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Paris brûle-t-il (Arte) : pourquoi Belmondo et Delon ont été contraints de tourner en noir et blanc ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 28/06/2020 à 18:39

Paris brûle-t-il, film de guerre de référence en France, est à revoir sur Arte ce dimanche 28 juin 2020. Plus que la reconstitution et son suspens de trois heures, le casting impose une brochette de stars.

Dans l’histoire du cinéma français, Paris brûle-t-il est sans aucun doute celui qui a présenté le casting le plus intempérant. Les grandes stars françaises, internationales mais aussi des chanteurs et journalistes ont participé à faire de l’oeuvre de René Clément, la plus célèbre dans le registre de guerre dans l’Hexagone. Arte propose de la revoir à 21 heures ce dimanche 28 juin.

Paris sous les bombes

En août 1944, Adolf Hitler sait déjà qu’il a perdu la Guerre. Les libérateurs américains ont débarqué deux mois tôt et ils s’apprêtent à gagner Paris. Le général Dietrich Von Choltitz, convoqué au quartier général du Fuhrer, est aux commandements de la capitale. Il reçoit l’ordre de détruire la ville si l’arme secrète de destruction massive n’arrive pas dans les temps.

La Résistance, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI, tente de collaborer avec Jacques Chaban-Delmas, conseiller spécial du général de Gaulle, mais les deux clans nouent une rivalité pour s’approprier la libération de Paris. Von Choltitz finit par désobéir à Hitler et abdique.

Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Cassel, Claude Rich, Yves Montand, Alain Delon, Simone Signoret, Michel Piccoli pour la touche française, ainsi que Kirk Douglas, Anthony Perkins, Robert Stack, Orson Welles et Glenn Ford pour les vedettes américaines. De nombreux figurants, à l’époque méconnus, ont également contribué à cette « machine de guerre » : Michel Sardou, Michel Fugain, Michel Berger, Patrick Dewaere ou encore Jacques Pradel, journaliste spécialisé en faits divers.

Ce long-métrage, qui se voulait une réponse au Jour le plus long , sorti quatre ans plus tôt, a approché les trois heures et véritablement marqué de son empreinte le travail de mémoire sur le destin funeste de Paris imaginé par le Fuhrer.

Le drapeau nazi décoloré

Le tournage, lui, n’a pu se tourner en couleur. Si la production a disposé d’un Paris libéré de sa population, la ville ne souhaitait pas retrouver d’authentiques drapeaux nazis flottant dans la capitale. Ainsi, les équipes se sont contentées de drapeaux en noir et blanc, sans le rouge, ce qui rendait impossible un tournage en couleur.

Près de 5 millions de Français ont suivi cette reconstitution dans les salles en 1966. Vingt ans après la capitulation nazie, le public ne boudait pas une replongée dans la période la plus sombre du XXe siècle puisque la même année, La Grande Vadrouille a explosé tous les records avec plus de 17 millions d’entrées.