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Shy’m (Nouvelle Star 2017) : « J’aime aller où on ne m’attend pas »

Paul Gratian
Publié le 18/10/2017 à 18:50

Après la sortie de son sixième album, Shy’m se lance un nouveau défi en animant Nouvelle Star, dont le coup d’envoi sera donné dès le 1er novembre sur M6. Pour Toutelatele, elle est revenue sur ses premiers pas de présentatrice juste après les castings de Marseille.

Pourquoi avez-vous accepté ce nouveau rôle d’animatrice ?
Shy’m :
L’intérêt que j’ai suscité m’a intriguée et beaucoup flattée. Je me suis dit ‘pourquoi pas’ car j’aime aller où on ne m’attend pas et convaincre les gens qui ont eu confiance en moi. J’aime me lancer de défis, mais ce n’est pas quelque chose dans lequel je vais foncer aveuglement et il y aura du travail avant, car c’est un vrai métier. En tant que chanteuse, j’ai été confrontée à de nombreux animateurs dont on sent l’expérience et la dextérité. On se rend compte que ce n’est pas un rôle facile à exécuter, car on est le fil conducteur d’une émission.

Un entrainement est-il prévu ?
Bien sûr, j’en ai besoin pour me rassurer et pour apprendre, car c’est un rôle que je n’ai jamais connu. Être animateur est un vrai métier que je ne sous-estime pas du tout. Dans Les Copains d’abord, j’étais un peu le fil conducteur de l’émission, mais ça restait plus de la comédie. Ce n’était que des saynètes avec des artistes que je connaissais pour la plupart. La présentation n’a duré que trente secondes au début de l’émission donc je ne considère pas cela comme de l’animation.

Quel animateur pourrait vous servir d’exemple ?
J’ai beaucoup aimé Virginie [Efira] dans la Nouvelle Star. C’était un visage totalement méconnu quand elle est arrivée, mais on avait l’impression qu’elle avait fait ça toute sa vie. J’étais très admirative de cela quand je regardais l’émission, sans pour autant songer un seul instant animer ce programme. C’était comme une évidence quand je l’ai vue, mais je ne tends pas à être elle, car j’ai envie d’être la plus naturelle possible.

Comment abordez-vous la présentation des primes en direct ?
C’est difficile de se projeter dans quelques mois. J’essaye d’ailleurs de repousser ce moment dans ma tête parce que c’est un exercice que j’appréhende un peu plus que mon rôle lors des castings. Au-delà des directs, il y a aussi tout cet avant où je suis à l’aise dans ce rôle de pouvoir porter ces jeunes et d’essayer de les détendre un maximum avant les auditions. On les accompagne dans une partie de leur vie qui est magique. Je peux leur donner des conseils qui ne sont pas abstraits parce que j’ai vécu cette situation avant eux.

« Il y a quelque chose de très concret dans ce que je peux dire aux candidats, car je suis toujours à leur place. »

Quel est votre regard sur les candidats ?
Je n’ai pas eu le courage de passer des castings donc je les admire par leur démarche. Cette appréhension de devoir chanter devant des gens et de gérer un stress sont des moments que j’ai vécu et que je ressens. J’ai mal au ventre à leur place quand ils s’apprêtent à aller aux castings et quand je vois leur visage. Je connais par cœur ce courage qu’il faut pour chanter en faisant abstraction de tout. Je le vis avec eux et c’est beau pour moi de revivre ces moments-là. C’est peut-être aussi la différence qui existe avec un animateur qui fait ce métier depuis des années.

Que leur dites-vous avant les auditions ?
J’essaie au maximum de les détendre en leur faisant parler d’eux et de leur passion. Je fais en sorte de dédramatiser la situation au maximum parce que je fais la même chose avant de chanter sur scène. Juste avant un spectacle, je suis concentrée, mais j’ai besoin d’être entourée et de me dire que tout n’est pas très grave et qu’il faut juste que je m’amuse. Depuis trois ou quatre ans seulement, j’arrive réellement à m’amuser et à oublier le stress. Franchir cette étape m’a pris beaucoup de temps. Lors d’un casting à la télévision, il y a forcément du stress, mais je leur dis d’être comme ils ont été devant moi. Comme je suis encore en train de sortir des albums, il y a quelque chose de très concret dans ce que je peux leur dire. Je suis toujours à leur place.

En plus de votre rôle d’animatrice, aimeriez-vous chanter avec des candidats lors de duos par exemple ?
Ce n’est pas prévu. J’imagine mal le contexte, mais si l’occasion devait se présenter j’aimerais bien. Ce n’est pas quelque chose que je pourrais refuser. Dans les coulisses, c’est quelque chose que je fais déjà puisque je chante avec eux quand je les regarde passer les auditions ou quand on fait des petits bœufs en attendant qu’ils passent.

« J’ai une envie de faire de la comédie. Peut-être que dans quelques années, elle se concrétisera »

Connaissiez-vous les autres membres du jury ?
J’avais croisé Benjamin Biolay et Cœur de pirate dans quelques émissions, mais à part les bonjours de politesse, on ne peut pas dire qu’on se connaissait. J’ai rencontré Dany [Synthé] et Nathalie [Noennec] par le biais de la Nouvelle Star. Je trouve ce choix de jury super, car les quatre sont très différents et on voit qu’il y a un équilibre et une bonne complicité. Même s’ils ne se connaissaient pas, ils ont des avis variés et sont touchés par différentes facettes des personnalités de candidats. On voit qu’ils s’amusent et qu’ils sont toujours sincères en restant très francs, et je ne m’attendais pas à ce que Benjamin soit aussi bon dans les punch line.

Auriez-vous aimé être juge dans la Nouvelle Star comme lors de Danse avec les stars ?
J’ai beaucoup aimé cette aventure-là, mais juger une prestation est un exercice très compliqué quand on sait qu’il y a du travail et de l’espoir. Je ne suis jamais très à l’aise à devoir juger. Je ne suis pas dans ce rôle là avec Nouvelle Star puisque je suis dans l’accompagnement, le soutien et l’empathie. Cela me plaît beaucoup plus.

Auriez-vous aimé faire cette émission en tant que candidate ?
Je pense que je n’aurais jamais osé passer un casting et me présenter à la Nouvelle Star. C’est parfois difficile pour les gens de s’en rendre compte aujourd’hui, mais, quand j’ai commencé à 19 ans, j’étais d’une timidité maladive et je n’avais absolument pas confiance en moi. J’ai franchi toutes les étapes de ma vie parce qu’on allait me chercher par la main. Je ne me suis jamais dit que j’allais être présentatrice par exemple. Malgré le fait qu’on soit venu me chercher, j’ai d’ailleurs toujours ce doute et cette appréhension qui est forte. En fait, je ne force pas le destin, mais je me lance des défis.

Ce qui a expliqué votre participation dans A l’état Sauvage
Exactement. Malgré ma timidité, j’ai toujours été très téméraire et très courageuse. Je ne suis pas du tout inconsciente du danger et de ce que ce challenge représente, mais la peur ne me fait pas fuir. Je refuse de ne pas faire quelque chose parce que j’ai peur.

En dehors de la présentation Nouvelle Star, quel autre nouveau défi aimeriez-vous relever ?
J’ai une envie de faire de la comédie. Peut-être que dans quelques années, elle se concrétisera. Je convoite cela depuis longtemps. J’ai fait énormément de théâtre quand j’étais plus jeune et c’était quelque chose qui me plaisait énormément, car cela me permettait d’être moi et de vaincre ma timidité. Faire de l’improvisation était très douloureux m’a cela beaucoup aidé et j’ai aimé me découvrir à travers cet exercice. On m’a déjà contacté, mais rien n’a abouti, car les rôles se rapprochaient trop de ma vie et que je ne voulais pas incarner le personnage d’une chanteuse ou d’une danseuse. En revanche, si on me propose un rôle aux antipodes de ce que l’on connaît de moi, cela m’intéresserait davantage.