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Sophie Lebarbier, co-créatrice de Profilage : « On avait envie d’une dynamique plus légère et plus joyeuse pour démarrer la saison 5 »

Claire Varin
Publié le 16/10/2014 à 21:50 Mis à jour le 17/10/2014 à 11:49

A l’occasion de la diffusion de la saison 5 de Profilage sur TF1, Toutelatele a rencontré les deux créatrices de la série pour commenter chacun des 12 épisodes. Ici, les deux jeunes femmes parlent du premier épisode, intitulé « Tous pour un », où l’on retrouve Chloé Saint-Laurent, Commandant Rocher, et le reste de la famille Profilage un an après les événements du final de la saison 4.

Claire Varin : L’épisode final de la saison 4 laissait Chloé pendue entre la vie et la mort. Lors du premier épisode de la saison 5, on retrouve Chloé un an plus tard. Vous aviez déjà fait une ellipse lors de la mort de Pérac. Ce choix correspond-il à un besoin de faire venir un nouveau public ?

Sophie Lebarbier  : Quand on met en place des ellipses entre la fin d’une saison et la saison suivante, ce n’est pas pour permettre à un nouveau public de nous rejoindre. C’est plutôt parce qu’on travaille nos saisons avec des montées en puissance. C’est-à-dire qu’on lance des fils narratifs en début de saison et ces fils narratifs vont s’entrecroiser, vont s’intensifier pour arriver, on l’espère, en fin de saison à une forme de climax. Si on reprenait le début de saison suivante au point où on s’était arrêté, il faudrait que l’on consacre les trois quarts - voire l’intégralité - des épisodes d’ouverture à résoudre ce que l’on a mis en place dans le final et on n’aurait pas d’enquête policière. L’ellipse nous permet de nous poser. Les conséquences les plus immédiates ont déjà eu lieu, et on est dans la gestion de l’après. Évidemment, ce que l’on met en place dans le final une saison va avoir des répercussions dans la suite, mais il y a une unité thématique, narrative, par saison. Et poser cette ellipse permet de repartir sur quelque chose de nouveau pour la saison suivante.

Avez-vous tourné la résolution en flashback l’année dernière ?

On a voulu la tourner l’année dernière. Mais on est tellement ric-rac à chaque fois sur les plans de travail qu’on ne l’a pas fait. On a dû retourner dans le même décor que le final de la saison 4.

Saviez-vous que ce serait finalement une résolution très simple ?

Sous forme de flashback, oui. La question que l’on s’est posée est : « Comment traite-t-on ces flashbacks dans l’épisode ? » Il y avait deux options : soit on émaille dans tout l’épisode ou soit on donne la résolution à la fin.

« On a toujours considéré que Profilage était comme un laboratoire »

Odile Vuillemin a souvent exprimé le désir de voir Chloé heureuse. Vous semblez avoir exaucé le vœu de l’actrice. Il y a une vraie différence de ton par rapport à là où vous aviez laissé Chloé...

Chaque saison à sa propre dynamique. On avait envie, et ça rejoint un souhait d’Odile, d’une dynamique plus légère et plus joyeuse pour démarrer la saison 5. Vu tout ce qu’elle a vécu pendant les quatre premières saisons de Profilage, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle avait droit au bonheur. Ce bonheur lui a été accordé. D’abord du fait d’avoir retrouvé sa mère - sa mère a retrouvé une existence légale - et puis elle est parvenue à adopter Lili. Elle est enfin maman. Après, Chloé est une héroïne avec un karma d’héroïne...

Cette héroïne plus légère vient contrebalancer une intrigue policière très noire...

C’est notre marque de fabrique. C’est un système de vases communicants. Chloé, dans son décalage, dans sa légèreté en début de saison, dans son côté fantaisiste, nous permet d’aborder des thématiques et de tricoter des intrigues que l’on ne pourrait pas voir dans d’autres séries en prime time et notamment sur TF1.

Le succès de la série vous permet-il d’expérimenter à volonté ?

Le succès de la série nous aide, mais ça a toujours été le cas avec TF1. Même quand on a démarré. Sur les deux premières saisons, on n’avait pas forcément les mêmes audiences que par la suite. On a toujours considéré que Profilage était comme un laboratoire. On avait une héroïne décalée, étonnante, différente donc nous nous sommes toujours autorisés - et on nous l’a toujours permis - de traiter des intrigues que l’on ne voyait pas forcément ailleurs. Notre spécificité est que l’on traite l’enquête que par le prisme de la psychologie. On va s’intéresser à la psyché humaine et elle est forcément plus complexe et plus sombre que l’accumulation d’indices matériels.

Retrouvez l’interview de Sophie Lebarbier et Fanny Robert autour de l’épisode 2 après sa diffusion