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Dorylia Calmel (Cut, saison 5) : « Hélène est seule dans sa tranchée et elle va très vite se mettre à dos Laura »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 01/11/2017 à 17:41 Mis à jour le 03/11/2017 à 15:15

Dorylia Calmel est l’un des nouveaux visages de la saison 5 de « Cut », propulsée en prime time ce vendredi 3 novembre sur France Ô. L’actrice n’est pas inconnue du grand public puisqu’elle a incarné pendant cinq saisons Bérénice dans la série policière « Enquêtes réservées » sur France 3. Trois ans après l’arrêt de la série, elle retrouve un rôle récurrent dans « Cut » sous les traits d’Hélène Kassovitz. Dorylia Calmel a révélé les premiers éléments sur son personnage à Toutelatele. Rencontre.

Benjamin Lopes : Comment présenteriez-vous votre personnage, Hélène Kassovitz ?

Dorylia Calmel : Hélène arrive cette saison et on ne sait pas d’où elle vient et pourquoi elle est là. Dans les premières séquences, elle cherche un emploi dans la finance. Elle a fait de grandes études. Avec la production, on a essayé de faire avancer le personnage et d’avoir un cheveu afro et libre au départ, car elle n’est pas encore en entreprise. Puis, elle commence à manipuler les De Kervelec. Elle part alors sur un chignon strict et des tenues plus strictes. Elle vouvoie même l’un de ses amants.

Hélène joue-t-elle finalement un rôle ?

Dès son arrivée, elle joue un rôle même si on ne le sait pas encore. Elle a des intentions dès le départ. Elle n’est pas là pour rien. Elle veut gravir les échelons rapidement pour arriver à ses fins.

Hélène gravite dans une sphère professionnelle particulière. Avez-vous dû vous former spécialement ?

Pas tellement. J’emploie régulièrement le vouvoiement dans la vie de tous les jours par exemple. Ça a un petit côté billet à l’ancienne, c’est agréable. Il y a quelque chose de l’ordre de la tenue et du respect. Hélène se rend très vite indispensable. Tout est manipulation dans les rapports humains à ce niveau là. Elle va creuser son chemin en serpentant.

« Hélène est un exutoire pour moi »

Ne va-t-elle pas se faire prendre à son propre jeu ?

Il y a un équilibre dans toute chose. Elle a un talon d’Achille. Hélène est très dure, mais elle s’est affiliée avec des choses pas toujours très nettes. Elle sait qu’elle doit être déterminée si elle veut arriver à son but. Elle n’est pas que manipulation. C’est une femme dure dans son cœur, pas forcément que dans la manière.

Hélène va-t-elle interagir avec d’autres personnages que les membres de la famille De Kervelec ?

Hélène est effectivement centrée sur cette famille. On ne les voit pas seulement dans le cadre de l’entreprise. Par ailleurs, elle a des liens avec Laura, même si elles ne s’aiment pas du tout, d’emblée. Stefan est au centre des enjeux. Hélène est frontale et elles partagent un même homme. Très vite, son but premier est de l’aider à diriger et de reprendre ce que Laura a pu lui enlever dans son vécu.

Hélène va-t-elle trouver des alliés ou tracer son chemin seule ?

Hélène agit toujours avec d’autres gens au moment où c’est intéressant de le faire. Elle fait jouer ses relations avec deux piliers, à savoir Charles et Stefan car elle sait qu’ils se détestent. Elle est seule dans sa tranchée tout de même. Va-t-elle finir par avoir de l’empathie pour l’un des deux ? Je ne peux pas répondre sans dévoiler la fin.

« J’ai trouvé intéressante la manière dont la mixité était mise en place dans Cut »

Avez-vous eu des inspirations pour composer ce personnage ?

La femme qui dirige le cartel de drogue dans La Reina Del Sur a été une inspiration. C’est un monde très masculin et violent. Le milieu des grandes entreprises est similaire même si les enjeux sont différents. Hélène répète souvent qu’elle est une femme et qu’elle sait ce qu’elle veut. Elle se repositionne en tant que femme libre et forte régulièrement. C’est une voie assumée. C’est génial, car ce personnage est un exutoire. Elle défend ses intérêts, mais ce n’est pas non plus bêtement méchant. Elle ne perd pas de vue ses objectifs.

Hélène est-elle totalement sombre ?

Elle n’est pas sombre en soi. C’est quelqu’un qui sait où elle va. J’ai eu envie de la construire selon trois termes. Tout d’abord le graphisme, dans les habits, la coiffure avec un personnage qui se situe entre le strict et le charnel qui est en elle et qu’elle a besoin de vivre au-delà de toutes ces manipulations. Enfin, elle est décidée envers et contre tout.

N’avez-vous pas eu des réticences à jouer dans un tel feuilleton ?

C’est très particulier en effet. Quand on m’a dit que l’on allait tourner 70 épisodes par saison, j’ai cru à une blague. C’est un exercice particulier. Les collègues m’ont aidé au démarrage. C’est un format qui demande d’être au taquet. Spontanément, ils m’ont proposé de partager leur expérience. J’ai été à l’aise très vite par conséquent. C’est aussi notre travail de s’adapter.

« J’ai commencé à jouer au théâtre en Angleterre »

L’éloignement de la Métropole a-t-il été facile à gérer pour vous ?

Le fait d’être loin nous aide à nous concentrer. J’ai pu rentrer une semaine au début des tournages pour un projet théâtre, mais on n’a pas de flexibilité. On est obligé de refuser d’autres projets, mais c’est souvent le cas dans la vie d’acteur.

À l’instar de Joséphine Jobert qui était dans la saison 1 de Cut et qui joue désormais dans Meurtres au Paradis, avez-vous des ambitions internationales ?

Je devais jouer dans Meurtres au Paradis. J’ai été passé les castings à la BBC à Londres. Finalement, je n’étais pas libre et je n’ai pas pu le faire. Même si c’est avec une petite compagnie, je respecte toujours mes engagements. Je trouve que ça paie si on est honnête. Mon premier métier est interprète de conférence donc je parle plusieurs langues couramment. Jouer dans d’autres langues est géniale du coup. Je me suis posée un peu dernièrement, car j’ai eu un enfant. J’ai commencé à jouer au théâtre en Angleterre. J’ai fait un peu de classique et des textes contemporains.

Quels atouts présente la série Cut selon vous ?

J’ai trouvé intéressante la manière dont la mixité était mise en place comme quelque chose de naturel et normal. Pour moi qui fais partie d’une minorité visible, parce qu’il faut le labélisé, j’ai trouvé intéressant qu’à aucun moment on ne se demande pourquoi Charles a des enfants noirs. Les personnages sont qu’ils sont sans que les origines aient des conséquences sur les intrigues. Je ne connaissais pas bien Cut auparavant, j’ai été intéressée par le côté populaire et imprimer dans l’inconscient collectif cette éducation-là. La diversité, ça peut être normal. Je n’irai pas à dire que c’est un choix politique, mais j’ai trouvé un sens à ce choix. Ce n’est pas pour rien que c’est tourné à la Réunion où la mixité est omniprésente.

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