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Un, dos, tres : le créateur de la série raconte l’envers du décor (1/2)

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 02/01/2006 à 00:00 Mis à jour le 09/01/2006 à 00:06

Le 13 octobre dernier, le rideau tombait sur les aventures des élèves de l’Ecole supérieure des Arts de la scène de Carmen Arranz. 2,2 millions de fans (13,2% des téléspectateurs de 4 ans et plus présents devant leur petit écran, et 49,1% des 15-24 ans) étaient là pour applaudir leur dernier tour de piste. M6 a gagné son pari : elle a réussi à fédérer autour de Un, dos, tres des cibles très convoitées par les annonceurs publicitaires. Et moins de trois mois après, M6 mise à nouveau sur la série espagnole en rediffusant l’intégrale, dès aujourd’hui à 17h55.

Qui de mieux que Jesús del Cerro, l’un de ses papas, pouvait nous raconter les coulisses de la série espagnole la plus célèbre au monde ? Cet espagnol de 34 ans fut non seulement l’un des cinq créateurs et producteurs exécutifs de Un paso adelante (« Un pas en avant », son titre original), mais c’est également lui qui en a réalisé la majeure partie des épisodes. C’est depuis Madrid, sur le tournage de sa nouvelle série Mis adorables vecinos, qu’il a accepté de nous dévoiler les secrets de fabrication de Un, dos, tres.

L’idée de la série est née dans les bureaux madrilènes de la société de production Globomedia, où travaillent Jesús del Cerro et une équipe de créateurs déjà à l’origine de Médico de familia et Compañeros, séries qui ont cartonné de l’autre côté des Pyrénées. La presse a souvent présenté Un, dos, tres comme une version de Fame, célèbre série américaine des années 1970, revisitée à la sauce hispanique. L’inventeur de l’école de Carmen Arranz reconnaît la filiation, mais refuse la comparaison. « Fame était surtout une école de danse. Nous voulions plutôt faire de nos personnages des artistes complets, capables de chanter, danser et interpréter. En réalité, il n’y a pas d’école des Arts de la scène en Espagne. Nous avons dû créer cette école avant même de créer les personnages. »

Un, dos, tres a avant tout été conçue pour se démarquer du modèle traditionnel des séries espagnoles : « En Espagne, nous sommes habitués à faire évoluer les personnages principaux au sein de la maison familiale. Nous avons inventé la résidence où vivraient tous les élèves, afin de concentrer la totalité des intrigues dans un seul et même lieu. » En révolutionnant le genre, Jesús del Cerro était bien loin d’imaginer l’ampleur de la tâche à accomplir pour mettre sur pied une école et toute son organisation. « Je me souviens que nous avons tourné le premier épisode en 20 jours ! Personne n’avait jamais fait une série comme ça en Espagne : nous avons appris à la faire au fur et à mesure. »

Pendant trois ans, les équipes ont suivi des cadences infernales : 4 mois de tournage pour une saison de 13 épisodes, à raison de 10 à 11 jours de tournage par épisode. La série occupait deux plateaux, où s’activaient simultanément deux équipes de tournage. « Chaque semaine, neuf journées de travail étaient planifiées : cinq sur le premier plateau et quatre sur le second ainsi qu’en extérieur. » Les séquences les plus longues à mettre en boîte ? Les scènes de danse : « Nous mettions 5 à 6 heures pour tourner chacune des chorégraphies des premiers épisodes, contre 2 seulement à la fin de la série. »

A ce propos, un épisode de la première saison reste gravé comme le pire souvenir du producteur-réalisateur : « Les ballets étaient inspirés d’Aquarius. Ils étaient si difficiles à monter que pour ne pas prendre de retard, nous avions doublé les journées de tournage. Nous enregistrions de 8 heures à 16 heures, puis de 17 heures à 2 heures du matin ! »

Fort heureusement, la série a surtout offert à toute l’équipe de grandes satisfactions : « Etonnamment, la scène la plus marquante, celle qui d’ailleurs a demandé le plus de préparation, l’entrée d’un camion sur la Plaza Mayor, en plein cœur de Madrid, nous ne l’avons tournée qu’en une demi-journée ! »

On retiendra surtout de Un, dos, tres l’impressionnant engouement des téléspectateurs aussi bien en Espagne, qu’en France ou en Italie où a débarqué avec succès cette production d’un pays ordinairement peu exportateur de fictions télévisuelles. « La force de la série, ce sont les fans : nous avions moins de téléspectateurs, mais un public de meilleure qualité, très intéressé et réceptif, qui en voulait plus. Nous avons créé à sa demande Diario de UPA (« Le journal d’Un, dos, tres »), une émission de télévision qui décrivait les coulisses du tournage. L’album d’UPA Dance (le groupe musical issu de la série) a dépassé le million d’exemplaires vendus. Une dédicace d’albums a même rassemblé plus de 15000 personnes ! On n’avait jamais vu un tel phénomène ! Le plus impressionnant, c’est lorsque les acteurs étaient arrêtés dans la rue, à Rome ou à Paris. C’est la première chose que Miguel Ángel Muñoz, qui interprète Roberto, nous a raconté en revenant de vacances !... »

Pourquoi en France les épisodes se terminent-ils pas forcément à des moments de tension ? Pourquoi une grande partie des acteurs a-t-elle quitté la série au fil des saisons ? Pourquoi les histoires ont-elles basculé du rire aux larmes ? Comment se serait terminée la série ?... Un, dos, tres n’a pas livré tous ses secrets. A suivre...

 Lire la deuxième partie de Un, dos, tres : le créateur de la série raconte l’envers du décor