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Le rêve français : L’histoire vraie des migrations insulaires, portée par Aïssa Maïga et Ambroise Michel (Cut, Plus belle la vie)

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 21/03/2018 à 18:36

Ce mercredi 21 mars, France 2 livre la première moitié de la fiction Le rêve français, réalisée par Christian Faure.

Celle-ci suit le destin de deux familles guadeloupéennes dès l’aube dès années 60. Chez les Rénia, Samuel divise les siens. Grand amateur de course à pied, beaucoup lui prédisent un bel avenir dans sa discipline. Mais sa mère Léa n’est pas de cet avis et souhaiterait voir son fils consacrer moins de temps à la course. Pour subvenir aux besoins des siens, Samuel arrête ses études et se rend en France métropolitaine avec son grand frère Julien pour travailler sur un chantier.

Le téléfilm est inspiré de faits réels. En effet, à partir de 1963, le Bumidom (Bureau de migration d’Outre-mer) a causé le départ de nombreux ultramarins, issus de familles d’Outre-mer, en phase avec la Loi Debré et qui proposait un « Eldorado » pour ceux croyant au « rêve français ». La fermeture des industries sucrières et le fort taux de chômage ont accéléré le processus de migration. Le rêve français a été salué au festival de La Rochelle en 2017, où Yann Gael, jouant Samuel, a reçu le Prix de la meilleure interprétation masculine. L’acteur donne la réplique à Aïssa Maïga et Ambroise Michel.

Présente dans la saison 2 de Caméra Café, cette dernière a intégré la distribution des Poupées Russes de Cédric Klapisch, ainsi que des comédies Ensemble, c’est trop et Bienvenue à Marly-Gomont. Pour Télé Star, Aïssa Maïga a justifié le terme de « génocide par substitution » employé par Aimé Césaire pour décrire les nombreux départs des ressortissants d’outre-mer vers la métropole : « Ces territoires ont été vidés de leurs forces vives : à une époque, aux Antilles, il n’y avait plus qu’un homme pour cinq femmes. Et les travaux proposés étaient des jobs au rabais, ces gens étaient traités comme des étrangers. Les femmes étaient » éduquées « lors de scènes rappelant les pires heures de l’esclavage ».

L’actrice a parlé des récentes mobilisations pour lutter contre la violence faite aux femmes et auxquelles elle a activement participé : « La prise de parole des stars américaines est nouvelle. Elle a permis de répandre une onde de choc de façon simultanée et accélérée par les réseaux sociaux ». Enfin, elle a commenté le casting, composé quasi-intégralement de comédiens noirs : « C’est un signe d’encouragement car c’est le service public qui finance un tel projet. Mais je ne m’illusionne pas sur le fait que ça puisse changer le visage des fictions françaises ».

Dans ce téléfilm, la comédienne retrouve notamment Ambroise Michel, héros de Cut ! (Adil) et ancien personnage important de Plus belle la vie (Rudy). Il y campe Victor, membre actif du Groupe d’organisation nationale de la Guadeloup (Gong). Le rêve français est à retrouver à partir de 20h55 sur la Deux.