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Nicolas Copperman (PDG Endemol France) : « The Apprentice est certes un spectacle, mais ce n’est pas bidon »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 09/09/2015 à 19:26 Mis à jour le 09/09/2015 à 20:38

Dès ce 9 septembre, The Apprentice est proposée chaque mercredi en prime time sur M6. Le PDG d’Endemol France, Pour Toutelatele, Nicolas Copperman, est revenu sur les préparatifs ainsi que sur le choix de Bruno Bonell pour incarner le patron de l’émission.

Joshua Daguenet : Pourquoi avoir choisi Bruno Bonelli pour incarner le patron de The Apprentice ?

Nicolas Copperman : Bruno a tout de suite été le patron idéal à nos yeux. Son naturel a immédiatement correspondu au profil de l’émission, et il a assimilé toute la richesse que nous souhaitions offrir à ce programme. Chose importante, il avait un vrai poste à offrir aux candidats, et n’était pas là pour se montrer à la télé. Et puis, il a une vrai tête de méchant, vous ne trouvez pas qu’il ressemble au méchant dans Daredevil sur Netflix ? (Wilson Fisk, interprété par Vincent d’Onofrio, ndlr)

Comment s’est déroulé le recrutement des candidats ?

Au départ, nous avons eu 1000 candidatures qui ont connu le casting par des annonces. Après un premier filtre, des équipes ont rencontré les candidats au préalable avec un casting filmé. On les a présenté à Bruno en lui expliquant que les qualités des personnes ne se voyaient pas obligatoirement à travers leur CV, mais qu’elles avaient d’autres compétences comme de l’énergie. On est dans un recrutement rêvé, avec une somme et une énergie qui n’existent hélas pas dans le monde du travail. En tout, le recrutement des candidats nous a pris deux mois.

L’énergie était l’atout indispensable pour être sélectionné ?

Oui. Disons, un mélange d’envie, de volonté et d’expérience pour ceux qui en avaient. On souhaitait des gens qui voulaient impérativement le job, et pas des candidats présents pour uniquement passer à la télé. Il fallait des gens fiables pour être potentiellement des futurs salariés de Bruno Bonelli. D’où une grosse responsabilité pour le casting.

La première émission verra les garçons et les filles s’affronter. Pourquoi ce choix ?

Les candidats ne se connaissaient pas, mettre un tel avec un tel aurait prit du temps. C’était un moyen simple pour les téléspectateurs de les reconnaître pour une première émission.

Les épreuves proposées sont-elles toutes issues des formats étrangers ?

Il y a une quarantaine de versions partout dans le monde. On en a inventé certaines
mais la plupart des épreuves proviennent d’autres émissions, comme celle des poissons. Mais il y a un gros travail d’écriture en amont, et Bruno a tout validé car il lui fallait de la matière pour pouvoir juger les candidats.

« On souhaitait des gens qui voulaient impérativement le job, et pas des candidats présents pour uniquement passer à la télé »

Comment a fonctionné l’émission à l’international ?

De mémoire, elles ont connu des fortunes diverses. Les premières saisons ont bien
marché pour la plupart. La personnalité du patron est déterminante, et dans certains
formats, le choix du chef d’entreprise n’a pas incarné la vision du pays et de sa culture. En Italie, l’émission n’a duré que deux saisons. Nous concernant, on a réuni les meilleures conditions pour que l’émission fonctionne, en choisissant Bruno.

The Apprentice a souhaité offrir sa chance à tout le monde, cette vision ne s’inscrit t-elle pas principalement dans la culture américaine ?

Les choses changent en France, on croit plus au succès après un échec, on a voulu
montrer ce côté positif du pays. Toutefois, le côté du « tout est possible » est encore
utopique en France, elle l’est aussi un peu aux États-Unis et c’est pour cela que l’émission a mis du temps à voir le jour. Est-ce que la culture française peut assimiler un tel programme ? Les profils que nous recherchions étaient des entrepreneuriaux, cela s’est vu dans les épreuves. L’idée était d’élargir les profils pour montrer qu’un maximum de choses était possible.

Aujourd’hui, beaucoup de gens peinent à retrouver un travail. Ces gens-là ne vont-ils pas voir une image trop idéalisée de la reconversion professionnelle dans The Apprentice ?

Aujourd’hui, la façon de retrouver un travail est d’être auto-entrepreneur, et The Apprentice valorise cette réalité. J’espère que des gens ne se sentiront pas exclus, nous n’avons pas donné une vision facile des choses, en contraire les candidats en ont bavé. Cette émission est certes un spectacle, mais elle n’est pas bidon, et les participants sont confrontés au quotidien de beaucoup de gens.