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Kevin Bacon : « Following représente tout ce qui m’intéresse de jouer »

Publié le 28/01/2014 à 19:28

A partir de ce mardi 28 janvier, le public de TF1 va découvrir le visage de Kevin Bacon au générique de Following. Basculée en deuxième partie de soirée en raison de son climat et sa dureté, la série démarre à partir de 23h25, avec l’évasion de Joe Carroll, un tueur en série pour le moins dangereux... L’acteur revient sur les origines de son personnage et son rapport au petit écran.

The Following marque votre premier rôle à la télévision sur une chaîne nationale. Comment aborde-t-on cette incursion ?

Kevin Bacon : C’est ma seule à ce jour. Quand j’ai commencé ce métier, ce support n’était pas vraiment la route à prendre si vous vouliez faire du cinéma. Un jour, j’ai fait demi-tour. C’était il y a trois ou quatre ans. Je me suis remis en question : j’adore la télévision, je la regarde tout le temps, ma femme est dans une série et je suis réalisateur pour le petit écran. Quand je me retrouve avec mes amis, nous parlons des décapitations dans Game of thrones. La télévision fait partie de mon quotidien. Je me suis donc lancé...

Vous a-t-on contacté ou avez-vous fait la démarche de provoquer une rencontre en ce sens ?

J’ai appelé mes agents et j’ai demandé à lire des scripts. En une semaine, j’ai eu entre les mains trois des meilleurs scénarios que j’ai pu lire depuis des années. Après, ces projets de pilotes allaient-ils voir forcément le jour ? Allaient-ils être fidèles une fois mis en images ? C’est autre chose. Un pilote, en soi, n’est qu’une petite pièce du puzzle. C’est la direction à prendre qui compte.

Avec son parcours remarqué en télévision, Kyra Sedgwick (The Closer), votre femme, vous a-t-elle prodigué quelques conseils ?

Elle m’a dit des choses évidentes, comme le travail long et difficile. Si Following est un succès, je vais me retrouver à camper ce personnage pour longtemps. D’une certaine façon, c’est cet aspect qui m’a effrayé. Même si nous sommes un peu pantouflards, nous restons, ma femme et moi, des vagabonds. Nous sommes comme des forains avec nos valises toutes prêtes, notre vie compactée, prêts à changer de lieu à chaque travail. Et quand je ne me déplace pas, je me consacre à mon groupe de rock. L’idée d’incarner un même personnage sur le long terme m’a donc fait peur. Nous avons pesé le pour et le contre ensemble. Sans que Kyra me donne des avis concrets, elle m’a aidé, juste dans le fait de l’avoir suivie et l’avoir dirigée le temps de quatre épisodes de The Closer. J’ai été témoin du rythme que cela représentait et de la relation avec les scénaristes et le créateur. Cette série était produite par Warner Bros, j’avais donc déjà des contacts. ça a été un peu mon école. Même s’il y a eu des surprises, je savais globalement à quoi m’attendre.

« L’idée d’incarner un même personnage sur le long terme m’a fait peur »

A quelles surprises faites-vous référence ?

On a beau savoir que, généralement, chaque épisode a un réalisateur différent, le fait de s’habituer à cette situation n’est pas si facile. En tant qu’acteur, j’aime être en adéquation avec la personne qui me dirige et ça peut prendre un peu de temps. Là, il a fallu que je m’habitue à ces changements.

L’arrivée de Kevin Bacon sur FOX, une chaîne nationale, pour son premier rôle à la télévision, n’est-elle pas surprenante ?

J’ai moi-même été surpris. En soi, Following représente tout ce qui m’intéresse de jouer : évoquer la vie et la mort et mettre en scène un héros torturé… La plus grande difficulté a été cette structure en six actes. Je n’avais jamais eu affaire à ça. C’est là la grande différence avec les séries du câble où tout est écrit de façon plus linéaire.

Quel téléspectateur êtes-vous ?

J’adore Homeland, Breaking bad et The Killing. J’ai été peiné à son annulation (depuis la réalisation de l’interview, la série a finalement été renouvelée, ndlr). Je trouve Game of thrones fun. J’ai été désolé de voir The Closer s’arrêter, mais j’ai pu retrouver ma femme. D’une certaine façon, ça a été une bonne chose.

Tout un débat a eu lieu autour de l’arrivée de Following. À titre personnel, quelle est votre limite en matière de violence ?

Newtown. À chaque fois que j’en entends parler, je suis bouleversé. J’ai des enfants qui ont grandi, mais j’ai toujours envie de les retrouver, de les prendre dans mes bras et les serrer très fort. J’ai fait beaucoup de films, certains légers, d’autres plus sombres. J’ai joué des héros et des antagonistes. J’ai été une des victimes du premier Vendredi 13. C’est ma responsabilité de rester fidèle à l’esprit du personnage et du projet auquel je participe. Ce n’est pas une façon de cautionner quoi que ce soit. Quand je rentre chez moi, j’apprends à mes enfants à être attentionnés et honnêtes. Je leur fais comprendre l’importance de la compassion et d’essayer de traiter son prochain avec respect. Puis, je retourne travailler. Il est important de savoir faire cette dissociation.