bleus) est-il un exercice difficile ?

La majorité du travail sur la forme a été fait en amont du tournage. Nous étions donc en mesure de voir des schémas et des illustrations du monde dans lequel nos personnages évoluent. Dans ma carrière, j’ai déjà tourné face à des écrans verts, sans savoir ce qui allait être proposé. Dans ce cas, vous n’avez d’autres choix que de faire confiance au réalisateur. J’ai été surprise sur la qualité des incrustations sur Defiance. Avant la fin du tournage, nous avons pu voir le deuxième épisode. Je me souviens d’avoir interrogé ma maquilleuse sur un des décors que je ne reconnaissais pas. Il s’agissait d’un élément réalisé à partir du fond vert. C’était assez impressionnant.

Pouvez-vous revenir sur votre entraînement physique pour ce rôle ?

Je n’en ai pas vraiment bénéficié. Je fais personnellement beaucoup de sport et ça me tient à cœur. En revanche, nous avons eu un entrainement pour apprendre à tenir, charger et se servir d’une arme. J’ai déjà été à des stands de tir, mais je ne connaissais pas les armes automatiques. C’était effrayant et excitant à la fois. Avec Mia Kirshner, qui interprète ma soeur à l’écran, nous devions être crédibles puisque nous sommes censées être des enfants de la guerre. Ça nous a pris un journée et demie.

En tant qu’actrice blonde , vous n’êtes pas une cantonnée aux mêmes rôles. Vos personnages les plus marquants restent ceux d’une mère de famille fragile et victime de son ex-mari (Dexter), d’une strip-teaseuse lesbienne (Desperate housewives) ou d’une vampire particulièrement machiavélique (Buffy / Angel). A quel moment les producteurs ont cessé de vous proposer d’incarner des stéréotypes ?

Je crois que ça n’a jamais commencé. Ma carrière a toujours été diversifiée. C’est ironique parce qu’en débutant dans ce milieu, je voulais vraiment être étiquetée en tant qu’ « actrice de comédies romantiques ». Je ne voulais pas faire d’autre registre, le dramatique ne m’intéressait pas. C’est ma rencontre avec Joss Whedon et ma participation à Buffy et Angel qui ont bouleversé mes perspectives.

Pour quel rôle vous reconnait-on le plus aujourd’hui ?

À mon avis, le public de Buffy et Angel a grandi et suit aujourd’hui Dexter. Les retours sont très différents, je crois vraiment que l’on me reconnait pour plusieurs rôles, et non un plus qu’un autre.