Khalifa TV menacée de dépot de bilan

Rien ne va plus sur Khalifa TV et rien n’a jamais vraiment été depuis le début de sa diffusion.

Ainsi, le CSA l’avait d’abord menacée de poursuites judiciaires pour avoir émis sans autorisation de la mi-septembre à la fin octobre 2002. Conventionnée pour une durée limitée de deux ans par l’instance de régulation, Khalifa TV a été sommée, cette semaine, de tenir ses engagements.

Mais depuis quelques jours, la chaîne a de nombreuses difficultés financières mais aussi éditoriales. Aujourd’hui, Khalifa TV est directement menacée par les problèmes financiers du groupe Khalifa qui est propriétaire de la chaîne.

De plus, le premier PDG de la chaîne a été arrêté le 24 février dernier à l’aéroport d’Alger en possession d’une valise contenant deux millions d’euros qu’il tentait de faire sortir du pays accompagné de deux autres personnes.

Pour sauver Khalifa TV, un troisième PDG a été nommé lundi dernier : Paul Agenauer. Celui-ci compte d’abord faire oublier la mauvaise gestion des anciennes directions qui se plaignaient de ne pas avoir assez de moyens et balayer au passage la mauvaise image qu’a la chaîne suite aux déboires du groupe. Mais c’est aussi lui qui entend se prononcer d’ici quelques jours sur le futur de Khalifa TV. Tout reste donc envisageable pour l’avenir de la chaîne : du dépôt de bilan au déménagement vers Londres où la réglementation audiovisuelle est plus libérale.

Du côté des employés de la chaîne, le moral est bien sûr au plus bas. D’une centaine de personnes, il ne reste plus qu’une quarantaine de salariés travaillant pour Khalifa TV. Ceux-ci ont d’ailleurs assigné, la semaine dernière, la direction de la chaîne en référé devant le tribunal des prud’hommes de Bobigny pour réclamer le versement des salaires de février et mars.

Le rêve de Rafik Khalifa, milliardaire algérien fondateur de Khalifa TV, était d’ajouter une chaîne de télévision à son empire. L’homme d’affaire avait l’ambition de créer une sorte de « M6 algérienne » à dimension internationale voulant non seulement être un trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée mais aussi permettre d’améliorer l’image de l’Algérie en Europe...