La méthode Claire selon Michèle Laroque

Michèle Laroque est l’héroïne de La méthode Claire, diffusée sur M6. Ce personnage haut en couleur a vocation à devenir récurrent. Si le public s’attache à Claire, on pourrait revoir la comédienne une ou deux fois par an. En attendant, Michèle Laroque évoque ici son intérêt pour le personnage.
Pourquoi avoir accepté de tourner dans La Méthode Claire ?
Michèle Laroque : Ce qui me plaisait, c’était ce message d’une femme qui n’a pas peur de recommencer. Elle reprend ses études à 40 ans et devient avocate à 45 ans. C’est un peu inconscient, mais sans cela on ne fait rien dans la vie. Claire est fleuriste, elle a été élevée sur les marchés. Elle vient d’un milieu social très spécifique et va se retrouver au milieu d’étudiants qui ont l’âge de son fils. Elle ne va pas avoir honte. Elle sort de son milieu social et elle y croit. Je l’admire pour ça. C’est aussi un personnage très humain, elle s’intéresse aux autres.
Devenir une héroïne récurrente à la télévision, cette idée vous plait-elle ?
Souvent à la fin d’un film ou d’une pièce, quand j’ai aimé le personnage, je suis super triste de le quitter. Je le vis comme un petit deuil. C’est quelqu’un de très proche de moi, qui disparaît. J’aime bien cette femme. Elle est marrante, courageuse et intéressante. Surtout, Claire n’est pas définie par un métier ou une situation familiale. Elle est très positive dans tout ce qu’elle transmet aussi. J’aimerais que l’on puisse voir par la suite un côté plus sombre. J’ai envie qu’on creuse le personnage parce que sinon c’est Robin des Bois. Je n’ai pas envie de faire de la télé pour faire de la télé, mais j’ai envie d’un vrai projet...
Vous a-t-on souvent proposé des personnages récurrents à la télévision ?
Cela est arrivé et j’ai toujours dit non. Dans le cas de La méthode Claire, je ne vois pas les choses de la même façon. Deux fois par an, ce serait comme un film qui se prolonge. On est un peu dans la comédie sociale à l’anglaise, et ça, ça me plait. En plus, j’ai adoré tourner à Toulouse. C’est une ville incroyablement vivante.
Claire a ce côté un peu folle dingue que l’on retrouve dans beaucoup de vos personnages...
C’est une légère inconscience. Je trouve ça créatif : ça fait voir la vie différemment, un peu comme un jeu. Tout n’est pas triste quand on a cette petite inconscience. Mon personnage avec Pierre Palmade est aussi comme ça. Dans le dernier spectacle, on cherche à faire des trucs qui sortent de l’ordinaire. Et elle, elle dit, entre autres, vouloir braquer une banque. Elle veut aussi faire de l’échangisme. Elle est comme une enfant qui dirait « Ouh la la, on va voir des gens nus ! » et elle arrive le type lui met à peine la main sur le genou, elle dit « faut qu’on parte, c’est horrible. Je déteste !! » C’est ça l’inconscience, on projette des trucs que l’on a envie de voir soi, mais on n’est pas tellement dans la vérité de la vie. On ne voit pas le côté négatif qui nous embête. Et quand le truc arrive, on se débrouille comme on peut.
Aimez-vous simplement le jouer ou est-ce quelque chose qui vous correspond ?
J’ai ça autour de moi. J’ai une grand-mère comme ça. J’ai une mère qui est comme ça. C’est-à-dire bien dans la vie mais bien dans les rêves aussi. Moi, ce n’est pas le cas tout le temps. C’est plus changeant. Mais c’est vrai que lorsque je veux vraiment quelque chose, je ne pense pas à tous les tenants et tous les aboutissants.
Changer de vie à quarante ans aviez-vous pu le faire ?
J’aurais pu en avoir marre d’être actrice, mais ce n’est pas le cas. J’ai l’impression de ne pas avoir fait le dixième de ce que j’ai envie de faire. J’ai le sentiment que c’était une super première partie mais que là, je vais enfin commencer à faire ce que je dois faire. Donc ce n’est pas le moment pour moi de changer mais si vraiment ça me plaisait moins ou si je sentais que je n’étais plus capable de transmettre les choses, je pourrais recommencer. Pourquoi pas médecine ou histoire de l’art.
Quels sont vos projets ?
Je reprends le spectacle Ils se Re-aiment avec Pierre Palmade mi-octobre au Casino de Paris, jusqu’à début janvier. Ensuite, il y aura la tournée jusqu’en juin. Et j’écris un film de cinéma avec Philippe Mechelen et Benjamin Morgaine d’après le spectacle que j’avais joué, Mon brillantissime divorce. C’est un film que je vais également jouer et réaliser.