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Laly Meignan (Les Mystères de l’Amour) : « Laly incarne la liberté féminine et assume complètement sa sexualité »

Marion Olité
Publié le 08/11/2014 à 19:00 Mis à jour le 17/12/2014 à 15:02

Depuis 1992, Laly Meignan évolue dans les séries AB. En 2011, à l’instar de ses camarades de jeu, elle a repris son rôle de Laly pour « Les Mystères de l’amour », la série à succès des week-end de TMC. En pleine diffusion de la saison 7, l’actrice revient sur cette formidable aventure en en dévoilant les coulisses.

Marion Olité : Dans quel état d’esprit se trouve votre personnage depuis le début de cette saison 7 ?

Laly Meignan : Le personnage de Laly a beaucoup évolué. Elle représente aujourd’hui la génération des femmes quadra, libérées et dynamiques. Dans la saison 7, je dirais qu’elle est dans un état d’esprit de liberté. Elle a des rapports beaucoup plus mûrs avec John et son fils.

Comment Laly va-t-elle évoluer d’ici la fin de la saison ?

Elle va continuer à évoluer dans cette direction. Elle forme avec John et son fils une famille recomposée, assez particulière et que je trouve sympathique. Laly va asseoir un peu plus son côté « maîtresse de maison ». Son couple avec John va encore traverser des épreuves, mais on va dans le sens de la maturité.

Vous avez expliqué récemment dans une interview que Laly était « un rôle qui changeait tout le temps... ». Ce n’est pas compliqué parfois de vous y retrouver avec ce personnage fantasque ?

Non, pas du tout. Je trouve qu’au final, Laly est un personnage assez réaliste. C’est vrai que ce personnage avait du mal à trouver une identité. On lui découvrait toujours plein de facettes. J’en ai parlé avec Jean-Luc Azoulay. Et finalement, j’ai compris que c’est une façon de montrer la diversité féminine aujourd’hui. Ce n’est pas un personnage si fantasque que ça. Je pense que les femmes peuvent facilement s’identifier à Laly. Elle incarne la liberté féminine, et assume complètement sa sexualité. Elle a aussi un côté maternel qui ne phagocyte pas pour autant sa vie sociale, intime ou professionnelle. Laly représente ce qu’aimeraient avoir pas mal de femmes en fait. Nous sommes mères, travailleuses, avec notre sexualité. On doit s’imposer pour se faire entendre et on court toujours un peu après notre liberté. Je trouve qu’on a beaucoup de responsabilités en tant que femme aujourd’hui.

Vous sentez-vous des points communs avec Laly ?

Oui, je suis déjà une maman qui travaille. Je crée également, dans le domaine de la musique. Je suis en ce moment une formation en sophrologie et j’écris sur un projet... Effectivement, je retrouve pas mal de choses communes avec Laly. Bon, ma sexualité est moins débridée que celle de Laly ! C’est de la pure composition (rires). Il fallait illustrer ce pan de sa vie de façon assez forte et audacieuse. Laly assume ses fantasmes, et les réalise parfois. C’est une façon de dire qu’on a aussi des fantasmes. Le fait de les avoir, c’est presque déjà les réaliser.

« Dans la vie des Mystères de l’amour, on ne se marie pas avec son premier amour »

Comment se déroule votre collaboration avec Richard Pigois qui incarne le rôle de John, votre compagnon dans la série ?

Elle se déroule très bien. On parle beaucoup en amont, notamment quand on doit tourner des scènes intimes. Il y a toujours un aspect humoristique présent dans ses scènes, pour ne pas que ça devienne grave. On n’est pas dans un drame social. Aujourd’hui, l’amour est quelque chose qui ne fait plus rêver. Les engagements sous-entendent souvent des responsabilités. Il ne faut pas oublier que l’amour, c’est aussi des coups de cœur, quelque chose que l’on trouve au coin de la rue. Avec Richard, on essaie de retrouver ça. On veut montrer que les choses sont aussi légères et très agréables. Certaines de nos scènes ensemble sont parfois comiques, mais c’est voulu (rires). Il faut dédramatiser et déculpabiliser les gens qui ont envie de vivre des histoires d’amour ou des histoires de sexe.

Quelle est votre marge de manœuvre sur ce personnage, en terme de liberté d’interprétation ou de regard sur le scénario ?

On a un très bon dialogue avec notre producteur Jean-Luc Azoulay, mais je ne touche pas au scénario. Ce n’est pas mon travail. Je suis interprète. S’il y a une scène avec laquelle je ne suis absolument pas d’accord, que je trouve aberrante, il en tiendra compte. Je n’oublie pas que mon métier est d’être comédienne, et de jouer les textes qu’on me donne. C’est un exercice de style. Après, on bénéficie d’une liberté dans l’interprétation, on ne part pas dans des délires non plus. En fait, l’équipe a tellement de contraintes techniques, qu’il faut que ça aille vite. On tourne en général avec plusieurs caméras : si on part dans tous les sens, les gars vont s’arracher les cheveux ! Quand on reçoit les scripts à l’avance, en général on s’appelle entre comédiens pour se donner une direction. Ça se passe comme ça dans le pavillon de John (rires). Après chez Hélène, je ne sais pas...

Le rythme de tournage s’est intensifié cette saison avec deux inédits diffusés par semaine. Comment l’avez-vous appréhendé ?

C’est un rythme effectivement plus soutenu. On « cross-borde » sur plusieurs épisodes, mais quand vous faites ça, vous passez de l’épisode 15 au 26. Là, il fallait de la continuité, et je trouve que c’est vraiment une prouesse de la part de toute l’équipe de garder le fil chronologiquement. Ça pose un problème de mémoire pour les acteurs évidemment. Il faut se souvenir de l’état d’esprit et de l’intrigue de tel épisode. Ça a été difficile pour moi. Il fallait aussi apprendre très rapidement les textes puisqu’on tourne davantage.

Partie 2 > Les coulisses des Mystères de l’amour et sa relation avec les fans


Vous souvenez-vous d’une scène particulièrement difficile à tourner pour vous ?

Ce n’est pas tant une scène en particulier, mais il peut arriver qu’on vous ajoute une séquence bien fournie en texte juste avant la tournage de l’épisode. Il faut l’apprendre très vite... C’est heureusement arrivé très rarement. Sinon, je pense aux scènes difficiles à tourner dans le salon d’Hélène, parce qu’on arrête pas de rire car on entend des bruits ! On est persuadé qu’il a été marabouté (rires).

Une partie des fans puristes d’Hélène et les garçons espèrent encore des retrouvailles entre Laly et Sébastien, qu’ils considèrent comme le grand amour de Laly. Qu’en pensez-vous ?

Je trouve dommage que les fans ne comprennent pas que dans la vie, on a son premier amour à 18 ans, mais on ne se marie pas toujours avec lui. Les mystères de l’amour, ce n’est pas la même série qu’Hélène et les garçons. On va retrouver des personnages piliers, mais les histoires évoluent. Il n’y a pas que les fans qui m’en parlent, les journalistes aussi insistent beaucoup (rires) ! Vingt ans ont passé. Je suis toujours très touchée par les fans et en même temps très inquiète. La frontière entre la réalité et la fiction est très mince pour eux. Ils subliment les choses. Dans la vie des Mystères de l’amour, on ne se marie pas avec son premier amour. Comme dans la vie, le premier amour a une place particulière. On le gardera toujours dans son cœur. On peut aussi avoir deux amours fous dans notre vie, et c’est tant mieux. Au secours sinon (rires) !

Comment se passe le contact avec les fans ?

Je suis très souvent abordée dans la rue. En général, ce sont des gens super gentils avec moi. Ils trouvent que je suis drôle. Ces derniers temps, j’ai remarqué qu’ils me disent souvent : « Vous êtes drôle, mais qu’est-ce que vous êtes jolie ! ». C’est super sympa, mais c’est un compliment qui m’étonne tout le temps, car on ne me le faisait pas avant. J’ai l’impression qu’ils voient un nouveau personnage parfois, comme s’ils n’avaient jamais fait attention à ça avant. Le système des fans m’inquiète un peu, mais je les trouve adorables et bienveillants quand ils viennent me parler. Je les remercie vraiment d’être là.

« Les Mystères de l’amour donnent beaucoup de tendresse aux gens »

Comment expliquez-vous cet amour du public pour la série ?

C’est une série qui compte tellement de personnages que chacun de nous peut s’y retrouver. Il y a des tranches d’âge différentes, des histoires dans les histoires... La petite Fanny (incarnée par Elsa Esnoult, ndlr), je la trouve super rock’n’roll, elle est marrante et attachante. Cette série donne beaucoup de tendresse. C’est comme si vous retrouviez quelqu’un de votre famille que vous n’avez pas vue depuis longtemps.

Les Mystères de l’Amour rencontre le succès pour TMC depuis quatre ans, avec déjà sept saisons au compteur. Quand vous êtes revenue, pensiez-vous qu’elle allait durer aussi longtemps ?

Non, pas du tout ! Je suis arrivée à la fin de la première saison. Je finissais un court-métrage et Jean-Luc Azoulay m’a demandé de venir. J’ai encore été très agréablement surprise de voir qu’effectivement, la série était plébiscitée, qu’elle fait toujours de bons chiffres d’audience. Quand j’étais petite, je regardais Columbo. Si je tombe sur un épisode aujourd’hui, je vais le regarder. C’est de l’ordre de l’affectif.

On sent un véritable esprit de famille sur le plateau, que ce soit entre les acteurs historiques ou ceux arrivés plus récemment. Comment le vivez-vous de votre côté ?

Je ressens la même chose. Je suis toujours contente de retrouver ou de découvrir de nouveaux personnages. J’avais arrêté la série pendant deux ans et j’ai été très contente de revenir. Il ne faut pas non plus éluder la réalité économique. Quand on a un travail, de nos jours, c’est important de le garder. Ça permet de faire aussi des choses à côté, comme jouer au théâtre. Avec Les Mystères de l’amour, je retrouve des gens que j’aime, et ça me permet aussi de faire vivre mon univers à côté. Je rencontre des gens très différents, et j’en suis ravie.

Menez-vous des projets parallèlement aux Mystères de l’Amour ?

Oui, j’ai présenté une pièce de théâtre l’année dernière, « Texto », qui va être reconduite cette année. Et en ce moment, je travaille sur un projet musical.