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Vincent Panozzo (Directeur des Divertissements - Shine) : « SuperKids est un format fort avec plusieurs portes d’entrée »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 06/04/2016 à 15:35

SuperKids débarque sur M6 ce mardi 6 avril, soit près d’un an seulement après son démarrage original aux Pays-Bas sur RTL4. Vincent Panozzo, Directeur des Divertissements chez Shine Group, a expliqué à Toutelatele comment cette réactivité était rendue possible.

Benjamin Lopes : SuperKids a été diffusé pour la première fois aux Pays-Bas au printemps 2015 et le format est mis à l’antenne de M6 moins d’un an plus tard. Comment ce concept créé par Talpa est-il arrivé aussi vite en France ?

Vincent Panozzo : On a des rapports quotidiens avec Talpa. On est un partenaire exclusif pour la France et on travaille sur énormément de programmes avec eux. On est ainsi au courant de toutes les nouveautés qu’ils vont mettre à l’antenne. On va régulièrement les voir et j’ai été sur le plateau de SuperKids là-bas. Il y a énormément de formats qui sont mis à l’antenne par John de Mol (Fondateur de Talpa, ndlr) qui a un talent énorme. Certains formats correspondent un peu plus que d’autres à la France. SuperKids correspondait vraiment pour le coup à ce que l’on avait envie de faire en France. M6 a tout de suite estimé que le programme rentrait dans les valeurs qu’elle avait envie de défendre. C’est dans la même lignée que leur campagne de rentrée d’ailleurs, et il fallait que la chaîne ait cette envie. Ça a été le cas.

L’envie était là puisqu’un casting pour Incroyable Talent Kids avait été lancé par M6 quelques mois auparavant. Avez-vous damé le pion à FremantleMedia ?

Ça, je ne sais pas véritablement. SuperKids est un format différent d’Incroyable Talent sur plusieurs aspects. C’est M6 qui a fait son choix.

Un format analogue à SuperKids a été diffusé en Allemagne. A star is born n’a cependant pas rencontré le succès escompté avec moins de 9% de part d’audience. Comment analysez-vous cet échec ?

Il faudrait sûrement analyser la programmation. Certains programmes semblables avaient déjà été diffusés avant et ce talent show était vraisemblablement moins intéressant pour le public allemand. J’avoue ne pas avoir vu cette émission donc il est difficile de donner une analyse.

M6 a essuyé des revers ces dernières années avec des talent shows. Estimez-vous que le risque est plus important avec SuperKids ?

Le risque existe toujours. Le format est tel qu’il est et Shine adapte toujours en fonction de la France et des habitudes des téléspectateurs. Quand on a fait le casting, on a fait des choses qui pouvaient rassurer le public. SuperKids est un format fort, car il a plusieurs portes d’entrée. Tout d’abord, venir voir un spectacle avec des performances d’enfants particulièrement incroyables. Il y a en plus le regard de la compétition avec des notes.

« On a voulu rendre la version française de SuperKids encore plus ludique »

Vous mettez en compétition des enfants. Ne craignez-vous pas un rejet du public ?

Non, car le parti pris est de montrer uniquement les meilleurs. À partir de là, nous n’avons pas la prétention de dire que cet enfant est meilleur que celui-ci. Ça reste un jugement sur le moment. Ce qui est intéressant c’est que ce n’est pas seulement le jury qui vote, mais aussi les cent personnes qui sont dans le panel. Ils représentent des professeurs, des danseurs, et une typologie assez large qui permet d’avoir une vraie complémentarité. C’est toujours assez difficile de comparer une chanteuse avec un duo qui fait du trampoline. Après c’est la vie qui est comme ça. L’important est de mettre en valeur ces enfants extraordinaires qui ont une vraie passion.

Y a-t-il eu des adaptations spécifiques pour M6 par rapport au format orignal diffusé sur RTL4 aux Pays-Bas ?

On l’a assez respecté. On a travaillé sur la typologie du jury que l’on voulait très professionnel, positif et enrichissant pour l’enfant. C’est important qu’il reparte avec des conseils. C’était un peu moins le cas dans la version originale. Le plateau est sensiblement le même. Michèle Sarfati -qui a fait le décor- a fait une adaptation. On a cherché un rendu un peu plus lumineux et coloré. On a mis des micros au niveau des familles ce qui n’était pas le cas aux Pays-Bas. Il s’agit de petits ajustements que l’on a faits pour rendre SuperKids encore plus ludique.

Le succès de Prodiges sur France 2 a-t-il aidé à convaincre M6 ?

Ça renforce forcément l’idée que le public a envie de partager le talent d’enfants extraordinaires. Les téléspectateurs sont plus impressionnés par des enfants qui ont des talents, car ils se demandent comment ils peuvent préparer de tels numéros, et comment ils ont le temps. Il faut savoir que 50% de travail c’est la passion.

Shine a l’habitude de proposer des dispositifs spéciaux sur le digital. Que prévoyez-vous pour SuperKids ?

C’est plus classique, car l’émission l’est plus. Il y a quand même beaucoup de bonus avec ce qui a été enregistré pendant le tournage des primes times. L’interactivité sera là via internet.