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Nouvelle star : succès en France, triomphe aux USA

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Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 27/04/2005 à 01:44 Mis à jour le 03/08/2005 à 00:52

Ils ne sont plus que quatre, et comme chaque jeudi soir, l’un d’entre eux devra abandonner la compétition. Le rituel des éliminations se poursuivra encore demain dès 20h50 sur M6. La troisième Nouvelle star est bien partie pour améliorer les performances réalisées lors des éditions précédentes, malgré un fléchissement des audiences à mi-parcours. L’émission réunit cette année près d’une « ménagère de moins de 50 ans » sur trois et 18,8% de part de marché toutes cibles confondues (1,4 point de plus qu’en 2004). Si les scores de Nouvelle star sont prometteurs, ils n’atteignent cependant pas ceux de son modèle d’outre-Atlantique.

La quatrième saison d’American Idol peut en effet se vanter de truster chaque semaine le podium des programmes les plus suivis aux Etats-Unis en réunissant jusqu’à 29 millions de téléspectateurs, soit un quart du public américain ! Le triomphe est tel que c’est la version de la FOX qui sert de modèle à toutes les adaptations : jury charismatique et populaire, résumé du meilleur (et du pire...) du casting itinérant, liberté pour les finalistes dans le choix de la chanson et de la mise en scène, performances vocales et personnalités originales privilégiées... Même la musique et le générique sont identiques partout !

Seule une infime partie du « cahier des charges » (le document qui répertorie les obligations des producteurs de chaque version) est négociée, afin de respecter les habitudes et les goûts locaux. Par exemple, les chaînes européennes programment un seul rendez-vous hebdomadaire de 2 heures alors que le show américain est concentré en 90 minutes, et sa diffusion étalée sur 2 jours. La première heure, réservée à l’interprétation des chansons, est en effet diffusée chaque mardi soir. Ce n’est que le lendemain, lors de la dernière demi-heure, que le nom du candidat qui quitte l’aventure est révélé.

Autre différence entre la version de M6 et celle que connaissent les Américains : la disparition de l’étape intermédiaire, où les 25 candidats issus du casting se produisent dans l’atmosphère intimiste d’un plateau aux dimensions réduites, devant un public restreint et accompagnés d’un seul instrument. Boudée par plus d’un million de téléspectateurs, cette phase n’a pas survécu à la première édition de Nouvelle star. Dès l’année suivante, les shows français n’ont plus eu pour cadre un simple studio de télévision mais le célèbre Pavillon Baltard. Aux Etats-Unis, seule la finale de la version américaine a pour décor le spectaculaire Kodak Theatre, où ont lieu les Oscars.

Comme en France où le jury frôle parfois la mauvaise foi ou le politiquement incorrect lors de leurs appréciations artistiques, American Idol n’est pas exempte de dérapages. Un vote par téléphone annulé à cause d’une erreur d’affichage, un favori qui claque la porte du jeu en accusant les producteurs de faire signer des contrats abusifs, un finaliste qui a caché ses années de prison pour violence domestique... Face à cela, les polémiques générées par Marianne James ou Manu Katché paraissent bien dérisoires pour affoler l’Audimat.

Heureusement, même si dans la presse les pronostics se multiplient, le mystère reste entier sur l’identité du vainqueur de cette troisième saison. Et Benjamin Castaldi sait combien le suspense est gratifiant côté audiences. Sur le plateau de + clair (Canal +) le 9 avril dernier, il a parié 200 euros avec Daphné Roulier que la finale de l’émission réunira 4,5 millions de téléspectateurs. A 3 semaines du grand soir, la courbe remontait à 4 millions de curieux. Benjamin Castaldi sauvera-t-il sa mise ? Réponse le 12 mai. D’ici-là, deux derniers candidats auront plié bagage.