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Tucker, l’homme et son rêve (Arte) : l’histoire vraie de Preston Tucker, le terrible échec de sa Tucker Torpedo associé à celui de Coppola

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 21/09/2020 à 19:00

Ce 21 septembre 2020 sur Arte, Jeff Bridges se glisse dans la peau de l’ingénieur Tucker, qui a défrayé la chronique dans les années 40-50. Un profil qui peut rappeler celui de Francis Ford Coppola, le metteur en scène.

Le biopic de Francis Ford Coppola, Tucker : L’homme et son rêve, est à découvrir ce 21 septembre, à partir de 20h50 sur Arte. Cette œuvre n’est pas considérée comme majeure dans la filmographie du père du Parrain. Cependant, le sujet du film se rapproche du propre parcours d’un cinéaste qui n’était plus en odeur de sainteté dans les années 80 après une succession d’échecs au box-office.

Un rêve brisé

Dans la période de l’après-guerre, l’ingénieux Preston Tucker (Jeff Bridges) entend secouer les grosses écuries automobiles que sont Ford, General Motors et Chrysler. En 1948, grâce à la participation financière de l’homme d’affaires Abe Karatz, il achève la conception d’un véhicule qu’il présente comme révolutionnaire : sa Tucker Torpedo allie vitesse, élégance et sécurité. Avec l’aval de la ville de Chicago, il reçoit l’autorisation pour installer une chaîne de production dans une usine abandonnée ayant servi pour l’armée de terre.

En dépit du soutien d’Howard Hugues, un aviateur très influent, Tucker doit se battre avec les grosses marques qui lui intentent un procès. Pour l’ingénieur, sa ligne de défense est simple : en l’empêchant de mettre sur le marché son véhicule, c’est au rêve de l’Amérique que l’on s’attaque.

Une décennie noire pour Coppola

Francis Ford Coppola et Tucker se ressemblent dans bien des points. Ils ont souvent été seuls à croire à certains de leurs projets les plus fantasques, même quand ces derniers avaient la tête sous l’eau.

Quand Tucker baratine la presse en promettant modes et merveilles pour un prototype pas au point, Coppola, lui, présentait son Apocalypse Now comme une belle en devenir alors que toute l’équipe technique et la distribution ne voulaient plus y croire. Si la postérité a donné raison au cinéaste, « son » Apocalyse Now ayant récolté la Palme d’Or à Cannes aux côtés du drame Le Tambour, Preston Tucker n’a pas connu la même réussite et sa Tucker Torpedo - ou Tucker’48 - n’a été produite qu’à une... cinquantaine d’exemplaires.

Au cinéma, ce Coppola très personnel, car dédié à la mémoire de son défunt fils, a été un nouvel échec pour le natif de Detroit, ville qui est au cœur du propos développé dans ce biopic. En France, il a attiré moins de 500 000 curieux.