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Karine Le Marchand (L’amour est dans le pré, saison 13) : « M6 veut éviter la caricature des agriculteurs »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 03/09/2018 à 17:41

Ce lundi 3 septembre à 21 heures, M6 diffusera un nouvel épisode de L’amour est dans le pré 2018. Karine Le Marchand se confie sur cette nouvelle saison, le casting et évoque l’impact de l’émission sur le monde agricole.

Karine Le Marchand : Le lundi 20 août à 21 heures, M6 a lancé la saison 13 de L’amour est dans le pré. Comment la définiriez-vous ?

On s’est tout de suite attaché aux quatorze agriculteurs. Chacun a fait preuve de sympathie et d’empathie envers l’autre. Aude est solaire, elle prend en charge les plus fragiles. Tout le monde est venu vers Patrice pour le soutenir et on a été dépassé par beaucoup de choses. Thomas est homosexuel et a reçu beaucoup de soutien. Ils savent tous que c’est difficile à l’assumer dans le milieu agricole. Ils ont été maternants et paternalistes envers les uns et les autres. Les téléspectateurs vont pouvoir découvrir des jolis moments notamment à l’ouverture du courrier.

Comment s’est-elle articulée ?

Celui qui fait rire peut aussi faire pleurer… Il y a beaucoup de changements. Au départ, Patrice est très fermé avant même l’ouverture du courrier. C’est une vraie petite fleur puisqu’au speed-dating, c’est limite s’il ne se la pète pas ! L’émission lui a permis de prendre une assurance incroyable alors que d’autres, ouverts au moment du portrait, étaient paniqués et moins sûrs d’eux. C’est la magie de L’amour est dans le pré ! Pour une fois que la télévision fait du bien aux gens sans se servir d’eux, puis en ne les laissant pas dans la nature. Elle leur apporte quelque chose de bienveillant et bonifiant. Quoiqu’il arrive, l’émission est une véritable thérapie pour eux. Je trouve super de voir qu’aucun ne se plaint de ses conditions de vie au niveau financier et ne se proclame pas porte-drapeau.

Comment faites-vous pour rester fidèle à l’image du monde agricole ?

On a à cœur de montrer une multiplicité des agriculteurs et donc d’éviter la caricature. Cela aurait été tellement facile si on avait fait de la télé-réalité de prendre la caricature de l’agriculteur et de ne montrer qu’un « pan ». Toutes les régions et les âges sont représentés. Certains ont fait des études, d’autres pas, certains ont créé leurs exploitations, d’autres pas, on sent que certains sont plus démunis que d’autres sur le plan intellectuel et psychologique… Je trouve ça bien qu’il n’y ait qu’une façon pour être agriculteur.

« On a coeur de montrer une multiplicité des agriculteurs et donc d’éviter la caricature »

En quoi L’amour est dans le pré n’est pas une télé-réalité ?

C’est un docu-réalité. Si certains ne veulent pas montrer la ferme et juste faire visiter la région, on les laisse faire. La télé-réalité tout est écrit et on dit : « Il nous faut une bimbo, quelqu’un de 35/45 ans qui est le beau brun musclé, on va prendre le débile de service ». Ensuite, on va dire aux filles qu’elles ont une heure pour faire du car wash. On met des gens dans des situations qui ne sont pas naturelles. Dans un docu-réalité, ils nous contactent pour qu’on les mette tels qu’ils sont là dans leurs fermes. Ils sont libres, s’ils préfèrent prendre la brune plutôt que la blonde, c’est eux qu’y choisissent. On n’intervient pas du tout dans le courrier.

Certains candidats repartent sans véritablement avoir trouvé l’âme sœur. Le vivez-vous comme un échec ?

Je serais bien mal partie de juger les histoires d’amours des autres (rires). Je suis déçue pour eux, car certains le vivent comme une dernière chance même s’ils finissent par rebondir. Ils vont rompre et arriver seuls au bilan, ce qui va les amener à revivre l’histoire avec du recul. Certains échouent aussi, car ils se donnent trop d’enjeux et de pressions. Puis, ils ont une deuxième salve de courriers avec des personnes qui vont plus leur correspondre et on le voit bien dans les « Que sont-ils devenus ? ». Ils demandent souvent conseil à l’ingénieur du son et il est même arrivé que celui-ci repère quelque chose sur la sincérité d’un(e) prétendant(e) et on le dit à notre candidat. Même s’ils crèvent de solitude, des agriculteurs n’ont pas le temps et la place pour quelqu’un.

Quelle stratégie adoptez-vous face à eux ?

Je ne fais pas attention aux caméras, c’est ça le problème (rires). Les premières saisons, la production gommait tout, car ils avaient peur de la réaction des téléspectateurs. Et ils ont vu que les gens ça les faisait plutôt marrer donc maintenant ils gardent mes bêtises. Je trouverais malhonnête de leur demander quelque chose de très intime en faisant style que tout va bien pour moi. On ne garde pas au montage ce que je peux dire, car on n’est pas là pour parler de moi. Je dis souvent : « C’est comme quand on va aux putes, on sait que l’on va y passer ! ». Ils savent qu’ils vont me parler de leur vie, solitude, histoire… Un candidat s’est confié sur la mort de son bébé dans un accident de voiture, un événement que ses parents ont découvert vingt-cinq plus tard en regardant l’émission.