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Matthieu Delormeau (Le Mag) : « Mon entente avec Ayem n’est pas feinte »

Tony Cotte
Publié le 12/09/2013 à 17:25 Mis à jour le 16/04/2014 à 00:54

À la fin du tournage du Mag, Matthieu Delormeau a dansé sur le « Papaoutai » de Stromaé, a salué le public venu assister à la quotidienne et n’a pas hésité à prendre des photos avec certains admirateurs. S’il y a quelques jours un support l’a qualifié de « trop pressé », le jeune homme, devenu le visage de NRJ12, reste malgré tout disponible. En témoignent ses réponses aux encouragements reçus sur Twitter. Riche de plus de 430 000 followers, le présentateur de Tellement vrai semble suivre les pas de son modèle, Nikos, sur lequel il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges. Rencontre avec un passionné...

Tony Cotte : Comment vivez-vous l’évolution du Mag à l’antenne de NRJ12 ?

Matthieu Delormeau : Lors de la première version, d’une durée d’à peine un quart d’heure, nous étions deux à écrire les plateaux sur un coin de table. Au fil des émissions, on a agrandi et étoffé le programme en engageant des chroniqueurs, puis un rédacteur en chef, un assistant de production, un producteur… Depuis la saison 4 des Anges, l’émission s’est transformée en vrai talk. Aujourd’hui, Le Mag est un rendez-vous d’after-school, une marque qui vit par elle-même.

Le succès du programme auprès des ménagères vous oblige-t-il à être plus « politiquement correct » ?

Je n’ai pas l’impression que nous ayons été politiquement incorrectes avant. Je ne pense pas que le ton de l’émission ait beaucoup changé. En occupant l’antenne à 17h30, nous n’avons forcément pas les mêmes libertés qu’à 23 heures, mais on ne se censure pas pour autant. Il nous arrive d’être un peu taquins, même sur les émissions de la chaîne. Je crois qu’on peut se permettre de tout dire. Franchement, la direction nous regarde beaucoup et nous donne peut-être des indications, mais pour être très honnête, on fait un peu ce qu’on veut. On est un peu des gamins.

La chaîne procède à plusieurs études sur les affinités des téléspectateurs avec ses programmes et ses animateurs. Savez-vous ce qu’elles révèlent sur vous ?

J’ai cru comprendre que les jeunes et les ménagères m’aimaient plutôt bien. Ça fait toujours plaisir, puisqu’on ne fait pas ce métier pour soi. Après je ne pense pas qu’ils auraient renouvelé mon contrat une saison supplémentaire si j’avais un déficit d’image. J’ignore les résultats précis de ces études, mais je tiens à préciser que je ne joue pas un personnage pour plaire à une quelconque cible. Celui que l’on voie à l’antenne, c’est moi. Rien n’est calculé. Lorsqu’un invité m’agace, je vais avoir un peu de mal à le garder pour moi. Quand on avait reçu Yoann Fréget, je ne l’avais pas trouvé extrêmement sympathique. J’ai été bien avec lui pendant l’émission, mais je n’ai pas pu m’empêcher de dire dans la presse que je n’avais pas passé un très bon moment puisque le garçon n’était visiblement pas content d’être là. Je suis toujours sincère.

Les mots doux échangés avec Ayem sont-ils destinés à prendre à contre-pied tout ce qui a pu paraître au sujet de votre relation dans la presse ?

Le Mag fait beaucoup parler, mais notre entente avec Ayem n’est pas feinte. On ne peut pas tricher sur une émission d’humeur. Ce n’est pas une émission de fond, ça se regarde pour se marrer, et l’alchimie dans ce cas est essentielle. Sinon ce serait impossible ; nous ne sommes pas des acteurs.

« Sur Le Mag, on fait un peu ce qu’on veut. On est un peu des gamins »

Le Mag est tourné dans les conditions du direct. Un vrai rendez-vous quotidien en direct vous intéresse-t-il ?

J’adorerais pouvoir le faire. Après, nous sommes dans les mêmes tensions que lors d’un direct. Aucune salle de montage n’est consacrée au Mag. Pour des raisons d’organisation et économiques, ce n’est pas possible. Après ce n’est pas plus mal non plus car avec du montage, il peut y avoir un sentiment de triche.

Il y a moins d’un an, dans une interview accordée à Tele Star, vous affirmiez envoyer chaque jour un texto pour avoir les audiences de la veille, même lors de vos vacances. Vous précisiez cependant vouloir prendre du recul. La mission est-elle réussie ?

C’est encore pire ! La télé c’est vraiment ma vie. Mon œil s’ouvre tout seul à 9h07 chaque matin, je n’ai pas besoin de réveil. Mon premier réflexe est alors de prendre mon téléphone pour regarder les audiences, les miennes et celles des autres. Je passe mes journées à penser à la télé. De surcroît, j’ai une boite de production, une quotidienne et des Tellement vrai à animer. Je ne fais donc que ça et ça laisse peu de place pour une vie plus riche de manière privée. C’est un choix et ça me va très bien. Quand nous ne sommes plus à l’antenne, on se dit que l’on peut faire plein de choses qu’on ne pouvait pas faire avant. En réalité pas tant que ça : quand la quotidienne est en vacances, je comprendre que j’ai construit ma vie autour de la télévision. Il y a peu de choses autour finalement et je dois y faire attention. Je ne veux pas faire partie de ces animateurs qui se retrouvent sans vie en jogging sur un canapé et dépressif quand on ne fait pas appel à eux.

Partie 2 > Son rapport à la critique

Les remarques négatives sur Tellement vrai, comme dans Touche pas à mon poste par exemple, ont-elles un impact sur votre humeur ?

La télévision est un petit peu caricatural. Il faut systématique montrer une partie de l’iceberg. Un tiers des Tellement vrai sont, je l’avoue, du divertissement. Les deux autres tiers ont un aspect plus sociétal, notamment quand on aborde les sujets « Je veux un enfant à tout prix » « Vivre avec une famille nombreuse », « Vivre à l’étranger »… Comme toujours, les journalistes n’en parlent pas. Mais les plus gros scores de Tellement vrai sont souvent pour les sujets plus familiaux et donc moins « divertissants ».

Récemment, les images d’un homme balançant sa guitare et son ordinateur contre le mur, excédé par le tapage sonore, ont beaucoup circulé…

C’était une émission sur les voisins, ce n’est pas non plus indigne. Je veux bien tout entendre, mais je note surtout que Tellement vrai a été la première émission de magazine produite en externe pour la TNT. Elle a fait des petits sur toutes les chaînes. Six ans après, le programme tient encore. Mais je veille malgré tout à ce qui se dit dessus.

Parvenez-vous pour autant à en être détaché ?

Beaucoup plus aujourd’hui. Je sais qu’un mauvais papier en chasse un autre. Et puis, nous sommes tous pareils : la première fois quand j’ai fait ma chronique sur Canal+, j’ai reçu, à l’époque, une lettre, d’un téléspectateur mécontent. Je suis entré, j’en ai parlé, je l’ai lue trois fois. Je voulais même lui répondre. On s’habitue à être critiqué, ça fait partie du jeu. Touche pas à mon poste évoque souvent Tellement vrai, pour autant j’adore Enora, Cyril et Gérard Louvin. Ce sont tous des potes. Je sais que même eux, dans leurs critiques, il y a une part de divertissement. La télévision alimente la télévision. C’est un engrenage...

Et quand les piques viennent d’un autre animateur en interne («  Je n’ai plus eu envie de présenter le débrief de la télé-réalité qui revient à Matthieu Delormeau » - Jean-Marc Morandini) ?

Je ne prends pas ça comme une critique. Je n’ai même pas réagi, car, pour moi, traiter de la télé-réalité n’est pas déshonorant. C’est un moyen de divertissement. Il ne faut pas y voir des analyses incroyables. Quand on regarde un film pop corn, en n’en ressort pas en ayant appris un tas de choses, on passe juste un bon moment. Ça ne fait pas de Die Hard un mauvais film, ni de Bruce Willis un mauvais acteur. La télévision a plusieurs axes. Moi je suis dans le créneau du divertissement et je n’ai aucun problème avec ça. Mon objectif a toujours été d’être un animateur populaire. Ce n’est pas pour rien que j’admire avant tout la carrière de Nikos (Aliagas, ndlr).

« On réfléchit à un prime de divertissement avec NRJ12 »

Où en est l’idée du Mag en seconde partie de soirée ?

C’est toujours à l’étude. Dès ce lundi 16 septembre, nous passons à 17h30. Avec la fin de Secret story, on espère que les audiences vont se muscler. Dès que Le Mag sera bien installé dans ce créneau, on pensera plus concrètement à la seconde partie de soirée. Ça ne sera donc vraisemblablement pas avant la rentrée 2014. L’objectif est toujours de faire une grosse émission d’une heure et demie avec toute la bande et des happenings.

Quelle est votre actualité en tant que producteur ?

Je fais toujours des sujets pour Tellement vrai. Et on réfléchit avec NRJ12 à un prime de divertissement. Ils me donnent beaucoup de travail et tant mieux pour moi.

N’avez pas envie de travailler pour d’autres chaînes ?

Je suis un artisan. J’ai une petite société et ça me laisse peu de temps pour aller démarcher les autres diffuseurs. L’année dernière, des chaînes m’ont contacté pour faire du doc, mais j’ai presque reculé avec la pression et le stress. Quand je finis les tournages à 20 heures, enchaîner avec la salle de montage devenait trop entreprenant.