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Trepalium : un univers entre Bienvenue à Gattaca et Les fils de l’homme

Claire Varin
Publié le 25/01/2015 à 16:46

Mardi 9 décembre 2014, l’équipe de Trepalium occupait le siège du Parti communiste français, dans le 19e arrondissement de Paris, pour dix jours de tournage. La future série d’anticipation d’Arte, créée par Sophie Hiet et Antarès Bassis, et réalisée par Vincent Lannoo, construit un univers visuel très marqué, dans lequel les courbes en béton d’Oscar Niemeyer trouvent leur place. Au même titre que l’architecture de la BNF ou encore celle du CND.

« Dans un monde où une multinationale [Aquaville] s’est octroyée les pouvoirs régaliens, les citoyens sont des salariés consommateurs, qui doivent tout à leur position professionnelle et calculent toute leur vie en fonction, explique la chargée de programmes, Adrienne Fréjacques. La moindre erreur, le moindre signe de faiblesse, y compris de votre entourage, et vous risquez d’être envoyés dans la Zone ».

Le projet ambitieux, abordant la problématique du travail et les dérives de l’ultra-libéralisme, oppose deux mondes, séparés par un mur : « la ville », regroupant la minorité d’actifs et « la zone », où vivent les inactifs. « Nos grandes références sont Bienvenue à Gattaca, pour la ville et de l’autre coté du mur : Les fils de l’homme et Soleil vert », confie le réalisateur belge, également influencé par le travail de Kubrick.

“C’est un monde de brutes où il faut tuer pour avoir la place parce qu’au moindre faux pas, on est envoyé dans cette Zone”, raconte Pierre Deladonchamps. « Ruben est dans ce monde et il le subit énormément. Il est qualifié par son père [joué par Aurélien Recoing, ndlr.] de faible parce qu’il n’arrive pas à être dans le moule et qu’il n’est pas assez machiavélique ». Les motivations sociales et le combat de son personnage concernent l’avenir de sa fille mutique. “Un mal qui touche les enfants du pays à cause de la rigidité de cette société”, explique le comédien.

« Trepalium est un film d’anticipation et cependant, on y retrouve tout ce que l’on vit ici, comme s’il y avait une extension dans le futur des principaux problèmes, comme l’eau et l’immigration », affirme Charles Berling , qui interprète le PDG d’Aquaville. Ce « projet brillant », selon Ronit Ellkabetz, qui joue la Premier Ministre, aborde également les problématiques du vieillissement de la population et des retraites. Dans Trepalium, « vieillir sans enfant pour s’occuper de vous peut vous envoyer dans la Zone. »