Toutelatele

Louise Ekland (W9) : « Mon expérience à M6 n’est pas terminée »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 13/09/2015 à 18:59

Louise Ekland a effectué sa rentrée sur W9 le 5 septembre dernier, avec Talents W9 dès 9h50. L’animatrice britannique est revenue pour Toutelatele sur ce divertissement, mais aussi sur les tendances musicales et son parcours en France.

Joshua Daguenet : Après un court passage sur M6, vous rejoignez sa petite sœur, avec un programme artistique et musical, Talents W9. Cet univers, vous le connaissez bien, peut-on dire que vous êtes pleinement dans votre élément avec ce concept ?

Louise Ekland : Oui, je suis ravie. Après les festivals sur France 4, le pop-rock sur RTL2, je me sens complètement dans mon élément. Nous sommes sur le terrain, donc je suis super contente.

Avant cette émission hebdomadaire, la chaîne a organisé trois éditions du Prix Talents W9, dont la dernière s’est déroulée à la Cigale en janvier 2015. Les artistes que vous avez rencontrés ont-ils le même profil que les jeunes chanteurs qui se sont produits lors du concert de la Cigale ?

Oui, ce sont aussi des jeunes talents français qui sont mis en avant. On donne toutefois un aspect plus large, avec beaucoup de sujets et d’interventions. Pour le festival Rock en Seine, on a John Butler Trio, Jeanne Added, une jeune française en train de cartonner, et Clea Vincent, la nouvelle star de la pop, et du french touch.

Dans ces différentes rencontres, par quoi avez-vous été le plus touché émotionnellement ?

Ce sont ces jeunes artistes comme Jeanne Added et Clea Vincent, stressés et impressionnés en interview car c’est un exercice nouveau pour eux. Aussi, ils se retrouvent sur une telle scène, aux côtés de groupes comme Oasis ou Offspring, au début de leur carrière. Leur simplicité et leur énergie ont été touchantes.

Quel style musical préférez-vous ?

Je viens de Liverpool, j’ai travaillé pour la radio RTL2 donc évidemment le pop-rock est ma culture, surtout le pop-rock anglophone et j’aime beaucoup Franz Ferdinand. Mais je suis très ouverte, j’adore la France. J’ai embrassé la culture française et je trouve qu’il y a énormément de talents ici.

« Je suis heureuse du parcours que j’ai réalisé jusque-là »

Quand on pense à Liverpool et au pop-rock, on en vient automatiquement aux Beatles...

Les Beatles, c’est chez moi. C’est vrai qu’à Noël on chante les Beatles en famille, c’est la bonne ambiance. Ma mère a dansé au cabaret où les Beatles ont commencé quand elle avait 16 ans, tout ça se transmet.

Les nombreux télé-crochets expriment t-ils la difficulté pour de jeunes artistes, d’éclore et d’exister face aux lobbys musicaux ?

Évidemment il y a des contraintes. Les artistes débutent souvent par un album plus commercial avant de faire autre chose. Les faits sont cycliques et la télévision évolue au quotidien. Beaucoup de talents se sont fait connaître grâce aux télé-crochets, notamment Jenifer et Nolwenn [Leroy]. Ce sont des vagues mais il y a de la place pour beaucoup de monde.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre expérience à M6 ?

J’effectue ma rentrée sur W9, mais mon expérience à M6 n’est pas terminée, comme pour Stéphane Rotenberg et Jérôme Anthony qui travaillent pour le groupe. Je n’ai pas à rougir de cette saison, on a proposé quelque chose de novateur pour la septième saison de 100% Mag, avec 1.1 et 1.2 million de téléspectateurs régulièrement, et 10 à 12% de part de marché. Aujourd’hui, le contexte est difficile, avec de fortes concurrences, mais il faut être ambitieux et faire mieux. En deux mois et demi, c’est dur de faire une révolution, on a repris une émission qui était en difficulté. Et puis, j’ai travaillé pour La France a un incroyable talent, une expérience exceptionnelle en prime. Je savais que la chaîne ne souhaitait plus qu’un animateur pour le divertissement, comme aux États-Unis, et Alex Goude est présent depuis six ans, c’est normal que M6 lui ait confié la présentation pour cette rentrée.

Pensez-vous que votre accent soit une contrainte pour présenter seule une émission sur une chaîne nationale ?

Je vis en France depuis 15 ans, et je ne parlais pas la langue quand je suis arrivée. Je suis lucide sur ma personnalité et mon accent, il peut-être clivant et être un obstacle, mais il sera toujours avec moi, c’est à prendre ou à laisser. Je suis heureuse du parcours que j’ai réalisé jusque-là, et ma grande fierté, c’est la couverture des J.O de Londres en 2012, quel beau cadeau ce fut pour moi. Après, les dures lois de la télé avec les audiences font partie du jeu, même les plus grands animateurs que sont Dechavanne ou encore Nagui y sont confrontés.

« La télévision anglaise est précurseur dans le monde »

En parlant de jeu, vous avez participé à la Japan Expo il y a quelques années, en plus d’avoir présenté le big show sur Game One, et Côte&Match sur France 2. D’où vous vient cette passion pour le jeu ?

J’ai grandi dans une famille avec beaucoup de garçons autour de moi. Mon grand-père m’a amenée plusieurs fois au stade de foot, et mes cousins jouaient beaucoup à la console. Je suis loin d’être une spécialiste du sport et du jeu, mais j’y accorde une certaine sensibilité.

Au football, Liverpool et Bordeaux vont s’affronter à deux reprises dans une compétition diffusée par W9. Vous êtes supportrice des Reds, tandis que le groupe M6 est partenaire des Girondins. Seriez-vous intéressée de commenter ces rencontres ?

Je ne suis hélas pas qualifiée pour commenter. Pour les J.O, Roland-Garros ou encore la F.A Cup, j’ai accompagné la chaîne sur les coulisses du sport, sur l’aspect humain. Je ne suis donc pas une journaliste sportive, je couvre ces événements d’un point de vue culturel. Mais s’il y a une occasion à saisir, ça ne tombera pas dans l’oreille d’une sourde.

Suivez-vous les programmes d’Outre-manche, et notamment Britain’s got talent, la version britannique de La France a un incroyable talent ?

Bien sûr. La télévision anglaise est précurseur dans le monde, il faut s’en inspirer et regarder ce qui est fait ailleurs, pour avoir une vision globale, et aussi prendre en compte les contextes. Les anglais sont amoureux de leur culture et de la télévision.

Quelles sont les principales différences entre les programmes britanniques et français ?

Au-delà de l’aspect culturel, il faut savoir que les budgets ne sont pas les mêmes. Les statuts aussi diffèrent. En France, un intermittent du spectacle est un artiste, il a moins besoin de la télévision et moins besoin de visibilité qu’un anglais. Chez les britanniques, le show est culturel et partie intégrante de leur environnement. Les comédies musicales et le football remplissent les salles et les stades, et le public est à fond. En France, la cuisine est une force, en Angleterre, c’est la musique.