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Stéphane Bern : son Village préféré, Secrets d’Histoire et ses projets pour France 2

Alexandre Raveleau
Publié le 04/06/2013 à 18:55 Mis à jour le 10/06/2013 à 18:39

Après le succès rencontré par la première édition du Village préféré des Français, Stéphane Bern revient en saison 2, ce mardi 4 juin sur France 2. Au-delà du concours, l’animateur dresse le bilan de la saison écoulée, de Secrets d’Histoire à Comment ça va bien !, en profite aussi pour donner les grandes lignes de son été sur France 2, et même de sa rentrée...

Alexandre Raveleau : Lors de la première édition du Village préféré des Français, vous êtes parvenu à surclasser House sur TF1. Avez-vous été surpris d’un tel résultat ?

Stéphane Bern : J’ai toujours cru à ce projet, même si en matière de chiffres nous ne sommes jamais sûrs du résultat. À l’heure de la mondialisation, le public apprécie ce retour aux régions, à la proximité, la convivialité. Nous redécouvrons que la France a un patrimoine incroyable. Sur internet, le nombre de votes enregistrés pour l’émission était de 75 000 l’an passé. Ils ont été près de 140 000 cette année. La plupart des maires nous demandent également pourquoi ne pas créer un label « Village préféré des Français ». Pour eux, les retombées économiques sont colossales.

Quels sont les atouts que doit avoir un village pour espérer l’emporter selon vous ?

La vraie richesse d’un village, ce sont les gens qui y vivent. Cette convivialité, le bonheur de vivre ensemble, ça me paraît très important. Il y a forcément un patrimoine culturel, historique et artistique. Et puis, un village qui ne soit pas mort. Je ne supporterai pas de vivre dans un village musée. Ça nous est arrivé. L’an passé, les gens ont voté pour Saint-Cirq-Lapopie. Il a une situation extraordinaire, mais il n’y a pas un commerce... Et les souvenirs sont souvent made in China. À Moustiers Sainte-Marie, qui est dans le concours cette année, par exemple, il y a encore une supérette, une boulangerie. C’est important. Souvent, les villages sont devenus des musées, avec des Auchan à cinq kilomètres...

« Certains pourront me reprocher de ne pas être très moderniste (...) mais moi, je sais parler du patrimoine et j’essaie de le mettre en valeur. »

Personnellement, quel est votre village préféré ?

Thiron-Gardais dans le Perche, où je me suis installé, répond à ma définition du village préféré. Mes voisins sont les vieilles pierres de l’abbaye et j’ai une boulangerie tout à côté. Il correspond selon mon coeur, mais ne pourrait pas être dans l’émission, car il y a eu beaucoup de constructions. Pour le programme, nous faisons en sorte que les villages soient connus pour un ensemble architectural unifié.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Le Jardin préféré des Français  ?

L’émission sera diffusée en septembre prochain. Les Français se sont mis au vert depuis quelques années. La presse autour du jardinage et les programmes sur le sujet marchent très forts. Au-delà de l’aspect pratique, nous avons envie de montrer la France à travers ses jardins, en conservant la même mécanique : un lieu par région. Il y aura des jardins romantiques, à l’anglaise, à la française... La France est un jardin à ciel ouvert. Et regardez l’éclat que revêtent cette année les 400 ans de Le Nôtre. Je ferais, à ce sujet, une autre émission, le 2 juillet sur France 2, Versailles en fête, pour célébrer cet anniversaire.

Comment est née cette idée ?

France 2 a trouvé que La Maison préférée des Français avait très bien marché, Le Village encore plus. Il fallait continuer. C’est une bonne déclinaison, très patrimoniale. Certains pourront me reprocher de ne pas être très moderniste de ce point de vue là, mais moi, je sais parler du patrimoine et j’essaie de le mettre en valeur. Je suis très attaché aux beautés et ce qui fait la richesse de notre pays.

Partie 2 > Ses projets pour l’été de France 2 et Secrets d’Histoire


Quel sera le concept de Versailles en fête ?

Il s’agit d’une promenade à Versailles, à la fois dans le temps, dans l’espace et dans la journée. Je vais au gré des bosquets faire des rencontres, plutôt heureuses, avec Erik Orsenna, Alain Baraton, Patricia Petitbon, André Dussollier ou Shirley et Dino. Cette promenade nous amène de la matinée jusqu’à la préparation de la soirée, un bal masqué. Le réalisateur, François Goetghebeur, est celui du Gala de l’Union des artistes. Il a énormément de fantaisie et avait envie de la mettre au service de Le Nôtre.

Vous allez également être très présent le 14 juillet prochain. Quel sera votre programme de la journée ?

D’après ce qui est prévu, je dois faire un direct le matin, avant le début du défilé, dans le bureau du Ministre de la Défense. Ensuite, je laisserai Marie Drucker et Pierre Servent faire leur défilé, puisque je n’ai aucune compétence à le commenter... Jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas invité la reine Elisabeth ! (rires). En revanche, vous me retrouverez le soir pour raconter la véritable histoire du 14 juillet, dans Secrets d’Histoire. Ensuite, je vais présenter le grand spectacle qui va se dérouler au Trocadéro et, en fin de soirée, je participerai aux commentaires du feu d’artifice. France 2 propose une grande soirée qui est amenée à perdurer à l’avenir.

Secrets d’Histoire est devenue une marque forte pour France 2. Comment expliquez-vous toutefois que des sujets, comme Jésus, cartonnent, tandis que d’autres enregistrent des revers d’audience, tels que Picasso ?

D’abord parce que Picasso est un personnage controversé. Deuxièmement, c’est un artiste et non un souverain, ou un dieu. Et troisième argument, quarante ans, ce n’est peut-être pas de l’Histoire.

« Je ne veux pas être sujet à controverse. »

Franck Ferrand (L’Ombre d’un doute) situe sa limite à la Grande Guerre...

Ce n’est pas faux. Toutefois, j’avais fait un Claude Monet qui avait très bien marché. Un peu moins bien que les autres personnages, je le reconnais, mais parce que les gens m’attendent plutôt dans l’exercice des grands souverains du monde ou de France. Louis XIV est notre record absolu.

Quelles sont les limites de l’exercice ?

Il n’y a pas de limite au fond. En règle générale, c’est la marque Secrets d’‘Histoire qui a créé une grande fidélité.

Y a-t-il des sujets impossibles pour vous ?

Je ne veux pas être sujet à controverse. Je pense, par exemple, que faire quelque chose sur Jean Moulin, De Gaulle ou Pétain, serait trop récent. Même chose pour la guerre d’Algérie. Dans ce cas-là, je suis assez d’accord avec mon ami Franck Ferrand.

Avez-vous instauré une règle entre vous deux pour ne pas traiter de sujets similaires, maintenant que L’Ombre d’un doute est programmée en prime time sur France 3 ?

Non, mais c’est vrai qu’il y a « Gentlemen’s agreement » entre les sociétés de production et les chaînes. La responsable de L’Ombre d’un doute avait autrefois dans son portefeuille Secrets d’histoire. Elle peut avoir des tentations d’y revenir (rires) !

Quels seront les thèmes des prochains numéros de Secrets d’Histoire ?

Je tourne un Richelieu et un Charles Quint. Nous avons également enregistré un numéro sur la Reine du Portugal, avec des images magnifiques, dans des lieux exceptionnels.

Partie 3 > Comment ça va bien ! et le 18 heures de France 2


Vous avez déclaré dans les pages de TV Grandes chaines, que vous ne vouliez plus être « le type qui se balade dans les châteaux en parlant avec une patate chaude dans la bouche sans rien connaitre de ce que vivent les gens  ». Votre image « Sagas » vous poursuit-elle toujours à ce point ?

Regardez encore dans Le Parisien récemment. Il y avait un jeune garçon que je ne connais pas, qui s’appelle Stéphane Jobert, et qui parlait de Sagas, qu’il va reprendre sur NRJ12. Boum, on me remet dedans ! Ça va. Je crois que j’ai fait autre chose. C’était il y a 15 ans. Il y a prescription. Cette phrase fait aussi référence à un autre sujet. Secrets d’Histoire reste une émission qui sublime, comme du papier glacé. Il y a quelque chose d’inaccessible. Mais, je prend aussi beaucoup de plaisir à faire Comment ça va bien ! l’après-midi, parce que c’est une émission de proximité. C’est-à-dire qu’on me voit là tel que je suis vraiment. J’aime être dans la vie des gens. J’aime l’esprit de bande, comme dans 20h10 pétantes, Le Fou du roi ou A la bonne heure.

Comme ça va bien ! a été rallongée par France 2. Est-ce une récompense ou bien une épée de Damoclès, si l’on considère que le public n’est pas forcément le même en fin d’après-midi ?

Je ne peux rien vous cacher... Vous savez, moi, je vis tout bien. Sur le moment, je me suis dit aïe, ils rallongent Sophie Davant à cause du trou laissé par le feuilleton (Le Tourbillon de l’amour ndlr). Ils nous décalent d’une demi-heure et rajoutent une demi-heure... On nous demande toujours beaucoup. Sauf que ça continue à marcher.

Y aura-t-il des aménagements à la rentrée prochaine ?

Nous continuons. Il y a peut-être des chroniqueurs qui veulent partir, d’autres vont venir. C’est à la production de Martange de voir ça. Moi, je présente l’émission et j’y prends beaucoup de plaisir. La production, ce n’est pas mon rayon.

« Je crois que je suis un peu cumulard, un peu comme Laurent Ruquier. »

On a beaucoup parlé de vous pour le 18 heures de France 2. Vous avez dit ne pas être candidat. Pourquoi ne pas avoir imaginé une version différente de Comment ça va bien !  ?

Je ne crois pas que Comment ça va bien ! aurait sa place là. Je pense qu’à cet horaire, les gens n’ont pas envie qu’on leur parle de « Nail art » ou « eye-liner ». Pour le 18 heures, je ne suis candidat à rien. Je suis très content avec ce que j’ai. J’ai exprimé à la chaîne mon désir de poursuivre l’aventure Comment ça va bien ! à la rentrée, malgré toutes les propositions alléchantes qu’on peut me faire. Je sais que mon nom a été proposé pour beaucoup de productions à d’autres horaires. Je ne les ai pas découragées d’abord, parce qu’on m’avait demandé de le faire, et puis j’ai été obligé de dire « non, merci ». Vous ne pouvez pas dire à un public qui vous fait confiance depuis trois ans et qui est venu nombreux : on me propose mieux, le 18 heures. Leur dire « je vous abandonne » pour aller vers une tranche plus exposée, ce n’est pas honnête.

À quand une version télévisée de votre émission de RTL À la bonne heure ?

Pourquoi pas ! On peut y réfléchir... En même temps, ce que j’aime par-dessus tout, c’est faire de la radio. Je trouve qu’animer l’émission de radio et la dupliquer soi-même à la télévision, ce serait se priver d’une récréation. J’aime bien multiplier les expériences. Je crois que je suis un peu cumulard, un peu comme Laurent Ruquier.