Toutelatele

Natacha Lindinger (La Faute) : « Claire est assez trouble et a des réactions étranges »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 22/11/2018 à 18:35

Natacha Lindinger incarne Claire dans La Faute, dès ce jeudi 22 novembre en prime sur M6. Son personnage, une mère de famille dont l’adolescente a disparu, vit dans l’angoisse tandis qu’un violeur sévit dans la région. Toutelatele a échangé avec l’actrice autour de la fiction, de ses rapports avec ses personnages, mais aussi ses retrouvailles avec le réalisateur Nils Tavenier.

Joshua Daguenet : Par quoi avez-vous été séduite dans l’histoire inspirée du roman de Paula Daly, « What kind of mother are you ? »

Natacha Lindinger : La première chose qui a compté est de travailler à nouveau avec Nils Tavernier car nous nous étions très bien entendus il y a quelques années [La parenthèse, 1997 ndlr ]. Je savais que j’aurais l’excellente Valérie [Karsenti] à mes côtés ainsi qu’une brochette de talentueux comédiens. En plus, mon personnage est assez trouble et plaisant à jouer.

Claire vit un drame avec l’enlèvement de sa fille, pourtant, elle s’accroche à l’amitié de Lisa, en partie responsable des événements. Pourquoi cette réaction aussi indulgente ?

Mon personnage sait que tout cela aurait pu arriver à n’importe qui, et être contre elle ne va rien résoudre. Mais Claire a également des réactions étranges.

Votre sœur est davantage remontée contre Lisa. La Faute renforce cette impression que des drames sont inévitables afin de révéler des secrets profondément enfouis…

Personnellement je ne sais pas mais les drames révèlent les choses et le caractère des gens. Malheureusement, c’est vrai.

« Je ne suis pas sentimentale avec mes personnages »

Si Lisa commet la grosse bourde au début de l’intrigue, au fur-et-à-mesure, le titre de la fiction pourrait se rapporter à un grand nombre de personnages…

Absolument ! C’est un titre choral et tout le monde – moi, mon mari, Lisa, mon beau-frère -… a fait un faux-pas. Cela rend le titre très juste.

Regrettez-vous de quitter ce genre de personnage après seulement quatre épisodes de 52 minutes ?

Pas du tout, je trouve cela très bien. Dans Sam, je tourne quatre mois et demi dans l’année et les films où nous ne restons pas trop longtemps sont bénéfiques. Valérie était présente tous les jours et cela demande une incroyable énergie. C’est agréable de pouvoir développer un personnage sans trop s’y attarder. Je ne suis pas sentimentale et quand j’en ai fini avec eux, c’est définitivement.

Le réalisateur de La Faute, Nils Tavernier, est celui qui vous a offert votre dernier rôle au cinéma dans Facteur cheval – sortie fin 2018 -. Laquelle des deux collaborations a conditionné la seconde ?

Nils Tavernier m’a donnée un très joli rôle, celui de l’amie du facteur Cheval aux côtés de Jacques Gamblin et Laetitia Casta. Nos retrouvailles m’ont certainement permis de rejoindre La Faute où notre collaboration s’est très bien passée une fois encore. Nils est accueillant, à l’écoute et transmet de la confiance.

« Sam me demande beaucoup de temps et d’énergie »

Les violences sexuelles sur mineurs, au cœur de l’enquête, sont parmi les faits divers les plus récurrents. Quant on investit ce genre de fiction, suit-on plus attentivement ce type d’actualité dans les médias ?

Je ne crois pas. Nous les suivons naturellement, surtout quand on est maman. Ces sujets me préoccupent autant que n’importe qui. Ni plus ni moins.

Avec Valérie Karsenti, vous avez respectivement été les héroïnes des séries de Canal+, Maison Close et Hard. Qu’est-ce qui vous a attiré à l’idée de porter une fiction sujette à la pornographie ?

C’était surtout une comédie au ton très décalé. Le fond pornographique était loufoque, osé, et mon personnage bourgeois et coincé m’a beaucoup amusé. J’ai eu tellement envie de le faire (rires) ! La réalisatrice et scénariste Cathy Verney est complètement folle, mais dans le bon sens, tout en étant sérieuse et bosseuse. Elle est une incroyable dialoguiste !

La saison 3 de Sam se fait attendre sur TF1. Vous imaginez-vous sur du long terme dans le rôle éponyme de la professeure de lettres ?

Je peux bien le vivre deux ou trois saisons mais dès que j’aurais fait le tour du personnage, ce sera le moment de s’arrêter. Quand les idées s’épuisent, on s’épuise avec. Ce personnage me demande beaucoup de temps et d’énergie donc je dois continuer à m’amuser et me renouveler.