Koh-Lanta, la revanche des héros > Freddy raconte son aventure
Candidat marquant de Koh-Lanta sans jamais avoir gagné l’aventure, Freddy comptait bien prendre sa revanche au cours de cette édition spéciale. Jugé redoutable par ses adversaires, son premier faux pas a eu raison de lui. Éliminé après avoir fait son mea culpa et versé quelques larmes au cours d’un conseil-surprise, le jeune homme revient sur cette nouvelle aventure, depuis San Francisco, ville où il réside désormais...
Robin Girard-Kromas : Pourquoi avez-vous souhaité participer à nouveau à l’expérience Koh Lanta ?
Freddy : La première raison est que je suis vraiment fan de l’émission. J’adore le concept, la survie, la compétition, le sport et l’aventure. Donc quand on m’a proposé de participer à Koh Lanta encore une fois, j’ai foncé direct. Et après, c’était aussi une nouvelle chance d’enfin gagner le jeu !
Avez-vous contacté d’anciens candidats avant le début du jeu comme ont pu l’évoquer d’autres participants dans la presse ?
Pas du tout. Je n’ai parlé de ma participation à personne, pas même à mes parents et mes frères ! J’étais plutôt dans l’esprit d’arriver sur l’île sans connaître le nom des autres participants.
Pensez-vous que certains des participants s’étaient entendus à l’avance afin de partager le magot comme a pu l’affirmer Guénaëlle ?
Je n’y crois pas du tout. Je ne pense pas qu’une alliance faite avant l’aventure puisse survivre à Koh Lanta. Le programme est tellement fait d’imprévus, ne serait-ce que la composition des équipes ! Comment un groupe de personnes qui se sont promis d’aller le plus loin possible ensemble peuvent déjà avoir une alliance alors que pour avancer et aller jusqu’à la réunification il faut faire équipe avec d’autres personnes. Pour moi, de telles alliances, ce serait se tirer une balle dans le pied avant de commencer l’aventure. À la limite que des gens se soient appelés avant, car ils se connaissent et sont amis, certainement, mais qu’après tout cela ait eu des influences sur le jeu, je ne pense pas.
Dans cette troisième aventure, vous avez pu découvrir deux nouveautés : le vote noir et le collier d’immunité caché. Pourtant, en regardant les images, il ne semble pas que vous y accordiez un grand intérêt. Pourquoi ?
Si, bien évidemment, on prend en compte les nouvelles règles. Si on ne le voit pas à l’écran, c’est juste que quand on a fait nos calculs, on a vu que le vote noir ne pouvait pas changer l’issue du vote. Quand Maud change de camp et va chez les ex-rouges, Francis aurait pu voter contre Maud avec son vote noir après son élimination. Mais ils étaient 6 rouges face à 5 jaunes, donc le conseil suivant ce vote noir n’aurait rien pu changer. C’est pour cela que la production n’a pas souhaité montrer ces discussions.
Le collier d’immunité caché vous inquiétait-il lors des conseils ?
Oui, on y pense et on se demande à chaque instant qui a le collier. Dans l’épisode où Maud change de camp, les ex-jaunes hésitaient entre voter contre Téheiura ou Patrick. Pendant toute la journée qui précédait le conseil, le nom de Téheiura restait, car on craignait que Patrick n’ait le collier. Finalement, on s’est dit que Patrick ne l’avait pas et on préférait garder Téheiura dans l’aventure, car il le méritait. Donc on a décidé avant d’arriver au conseil de voter Patrick. Heureusement pour lui, il devait savoir que Maud avait rejoint les rouges, car il n’a pas sorti son collier.
Dès votre arrivée au campement au début du jeu, vous avez pris les choses en main. N’avez-vous pas eu peur d’assumer le rôle, souvent dangereux, de leader sur l’île ?
Si, je n’étais vraiment pas parti dans cette troisième aventure pour jouer le leader, j’étais plus dans l’optique de faire ma petite vie, d’être dans la survie, trouver de la nourriture, mais pas d’endosser ce rôle. Il se trouve que je l’ai eu plus ou moins, mais ce n’était pas du tout recherché. J’aurais préféré que Bertrand soit le leader et moi un suiveur.
Lors de votre première aventure, on vous avait reproché un côté « je sais tout » agaçant. Comment avez-vous essayé de gommer cet aspect sur l’île ?
Oui, c’est vraiment quelque chose que j’ai eu en tête. Ma première aventure m’a fait grandir et prendre conscience que dicter ce que doivent faire les gens n’est pas une attitude à avoir. Cette année, même si j’avais un peu un rôle de leader, je n’imposais pas mes idées, je les proposais et on avait un débat. J’ai fait attention à ça pendant l’aventure, de ne pas être autoritaire.
Quelle a été votre plus belle rencontre sur cette troisième édition de Koh Lanta ?
J’étais vraiment très heureux de rencontrer Téheiura. Ca a fait partie des motivations qui m’ont fait revenir, de pouvoir partager une aventure avec quelqu’un qui en connait vraiment sur la survie. La nature, c’est quelque chose avec lequel il a grandi, donc j’étais impatient de le rencontrer. Et même si je n’ai passé que trois jours avec lui, c’était très agréable. J’étais aussi impatient de pouvoir rencontrer Wafa et Bertrand.
Parmi les participants, y a-t-il quelqu’un que vous auriez préféré ne pas rencontrer ?
Non. Je suis arrivé dans cette aventure comme un gamin, je ne connaissais quasiment personne. Pour certains, je n’avais même pas suivi leur Koh Lanta, donc j’étais vraiment dans l’idée de découvrir les gens sur cette aventure. Je ne suis pas arrivé avec des appréhensions sur les candidats.
Regrettez-vous l’élimination de Patricia, qui a provoqué le changement de camp de la part de Maud ?
L’élimination de Patricia, je la regrette. Au moment où elle a quitté l’aventure, ça faisait près de deux jours que je m’étais rapproché d’elle et je commençais vraiment à l’apprécier. Sur le conseil des ambassadeurs, j’aurais préféré voir Maud désignée. Je le regrette vraiment et ça a eu des incidences qui m’ont couté mon élimination.
Voter par affinité comme a pu le faire Maud, plus que par équipe, n’est ce pas l’inverse d’un jeu stratégique ?
Je n’en veux pas à Maud d’avoir changé de camp. Je lui en veux de nous avoir trahis, d’avoir promis quelque chose et de ne pas l’avoir respecté. Qu’elle soit passée chez les rouges, je le comprends. Depuis le début de l’aventure, il y avait ce groupe de 5 (Wafa, Bertrand, Moussa, Francis et moi) et les 3 filles. Donc, effectivement, elle ne faisait pas partie des 5 et a eu raison d’aller chez les rouges. Mais ce que je n’accepte pas, c’est qu’elle nous ait promis droit dans les yeux quelque chose et qu’elle ne l’ait pas tenu. C’est ça qui m’a blessé.
Avez-vous pensé à adopter une autre stratégie qu’une opposition par couleurs comme on en voit chaque saison dans Koh Lanta ?
C’est trop risqué ! Dans la première moitié de l’aventure, pour sauver sa peau, on est obligé de s’allier avec des personnes pour la suite du jeu. Et à partir de ce moment-là, pourquoi aller risquer sa place ou essayer de former un nouveau groupe qui pourrait vous coûter l’élimination ? On sait que dans Koh Lanta, la majorité fait la force, et c’est pour ça que ça se passe quasiment toujours de la même façon.
Lors de la dernière épreuve d’immunité, vous avez visiblement dérapé. Que s’est-il passé ?
Je n’en sais rien (rires) ! Ce n’était pas calculé, c’était vraiment spontané : j’avais deux personnes en face de moi, il fallait que je les guide et je me suis dit que je donnerai plus de chances à Bertrand en agissant comme ça. On m’a fait remarquer tout de suite que ce n’était pas fair play et avec quelques secondes de recul, j’ai réalisé ce que j’avais fait, que ce n’était pas une valeur que j’appréciais et que j’essayais de défendre dans Koh Lanta. C’est pour cela que j’étais dans tout mes états, je suis vraiment profondément désolé de ce qui s’est passé. Et pour expliquer mon geste, je ne sais pas. Peut être cette pression, cette ambiance et le fait que j’allais être éliminé quelques minutes après comme j’avais perdu l’épreuve d’immunité...
Vous vous êtes laissés aller aux larmes et avez fait votre « mea culpa » suite à ça. Avec votre précédente participation, vous saviez à quoi vous attendre. Était-ce sincère ou y’avait-il un peu de stratégie pour amadouer les autres ?
C’était sincère. Je savais que le soir même j’allais être éliminé de toute façon. La journée précédente, on m’avait fait comprendre que j’étais trop dangereux pour l’équipe des rouges et qu’à la première occasion ils me sortiraient. Donc même s’il y a eu cet anti-jeu, ce n’est pas ça qui a changé quoi que ce soit.
Vous admirez Téheiura pour sa capacité de survie. Mais en prenant aussi en compte les stratégies, qui est le meilleur selon vous ?
Téheiura est plus suiveur dans la stratégie. Les plus forts sur cet aspect là sont Claude et Patrick. On les voit tous les deux tirer les ficelles du jeu, ils sont diaboliquement bons (rires) !
Le public est généralement assez dur envers les stratèges quand les aventuriers comme vous sont très appréciés. Selon vous, les téléspectateurs devraient-il avoir le droit de voter pour le gagnant ?
Même si les « aventuriers » ne gagnent pratiquement jamais, je pense qu’il y a toujours une logique de vote. Ce sont les candidats qui votent pour le gagnant, l’aspect social et humain prédomine donc sur la survie. C’est un peu dommage pour une personne comme moi, mais je pense que le concept est très bien pensé. Au-dessus de la survie, l’aspect humain reste primordial. Et un Patrick face à un Téheiura en final, je pense que Téheiura aurait plus de chances de gagner, car il défend plus de « valeurs humaines ». C’est toujours l’aspect humain qui détermine le vainqueur, plus que la survie elle-même.
Quelle a été votre réaction à la Une de Télé Loisirs qui titre sur votre prétendu « vrai visage », avec témoignages d’anciens à l’appui ?
Je réagis plutôt bien à ce genre de choses. J’assume entièrement mes actes et je pense que de réaliser qu’on a fait des erreurs, ce n’est pas une faiblesse. Être capable d’accepter cela et de reconnaître son dérapage, c’est plus faire preuve d’intelligence. Je sais que je ne suis pas parfait, ce serait trop facile qu’on ne dise que du bien de moi. Je le vis bien et je n’ai rien à cacher. Une personne qui m’a aimé dans Koh Lanta ne va pas changer d’avis avec cet article et inversement.
Comment gérez-vous le retour à la normale après une édition de Koh Lanta ?
C’est assez rapide, quelques heures après l’aventure, quand on retourne au travail. Les rêves, le sable fin, tout ça s’arrête et la vie de tous les jours reprend le dessus. Ce qui reste, ce sont des troubles alimentaires. On a envie de manger tout le temps, on se goinfre, on mange sans arrêt et ça reste pendant des semaines ou des mois ! Mais sinon, on reprend vite sa vie.
Un ancien candidat de Koh Lanta apparaît actuellement dans Les Anges de la télé-réalité sur NRJ12. Cela pourrait-il vous intéresser ?
Je connais simplement cette émission de nom, je ne sais pas du tout quel est le concept. Mais en faisant Koh Lanta, je ne voulais pas rentrer dans le monde des people. Si je l’ai fait, c’est pour l’aventure, la compétition, je ne veux pas percer à la télévision. J’ai eu la chance de faire des études et d’avoir une vie palpitante ici (à San Francisco, ndlr) donc tout cela ne m’intéresse pas.