Laurent Neumann (Neumann / Lechypre, RMC Story) : « Nous mettons tous les sujets qui fâchent sur la table »

Joshua Daguenet : Qui est à l’origine de l’arrivée de l’émission Leumann / Lechypre sur RMC Story ?

Laurent Neumann : L’émission est arrivée l’année dernière quand Eric Brunet a fait le choix de voguer vers d’autres horizons. Il s’agissait de trouver un nouveau partenaire, il s’appelle Emmanuel Lechypre et il s’est imposé tout de suite. Il est un chroniqueur vedette de BFMTV et BFM Business, on s’entend comme larrons en foire, donc on a commencé très vite. On le savait avant l’été que l’émission allait basculer sur RMC Story, mais il manquait la date. On s’y prépare depuis le premier jour.

Les Grandes Gueules sont sur RMC Story depuis plus de quatre ans. Allez-vous y puiser quelques inspirations pour procéder à des ajustements pour le petit écran ?

Surtout pas. Ce show est d’abord un show radio et il faut que ça continue. Il est question de l’améliorer, mais ça ne changera rien pour l’auditeur à la radio. Cela ressemblera aussi à une vraie émission de télé avec un apport majeur, une colonne vertébrale qui est le rapport aux auditeurs. Sept, parfois huit auditeurs sont accueillis par heure. Aucune émission ne fait cela. On aimerait faire en sorte d’entendre et voir un maximum d’auditeurs.

Comment avez-vous abordé la transition Brunet / Lechypre, deux personnalités très différentes dans leur expression à l’antenne ?

Oui, ce sont deux personnalités totalement différentes, venues d’horizons différents et qui ont deux visions du journalisme différentes. Emmanuel Lechypre a une fibre très journaliste, il est ultra informé. Eric Brunet est un grand débatteur. Comme l’indique notre slogan, « Dans notre famille, on n’est pas toujours d’accord, mais on s’adore », quel que soit l’état de nos différends, on continue de s’adorer. Notre famille est très grande, car elle inclut tous ceux qui nous écoutent et ils sont entre 800 000 à 1 million entre 12 heures et 15 heures sur RMC. Nous mettons tous les sujets qui fâchent sur la table.

« On n’est pas toujours d’accord, mais on s’adore »

Avez-vous gardé des contacts avec Eric Brunet, votre ancien compère sur RMC ?

Oui, bien sûr, il suit ce que l’on fait et moi aussi. On échange. C’est parfois compliqué, car nous ne sommes pas sur les mêmes horaires.

Les Grandes Gueules et Leumann / Lechypre vont donc cumuler six heures d’antenne consécutives sur RMC et RMC Story. Pensez-vous qu’il y ait de la place pour deux talks aussi longs à la télévision ?

Nos seulement je le pense, mais je crois que c’est parfaitement cohérent. C’est un choix délibéré. Ces deux shows s’enchaînent, mais ils sont différents. Sur la table, il y a des « Grandes Gueules » qui débattent de l’actualité. Avec Emmanuel Lechypre, nos débats sont animés par Laure Closier dont le rôle est très important. Elle nous donne la parole et livre son avis. Il existe de vrais sujets où il y a des désaccords entre Emmanuel et moi, mais ce n’est pas un débat d’éditorialistes. Notre ADN, ce sont les auditeurs. Ils donnent leur avis, mais sont aussi nos envoyés spéciaux, ils viennent témoigner, car ils vivent les sujets que l’on traite.

Avec le mercato agité vécu par RMC l’été dernier, le format de trois heures a été privilégié pour plusieurs émissions. Pensez-vous conserver ce format pour l’année prochaine si vous en avez la possibilité ?

C’est évidemment le choix et la stratégie suivis. On a l’intention de pérenniser cette émission pour de longues années, mais cette offre est totalement différente de ce qui se fait sur les autres antennes. Elle permet de fidéliser les auditeurs et de simplifier la grille.

« Nous sommes partis pour évoquer la crise sanitaire jusqu’à fin 2021 »

Entre la crise sanitaire, la présidentielle Américaine, mais aussi le mouvement Black Live Matters, les sujets n’ont pas manqué pour les débuts de l’émission. Comment voyez-vous l’année 2021 ?

On n’a absolument aucune difficulté à choisir les sujets tous les jours. Le matin, dans n’importe quel café, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser des thèmes. La crise sanitaire est loin d’être terminée et il va y avoir des débats et des polémiques sans arrêt. Nous allons aussi entrer dans la période pré-électorale. Tant qu’on n’aura pas vacciné 45 millions de personnes, on continuera de subir les conséquences de cette crise et nous sommes partis pour en parler jusqu’à la fin 2021...

Début 2017, vous aviez co-animé un débat pour l’investiture du candidat socialiste à la présidentielle. Aimeriez-vous reproduire l’exercice pour l’année prochaine ?

J’ai deux vies parallèles. J’ai effectivement cette émission sur RMC / RMC Story qui occupe tout mon esprit et j’ai une position d’éditorialiste politique pour BFMTV. Nous allons tout doucement aller vers une année présidentielle. Je vais continuer à couvrir les échéances politiques, mais s’agissant des primaires, il est trop tôt pour le dire. Ce sont des rendez-vous que l’ensemble des Français attendent. Les vacances d’été passées, lors de la nouvelle saison en septembre, la campagne présidentielle deviendra un sujet absolument majeur.