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Adeline Blondieau : « Sous le soleil de Saint-Tropez est un peu devenu mon bébé »

Marion Olité
Publié le 02/02/2014 à 18:59 Mis à jour le 21/02/2014 à 10:59

Adeline Blondieau revient ce 2 février dans la peau de Caroline Drancourt pour une saison 2 de Sous le Soleil de Saint-Tropez, diffusée sur TMC. Actrice, mais aussi scénariste, elle est impliquée à quasiment tous les niveaux de la production. Pour Toutelatele, elle revient sur la gestation de cette deuxième saison et sur ses nombreux projets.

Marion Olité : Comment votre personnage va-t-il évoluer en ce début de saison 2 ?

Adeline Blondieau : On n’est plus dans la revanche à tout prix, et dans cette espèce de quête de savoir qui a fait quoi. L’idée est de résoudre, et de comprendre pourquoi Caroline va se retrouver impliquée dans une série de meurtres. Il y a toujours une menace qui plane autour d’elle. Elle va aussi évoluer avec le retour du commissaire Perry qui lui apporte de la douceur. Elle va s’adoucir un peu, mais sera toujours dans le combat. Et sentimentalement, ça va s’arranger ! En saison 1, on partait du postulat qu’elle sortait de quatre ans de prison. Je pense que ça aurait été compliqué de la faire tomber amoureuse. Elle n’était pas prête. Là, on a un personnage qui va se faire surprendre.

Quelle est la tonalité générale de cette saison 2 ?

On a eu deux mots d’ordre de la directrice d’écriture et de la production quand on s’est mis à écrire sur les arches narratives : thriller et charnel. J’écris davantage que je ne tourne maintenant. Je suis plus auteur qu’actrice.

Trouvez-vous encore du plaisir en tant qu’actrice ?

Quand on m’a rappelée pour faire le spin off comme auteur, j’étais surprise sur place de découvrir qu’ils me voulaient aussi pour le jeu. Je suis un petit peu morte quand même (rires) ! J’ai proposé une idée pour ressusciter le personnage. Je pense que c’était la moins mauvaise par rapport à tout ce qu’on avait, et il fallait bien faire revenir Caroline. J’étais très étonnée de revenir au jeu, et encore plus de reprendre autant de plaisir. J’en prends plus à jouer maintenant qu’à l’époque. Ça se passe beaucoup moins dans la douleur.

En quoi était-ce douloureux de tourner avant dans Sous le soleil ?

Je gérais moins bien. C’était des tournages de six à neuf mois. Je supportais très mal d’être loin de ma famille. Là, on part cinq semaines, c’est beaucoup plus viable. Je n’aime pas créer ainsi, dans la souffrance. Ce n’est pas une source d’inspiration pour moi. J’ai résolu des choses en tant que comédienne. Et puis, je me suis éclatée parce qu’on a écouté mes envies, et donné une place privilégiée. J’aimerais avoir un peu plus de comédie dans la prochaine saison, donc on est en train d’y travailler.

« Je donne mon avis sur tout ! »

Vous planchez déjà sur la saison 3 ?

Oui ! Quand on me parle de la saison 2, c’est déjà loin pour moi. On est à bloc dans la 3 depuis déjà plusieurs mois. Il y aura toujours une tension avec le thriller, et une nouvelle affaire. On implique plus Saint-Tropez aussi. Jusqu’ici, la ville servait de décor magnifique, mais n’avait pas vraiment de personnalité. Et j’ai absolument insisté pour avoir quelques épisodes de comédie. Ça fonctionne bien avec Lionel (Auguste, qui incarne Mathias Perry, ndlr) en drame. On avait envie tous les deux d’avoir une respiration avec un peu de scènes comiques.

Comment s’est déroulé le tournage de cette saison 2 ?

Les journées sont très intenses, mais après on se retrouve avec les comédiens pour manger ensemble, rigoler et travailler nos scènes. Des complicités naissent, et ça finit en soirées où l’on se raconte tout ce qu’on n’a pas eu le temps de se dire la journée. C’est très familial, on se soutient tous. J’ai eu un problème l’année dernière sur la première saison. Mon fils a eu un accident assez grave et a été amené aux Urgences. Je ne pouvais pas être sur Paris. Je me suis sentie enrobée par l’équipe. Quand j’ai enfin pu aller le voir, ils ont fait des pieds et des mains pour bouger le plan de travail et que je puisse rester plus longtemps à l’hôpital. Peu de productions feraient ça. Habituellement, c’est souvent « marche ou crève ». Je me suis sentie soutenue. C’est super important.

Partie 2 >Adeline Blondieau, scénariste et humoriste


Vous avez retrouvé Bénédicte Delmas, qui réalise plusieurs épisodes de cette nouvelle saison...

Je ne l’ai pas vraiment retrouvée, car on ne s’est jamais perdues (rires). C’est une amie. On était ravies de se retrouver. Mais ce rapport amical assez fort ne facilite pas toujours les choses. En tout cas, on se connait très bien, et donc on a des codes pour faire comprendre à l’autre ce qu’on veut.

Que pensez-vous des nouvelles têtes de cette saison 2 ?

Ils sont top. Lionel (Auguste), je le voulais, je suis allée me le chercher (rires). Il a passé des essais. C’est pareil pour Tom (Leeb). J’adore être impliquée dans le choix des castings. Quand il y a eu des erreurs, je l’ai dit. J’ai vu aussi les essais de Nicolas (Van Beveren), que j’ai trouvé formidable. On avait eu Luca Bravo sur la première saison. Il revient dans la troisième, car je trouve vraiment dommage que l’on se prive de lui. Donc oui, ça m’arrive de donner mon avis. De toute façon, je donne mon avis sur tout (rires) !

Comment se déroule votre travail de scénariste ?

On discute d’abord avec la productrice Stéphanie Chartreux à Saint-Tropez. On ébauche des idées. Elle va voir aussi les autres auteurs, qui alimentent ce qu’on a tricoté en amont. Une fois que chacun a amené sa petite pierre à l’édifice, on sort des storylines et on en parle ensemble. Je veux pouvoir être en accord avec toutes les storylines qui vont être proposées, car en plus je dois les jouer. Quand on a un personnage qui dure sur autant d’épisodes, on ne sait pas toujours à quelle sauce il va être mangé. Je veux que Caroline ait une vraie trajectoire, avec un aspect feuilletonnant. Il y a maintenant un vrai fil tenseur du début à la fin de la saison.

Aviez-vous des références en tête avant d’écrire sur cette nouvelle saison de Sous le soleil de Saint-Tropez ?

Je regarde surtout des séries américaines. Toutes proportions gardées, je suis très cliente de Damages. On n’a évidemment pas les mêmes moyens, mais cette série nous a inspirés. On a regardé plusieurs séries d’avocat, avec des affaires très dures. La chaîne avait envie de thriller.

Si vous comparez cette saison aux débuts de Sous le soleil, quelles différences observez-vous ?

C’est énorme ! Les moyens sont plus légers, mais la technique a beaucoup avancé. Elle permet des effets sur lesquels il aurait fallu mettre beaucoup plus de moyens à l’époque. L’image est beaucoup plus belle. Et puis, je suis quelqu’un d’assez dynamique. On est tendu toute la journée sur le tournage, ça ne redescend plus comme avant où il y avait de longues pauses, et je trouve que cela donne une énergie qui se ressent à l’image. Les lumières sont très jolies et pourtant plus naturelles. La technique d’aujourd’hui permet vraiment des choses plus réalistes, plus rapides, et plus efficaces. Je préférerai qu’on ait encore plus de moyens évidemment, mais je préfère la façon dont on tourne maintenant qu’à l’époque.

« Je veux que Caroline ait une vraie trajectoire »

Sous le Soleil n’est-il pas un peu devenu votre « bébé » ?

Oui, le producteur précédent m’avait dit que j’étais la maman de Sous le soleil. Ça me va très bien ! Je suis une espèce de mère universelle avec mes enfants, mes potes, mes animaux (rires)... Tout le monde !

Quels sont vos projets à venir parallèlement à Sous le soleil ?

Je suis chroniqueuse humoristique en Belgique dans une émission de radio sur la RTBF, une fois par semaine. Là bas, je suis considérée comme quelqu’un de drôle (rires) ! C’est très gratifiant. Ils me poussent de plus en plus à faire du one woman show. On commence à me proposer de participer à des spectacles. Je trouve ça juste génial, même si ça me fait très peur. C’est assez étonnant de se reconstruire une carrière dans un autre pays, et d’être aussi bien accueillie. Récemment, j’ai sorti un conte pour enfants sur la différence que j’ai édité moi-même, Les Pochitos et un autre sur le yoga et la grossesse, sorti en septembre 2013. J’ai aussi en préparation de l’émission Le cheval, c’est trop génial, que j’avais fait pour Gulli. Elle a cartonné, donc on repart en tournage. Je suis sciée devant le nombre de gamins qui viennent m’en parler ! Je m’éclate tellement.