Toutelatele

Stéphane Rotenberg : ses révélations sur Pékin Express 5

Par
Directeur de la publication
Publié le 12/04/2010 à 12:31 Mis à jour le 13/04/2010 à 23:17

Voila maintenant dix ans que Stéphane Rotenberg est passé de la direction adjointe des magazines de France 2 à l’animation sur M6. Et depuis sa première émission, Normal Paranormal, l’homme a fait du chemin. Bien connu pour être le directeur de course de Pékin Express depuis 2006, Stéphane Rotenberg touche à tous les genres, et il en redemande. Retour sur un parcours atypique.

Jérôme Roulet : Vous prenez la route de la 5e édition de Pékin Express. En quoi l’aventure diffère t-elle des précédentes ?

Stéphane Rotenberg : Ça reste Pékin Express, donc tous les fondamentaux sont là. Cependant, la route est nouvelle, unique et assez difficile pour les candidats. Nous traversons tout un hémisphère. On part de la ligne de l’équateur pour aller jusqu’au bout du monde. Cette traversée permet aux candidats et aux téléspectateurs de découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux modes de vie. La balise infernale va faire son apparition et déstabiliser les concurrents. Enfin, une équipe va pouvoir parfois bénéficier de bonus, car on passait à côté d’endroits très emblématiques où il était difficile d’organiser une course.

Une surprise de taille est également réservée aux candidats dès le début de l’aventure. Que leur avez-vous donc concocté ?

L’entrée en matière sera très physique avec un mini-trek au beau milieu de la jungle amazonienne. La première étape est vraiment complexe. On a voulu taper très fort pour tester la force physique et morale des candidats, car on savait que la suite allait être encore plus difficile. Au cours de l’aventure, les concurrents devront également affronter un glacier...

L’an dernier, on se souvient de Jean-Luc & Caroline, un couple à forte personnalité. Qui peut se distinguer cette saison parmi les candidats ?

Hoang & Quyen (un frère et une sœur que tout oppose, ndlr) vont surprendre. Il y a beaucoup de couples très singuliers. Certains sont dans la compétition pure et dure avec une volonté acharnée d’aller le plus vite possible. D’autres veulent profiter des gens, et sont plus dans la découverte, en oubliant un peu la course. Pékin Express est toujours une alchimie complexe, car il ne faut pas être « que » physique ou « que » contemplatif. Il faut s’appuyer sur plusieurs qualités différentes.

Après une diffusion le vendredi en 2009, Pékin Express est de retour dans la case du mardi soir. Que pensez-vous de cette programmation qui vient d’être difficile pour Nouvelle Star ?

Je prends acte du fait qu’on nous confie une mission ambitieuse. On est sur une case très dure. Ça va être compliqué de faire des scores ronflants. D’un autre côté, ça veut aussi dire que la chaine a confiance en la force du programme. M6 y va en connaissance de cause et nous envoie face à la fiction la plus populaire du moment (Dr House sur TF1, ndlr). J’aurai préféré des cases plus protégées, mais il n’y a plus de vraies cases faciles de nos jours. On va au feu, et on va essayer de tenir notre rang (rires)

L’an dernier, Pékin Express avait perdu des fidèles. Êtes-vous plus optimiste pour cette nouvelle saison ?

Il y avait une montée d’audience en part de marché assez sensible, on était au-dessus sur les 4 ans et plus et les ménagères. En fait, c’est mécanique, entre les vendredis d’été et les mardis d’hiver, notre programmation d’avant, vous avez naturellement moins de téléspectateurs. Mais le programme a gagné en puissance, et c’est, je crois, cette performance qui fait qu’on retourne, au feu, le mardi.


Tous les vendredis sur TF1, un autre jeu d’aventures est diffusé, Koh-Lanta, le choc des héros. Pensez-vous que cela puisse avoir une incidence sur vos audiences ?

Non, je ne pense pas. Même si ce sont quasiment les mêmes équipes techniques qui travaillent sur ces émissions, on est à la fois très différents. Et puis, nous ne sommes pas diffusés le même jour. On serait en face, il y aurait par contre une vraie singularité et un vrai problème.

Créée en 2009, Pékin Express : l’aventure continue avait été une belle surprise. La formule reste t-elle la même pour cette saison ?

Elle est différente car on a mis un peu plus de moyens. On a une équipe dédiée à ce programme. Le regard est plus décalé, on se moque de nous-mêmes avec des bêtisiers. Il y a aussi les coulisses de la course, des séquences inédites et des reportages sur les concurrents, avec leurs proches. Je vais également faire découvrir différentes villes avec un carnet de route.

On entend ici et là des rumeurs sur un Pékin Express avec des célébrités. Qu’en est-il à ce jour ?

Ça fait deux ans qu’on y travaille. Mais c’est une piste de réflexion parmi d’autres. La seule réalité est que Pékin Express est une émission extrêmement coûteuse, et elle a donc une seule contrainte : être un très gros succès pour être résigné. Avant d’enclencher quoi que ce soit, la chaine va attendre de voir l’audience des premiers épisodes. Nous verrons vers le 15 mai pour commencer à juger des perspectives des éventuelles saisons à venir.

Vous fêtez cette année vos dix ans d’antenne. Vous avez débuté sur M6 avec Normal, Paranormal. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Je me rappelle du pilote de Normal, Paranormal. Mon invité était Marc-Olivier Fogiel. À l’époque, il était sur France 3 et il a accepté de jouer le jeu. Il a été hypnotisé pour l’émission. Je ne sais pas où est la cassette, mais il faut bien la cacher (rires). Apparemment, c’était convaincant (rires). J’ai fait pas mal d’émissions très différentes des uns des autres. Être capable de tenir dix ans dans ce métier, c’est déjà quelque chose. Maintenant est-ce que je serais encore là dans dix ans ?

Championnat du monde de SMS, Convoi de l’extrême, Total WipeOut... Votre parcours est très hétéroclite. Acceptez-vous toutes les émissions qui se présentent ?

Non pas tout. Mais c’est vrai que mon goût de la télévision remonte à une époque bien différente de celle d’aujourd’hui. L’une de mes références, puisque j’ai débuté journaliste, est Philippe Bouvard. Il dirigeait la rédaction d’un grand quotidien national et le soir, il animait Les Grosses Têtes. Ça ne gênait absolument personne. Pareil pour Léon Zitrone qui présentait Intervilles et le 20 heures. Et c’était à l’époque deux des plus grandes personnalités de la télévision. Ce sont des références qui m’inspirent. Mon spectre est beaucoup moins large. Et pourtant, on a l’impression que je fais le grand écart. Aujourd’hui, ça surprend déjà quand on passe du magazine aux divertissements, les animateurs étant dans un univers très spécialisé. Moi, j’ai des envies multiples. Je reconnais que c’est un risque car je vois bien à quel point c’est singulier de nos jours.


On vous a vu récemment dans Top Chef, et quelques mois avant dans Un dîner vraiment parfait. Que retenez-vous de ces aventures « culinaires » ?

Assez bizarrement, il y a des points communs avec Pékin Express. Ce sont des aventures humaines. Les candidats de Top Chef vivent une aventure hors du commun : ils sont jugés par leurs maitres. Il y a le côté des troupes, la finale, les enjeux... Après, j’aime beaucoup la cuisine, mais je n’ai aucun savoir-faire particulier là-dessus. C’est un univers de passionnés que j’ai découvert et que j’apprécie beaucoup. Il y a quelques années, j’ai découvert celui des magiciens et j’ai adoré me plonger là-dedans. Ce serait dommage de s’en priver. J’aurais du mal à ne faire « que » Pékin Express ou « que » Top Chef. Ça m’amuse de me dire que dans quelques mois, on peut me proposer quelque chose de complètement différent... La curiosité est pour moi la plus importante des choses à entretenir.

À l’heure de la mode des « revival », seriez-vous prêt à reprendre les commandes du Bachelor ?

(rires) C’est l’opposé de Pékin Express mais c’était aussi une aventure humaine. Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui, ce soit dans l’air du temps. On était dans quelque chose qui n’avait jamais été fait à la télévision, et on savait que ça n’allait pas plaire à tout le monde. On aurait pu en faire une saison de plus, mais ça coutait vraiment très cher. En tout cas, on a beaucoup ri sur Bachelor...

Selon un récent sondage réalisé sur Toutelatele.com, les internautes vous verraient bien aux commandes de Dilemme, la nouvelle télé-réalité de W9. Seriez-vous intéressé ?

C’est une très bonne nouvelle et ça me fait plaisir de l’entendre (rires). J’ai beaucoup d’affection pour les gens de W9. J’imagine que c’est un programme régulier, et je pense que je n’aurais pas vraiment le temps car je commence déjà le tournage de quelques émissions pour la saison prochaine. Donc je crains que ce ne soit pas compatible avec mes activités.

Dans votre parcours, quelle émission vous ressemble le plus ?

C’est une bonne question et je suis bien incapable de vous répondre (rires)

Votre image est cependant très associée à celle de Pékin Express...

Sans doute. Et pourtant, je ne pense pas être un baroudeur par nature. On est associé au succès. C’est un peu comme les acteurs de cinéma qu’on associe aux films qui ont fait leur succès. Pékin Express est une part de ce que j’aime. Mais je ne pense pas qu’une émission me résumerait ou serait la plus proche de moi. Ça reste un métier...

A la fin des années 90, vous avez été directeur adjoint des magazines de France 2. Seriez-vous prêt à tout abandonner pour réintégrer une telle fonction ?

Il y a quatre ans, on m’a proposé de prendre la direction des magazines d’une chaine. J’ai dit non à l’époque, car j’étais en train de construire une carrière d’animateur et je ne me voyais pas commencer à allumer un autre feu. Après, je pense que ça fait partie des choses qui pourraient se faire, mais pas tout de suite. Ce sont des postes passionnants et compliqués. C‘est pratiquement aussi dangereux que d’être animateur car on saute aussi vite, mais on est quand même beaucoup moins bien payé (rires).