Toutelatele

Lionel Erdogan (Engrenages, saison 7) : « Les flics nous considèrent comme des collègues »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 11/02/2019 à 19:45

Depuis la saison 5, Lionel Erdogan incarne Tom dans Engrenages. D’un simple rôle de figurant, le comédien a fait son trou dans la série policière de Canal+. Pour Toutelatele, l’acteur a livré les clés de la réussite d’Engrenages et insisté sur le réalisme d’une fiction très populaire dans les milieux régaliens.

Joshua Daguenet : Engrenages, Antigone 34, Marseille… pensiez-vous que votre début de carrière soit aussi ancré dans le registre policier ?

Lionel Erdogan : Pas du tout, c’est effectivement une voie à laquelle je ne me prédestinais pas. Antigone 34 et Engrenages présentent une grosse similitude et j’ai joué un autre flic dans le film Père-fils thérapie avec Jacques Gamblin et Richard Berry. Je dois avoir un physique de flic comme je suis un grand gaillard !

La saison 6 d’Engrenages était annoncée comme la dernière. Comment avez-vous réagi en apprenant la tenue d’une suite ?

De l’intérieur, les rumeurs ont été vécues différemment. On nous a dit de bloquer nos agendas même si rien n’était sûr. Nous avons ainsi profité de chacune des saisons comme si c’était les dernières, sans nostalgie, ni tristesse. Quoi qu’il arrive, nous avons bien défendu la série et raconté ce que nous souhaitions.

Vous étiez appelé pour une seule journée de tournage à la base et puis vous voila récurrent avec Tom…

Exactement, c’est la magie de ce milieu. J’étais prévu pour une apparition dans laquelle j’annonçais à Laure Berthaud qu’elle était enceinte dans une scène importante. On m’a ensuite dit qu’un mec ne pouvait pas assurer la saison et je devais investir un personnage pour qui rien n’était écrit.

« Engrenages parle au grand public mais aussi aux professionnels »

À quoi s’attendre pour cette nouvelle saison, marquée par la mort du commissaire Herville ?

Il y a beaucoup de rebondissements dans cette affaire comme dans chaque saison d’Engrenages. Nous sommes vraiment dans l’intime des personnages et notamment Laure et Gilou. La deuxième partie est centrée sur leur histoire et leur « Je t’aime moi non plus ». Ils embarquent tout le groupe dans leur quête du « coûte que coûte ».

Il avait fallu patienter trois ans entre les saisons 5 et 6. Pour la huitième salve, déjà en préparation, ce sera une attente plus réduite…

Le tournage de la saison 8 est imminent donc il y a une volonté d’enchaîner les saisons à la manière du Bureau des légendes qui parvient à livrer une salve en une année et demie. L’écriture d’Engrenages est complexe pour coller au plus près de la réalité. Le commande des saisons en amont permet aux auteurs de travailler plus efficacement.

Engrenages est l’une des séries françaises s’exportant le mieux. Qu’est-ce qui la rend si singulière ?

C’est compliqué de l’intérieur par rapport aux autres séries que j’ai pu faire. L’écriture est virtuose. Après le départ d’Anne Landois, l’ancienne directrice d’écriture, Marine Francou avait quelque chose de très lourd à porter mais elle a relevé le défi haut la main grâce à une riche documentation. Cette série a aussi un côté spontané et rageux dans le jeu des acteurs à un point que les flics nous considèrent comme des collègues. Depuis que j’ai intégré Engrenages, j’ai une personne de ma famille qui est policière et qui me parle comme si j’étais l’un des siens. C’est aussi la série des flics et des juges qui parle au grand public et aux professionnels.

« On va s’aimer un peu, beaucoup ne reviendra pas »

Qu’avez-vous retenu de votre collaboration avec Gérard Depardieu dans la série de Netflix, Marseille ?

Gérard est un cours de théâtre en accéléré. Je ne suis pas du genre à être fan ou impressionné mais quand on l’a en face… c’est un monstre physique et de par sa carrière. Il a une façon très franche d’aborder les choses et dit ce qu’il pense sans se prendre la tête. Il a joué tellement de choses qu’il va s’ennuyer si on est intimidé face à lui. Il faut être préparé et lui rendre la balle car on se noie très vite. La première scène dans Marseille, je l’avais beaucoup travaillée. Au moment des répétitions sur le plateau, je me suis décidé à jouer directement et il m’a sorti « la prochaine fois, je vais mieux le faire » donc j’avais gagné son respect. Avec moi, il a été très généreux et joué tout à fond. Je suis très heureux d’avoir tourné avec lui et il s’est montré tout le temps disponible. Il ne voulait pas s’isoler et entre les prises, il disait : « je ne vais pas dans ma loge, venez discuter avec moi ».

Paul, votre personnage dans On va s’aimer un peu, beaucoup (France 2) a été malmené en saison 2. Votre participation est-elle confirmée pour une troisième salve ?

France 2 n’a pas commandé l’écriture d’une saison 3 donc Paul ne reviendra pas tout seul et la série ne sera pas poursuivie.

Vous avez rejoint l’association d’Ela, notamment représentée par Zidane. Fan de ballon rond, avez-vous rencontré l’iconique footballeur ?

Pas encore mais c’est tout neuf, je ne suis parrain seulement depuis le mois de janvier. J’ai eu écho de l’implication de Zidane et de ses souhaits pour l’association. Pour ma part, j’ai proposé à des enfants de venir sur le plateau de la prochaine saison d’Engrenages.

En dehors des plateaux de télévision, vous avez joué dans le clip onirique « Le temps est bon ». Quelle sera votre actualité musicale et cinématographique en 2019 ?

En 2019, je n’ai pas prévu de jouer dans un autre clip. J’écris également un long-métrage en cours de production et j’avance petit-à-petit. Il y a aussi la saison 8 d’Engrenages qui demande, généralement, entre sept et huit mois de tournage.