Marie Vincent (En famille) : « Brigitte va être complice avec Lucienne (Marie-Pierre Casey) pour emmerder Jacques »

Benoît Mandin : Comment va évoluer la relation de Brigitte et Jacques ?

Marie Vincent : Brigitte vieillit et acquiert une liberté totale. Elle dit ce qu’elle veut quand elle veut, ce qui la rend totalement libre. Je trouve ça formidable à jouer. Brigitte est la plus politiquement incorrecte de la famille et est en même temps la plus rebelle. Le couple qu’elle forme avec Jacques suscite l’émotion et de grands questionnements philosophiques. Ils ont eu une pudeur énorme. Au fond, on a tous besoin de la faiblesse de l’autre pour accepter la sienne.

Quel regard portez-vous sur leur couple ?

Beaucoup de femmes qui ont dépassé la cinquantaine m’écrivent. Elles me remercient parce que Brigitte fait exister une femme dans un rapport à la séduction qui est encore vivant. J’ai l’impression que ça leur donne de l’espoir . On me demande : « qui m’habille, le nom de mon coiffeur, si mes enfants m’en veulent de les avoir délaissés ?... » (rires). C’est le couple idéal !

Cette saison, Lucienne, la tante de Jacques, incarnée par Marie-Pierre Casey, rejoint le casting. Comment Brigitte va-t-elle le vivre ?

Elle va avoir une forme de complicité pour emmerder Jacques. Elle pourra critiquer plus aisément à deux, ce qui va lui permettre de ne pas le louper (rires).

« Brigitte est la plus politiquement incorrecte et rebelle de la famille Le Kervellec »

Que pensez-vous de l’évolution de votre personnage ?

On travaille avec les auteurs en amont. Il n’y a pas une production où on peut le faire ! On a des idées et ils les exploitent ou pas. On a des critiques positives, on peut par exemple dire que cela ne peut pas entrer dans ce qu’on a construit autour de la psychologie des personnages. Jamais, il y a des réunions comme on peut avoir dans En famille ! Le programme court est loin d’être un programme mineur.

Comment gérez-vous le rythme des tournages qu’impose une série quotidienne ?

La production aimerait que l’on tourne entre neuf et onze minutes utiles par jour. Si ce n’est pas le cas, on ne fait pas que deux prises par scène. On tourne avec deux caméras contrairement à Scènes de ménages. On a des axes différents et un montage beaucoup plus complexe. Il est impossible de travailler à l’heure du test. La production est totalement respectueuse, car il y a des jours où c’est plus compliqué et que l’on est moins rentables.

Depuis sept ans, vous participez à En famille. Comment vivez-vous ce succès ?

On me reconnaît dans la rue et je reçois des cadeaux. Les téléspectateurs me disent merci et s’identifient à nos personnages. Ils nous incitent à continuer et nous demandent même des conseils. Le fait d’être diffusé sur quatre mois m’a apporté beaucoup de choses sur le plan professionnel. On ne sature pas l’espace audiovisuel, ce qui me permet d’être sollicitée pour d’autres téléfilms.

Parallèlement à la série, avez-vous d’autres projets ?

Je vais prochainement jouer au théâtre aux côtés d’Yves Pignot (interprète de Jacques, ndlr). C’est une pièce adaptée des « Carnets de mon grand-père » qui a fait Verdun. On va être en répétitions entre novembre et mi-janvier. Je vais aussi rejoindre l’équipe de Candice Renoir, tout en tournant la nouvelle saison d’En famille.