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Muriel Vilarem (La taupe de M6) : « J’étais libre de jouer mon rôle comme je l’entendais, et de faire ce que je voulais »

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Directeur de la publication
Publié le 06/08/2015 à 16:16

Jérôme Roulet : Comment vous êtes-vous retrouvée dans la peau de la taupe ?

Muriel Vilarem : Je me suis inscrite et j’ai eu le bonheur d’avoir été élue la taupe par la production. On sait d’avance qu’il va y avoir un rôle établi. Il faut savoir mentir, même une enquête, c’était d’ailleurs les critères lors de l’inscription. On sait donc déjà à quoi on s’engage par rapport à ces critères de sélection. Mais après, la taupe se fait toute seule quelque part.

Pourquoi vous a-t-on choisi selon vous ?

Quand j’ai eu les entretiens avec les casteurs, ils ont peut-être vu que j’étais capable de jouer ce rôle-là. Je leur avais expliqué que, dans ma vie, j’ai déjà un double rôle. J’exerce mon métier sous le nom de Tania la voyante, et quand je « ferme mon bureau », c’est Muriel. Je switche entre ces deux personnalités. Donc avec ce rôle de taupe, j’ai agi comme je le fais chaque jour. Dans les épreuves, j’étais la taupe, en dehors, j’étais Muriel. C’était une certaine facilité pour moi de passer d’un état d’esprit à autre. Cette double personnalité m’a aidé pour investir ce jeu très facilement psychologiquement. Je n’ai donc pas eu de stress.

Étiez-vous coachée par la production tout au long de cette aventure ?

J’ai pu avoir, à certains moments, quelques conseils et quelques indices. Mais je n’étais au courant d’aucune épreuve. J’étais libre de jouer mon rôle comme je l’entendais, et de faire ce que je voulais. Je pouvais faire chuter n’importe quelle épreuve ou non. Par exemple, pour le saut à l’élastique, c’était impossible pour moi de le faire. Le saut en parachute, j’aurais pu sans problème par contre. Sur la traversée du filin, j’étais actrice totalement, j’ai aidé Ornella, elle l’a raté ça m’a arrangé.

Cependant, vous avez lancé le relais de manière à ce qu’elle ne le rattrape pas...

À la télévision, l’angle de caméra laissait sous-entendre que sa main est à 20 centimètres alors que ce n’était pas du tout le cas, en face à face on était très proche. Pour avoir été éducatrice au tennis pour les enfants, j’ai la distance dans l’œil et le poids dans la main. Cela s’est fait en deux fois, mais on n’en voit qu’une séquence à l’antenne. J’ai vu qu’Ornella était paniquée, qu’elle avait très mal au dos, tout ça faisait qu’elle ne s’est pas concentrée sur ce que je lui disais. Mais avec un petit effort, elle le rattrapait.

« Ma double personnalité m’a aidé pour investir ce jeu très facilement psychologiquement »

Pour le jeu de l’ampoule, la production ne vous a-t-elle pas soufflé la solution ?

Non pas du tout ! Les jeux de logique, j’en fais et j’adore ça. Après cette histoire d’ampoule, je l’avais déjà vue il y a fort longtemps. On a l’impression que je découvre la solution rapidement, mais les jeux de logique restent vraiment un de mes loisirs occasionnels.

Quel est votre plus grand coup de maitre dans ce jeu ?

Honnêtement, au parc Kruger, quand je leur offre la nuit étoilée, intérieurement j’étais morte de rire. Moi, je peux dormir n’importe où... mais eux, les petits Parisiens dans leur petit confort qui ne sortent jamais (rires). Donc sur le coup, je n’ai pas compris leur réaction. Je me suis dit que je leur offrais quelque chose d’unique dans leur vie et il n’apprécie même pas. Passer la nuit à la belle étoile au parc Kruger, ils ne sont même pas reconnaissants (rires). Après, on en a rigolé tous ensemble !

À quel moment précis vous êtes-vous sentie en plus grand danger ?

Tout s’est accéléré après les éliminations d’Hélène et Laura, les deux principaux suspects. J’ai ressenti qu’on commençait à s’intéresser à moi, ce qui n’était pas du tout le cas au début. J’ai donc du modifier un peu mon comportement et jouer profil bas parfois.

Quand avez-vous compris que vous étiez démasquée ?

Je marche beaucoup avec les ressentis. Je voyais que le regard de Morad était différent vers la fin. À la place des yeux, il avait un scanner. Je sentais qu’il était vraiment sur ma piste. Ornella l’était par déduction. Après dans le train, d’autres indices ont pu aussi les conforter dans leurs suspicions.

« Je voyais que le regard de Morad était différent vers la fin. À la place des yeux, il avait un scanner »

Les indices du train ne vous ont-ils pas paru d’une évidence flagrante ?

Non, car ils auraient pu être interprétés de différentes manières. Pour la photo du loup, certes c’est le prénom de ma fille, mais Kévin adorait jouer au loup-garou par exemple. On aurait pu aussi penser qu’il faisait référence au chef de meute, à savoir Morad...

De nombreux indices ont été distillés au cours des épreuves, sans que les candidats les remarquent. En aviez-vous connaissance ?

Oui j’en avais connaissance et quand je les voyais, j’observais les autres. J’avais un coup d’œil très rapide sur leur regard, et souvent ils ne voyaient rien. Ils se sont même totalement désintéressés de certains indices qui pourtant étaient importants. Par exemple, la phrase en anglais tirée de la chanson de Francis Cabrel ou encore la photo de Zorro à l’hôtel.

Cela peut sembler évident pour vous, mais n’est-ce pas très difficile pour les autres ?

Disons que moi je me poserais la question : que vient faire Zorro au milieu d’une décoration d’hippopotames et des crocodiles ? De mon côté, j’avais très peur que cet indice Zorro les titille en fait ! Au final, il fallait s’intéresser juste un petit peu à ma vie en me posant des questions. Mais ils m’ignoraient et moi ça m’arrangeait ! Dans ces moments-là, je les laissais donc faire...

Cependant, s’ils vous questionnaient, vous pouviez mentir...

Oui, mais de temps en temps, il valait mieux dire certaines vérités... Par exemple, pour ma date de naissance. Ornella est allée fouiller dans mon passeport et a pu constater que je n’avais pas menti. Mais elle n’a pas vu que mon deuxième prénom était Hélène, qui était un indice important...

« Je ne cherche pas une notoriété, ni à participer aux Anges de la télé-réalité »

Vous êtes-vous reconnue dans les images montrées à la télévision ?

Oui, ça a été fidèle à ce que j’avais vécu. Mes amis et ma famille m’ont reconnu, rien ne les a étonnés. On m’a reconnu dans mon humour, dans mon caractère...

En tant que taupe démasquée, qu’avez-vous gagné ?

Une belle expérience en découvrant un très beau pays. J’ai gagné également un côté humain en rencontrant des gens très sympas avec qui j’ai gardé contact. J’ai fait ce jeu pour m’amuser et vivre une expérience de ce genre. C’est tout bénef pour moi ! Je ne cherche pas une notoriété, ni à participer aux Anges de la télé-réalité ! Avant d’y aller j’avais une vie, en revenant je récupère ma vie. C’est un intermède en club de vacances pour moi. Après si on me propose des choses sympas, je suis ouverte (rires).

Songez-vous à vous lancer dans une carrière d’actrice ?

(rires) J’ai eu plein de réactions dans ce sens. Ça me fait plaisir. C’est vrai qu’ado, le théâtre m’intéressait beaucoup. À l’époque, je voulais être Jacqueline Maillan en regardant « Au théâtre ce soir ». Mais en Province, ce n’était pas évident. Ça fait un moment que je veux participer à la troupe de théâtre local donc on va voir. La vie est un jeu qui vous amène plein de jeu et il faut savoir les jouer au moment où ils se présentent.