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Bones > Emily Deschanel dit tout sur la scène de sexe entre Brennan et Booth

Emilie Lopez
Publié le 18/11/2009 à 13:26 Mis à jour le 16/03/2010 à 17:24

Souriante, agréable, drôle et accessible : lors du 49ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, Emily Deschanel, moulée dans un robe des plus étonnantes, a été l’un des coups de coeur des journalistes, à mille lieues de certains de ses congénères. Dans les couloirs du Forum Grimaldi résonnait sa voix grave et ses éclats de rire, notamment lorsqu’elle évoque la fameuse scène « au lit » entre Brennan et Booth. Toutelatele.com n’a pas manqué cette occasion de questionner la fameuse Temperance sur l’avenir de la série, les prochains épisodes, et surtout, l’évolution de l’une des relations les plus frustrantes des séries télé actuelles...

Vous êtes issue d’une famille ancrée dans le milieu artistique, et notamment dans le cinéma. Enfant, imaginiez-vous faire autre chose qu’être actrice ?

Emily Deschanel : Je n’avais jamais rêvé de devenir actrice, c’était juste quelque chose que je faisais pour m’amuser. En fait, quand j’étais plus jeune, je voulais être architecte. Ce n’est qu’à l’adolescence que j’ai réalisé ma passion pour la comédie en jouant beaucoup au théâtre, j’adorais ça. J’ai donc intégré un conservatoire à l’université.

Le fait d’être issue de cette famille vous a-t-il parfois handicapée ?

Cela aide, car on sait d’avance à quel point ce métier peut être difficile. Avoir une famille qui le comprend, et avec qui il est possible d’en parler, aide énormément. Certaines personnes ont imaginé que mon père m’avait aidée pour trouver du travail, cela peut être blessant et c’est vraiment le seul désavantage que je vois. D’autant qu’il ne le ferait jamais, même s’il le pouvait ! Personne ne croit au népotisme dans ma famille.

Votre soeur Zoé est également dans le milieu. Cela crée-t-il des tensions entre vous ?

Il nous est arrivé une ou deux fois d’auditionner pour le même rôle, mais on se supporte tellement l’une et l’autre, qu’en cas de « bataille » entre nous deux, je serais plus heureuse qu’elle obtienne le rôle que si je ne l’obtenais moi-même ! Il n’y a jamais vraiment eu de jalousie entre nous, même si j’envie sa voix, elle est simplement magnifique !

Pour la cinquième année consécutive, vous incarnez le rôle de Temperance Brennan dans Bones. Que pensez-vous de l’évolution de votre personnage ?

J’adore la voir s’ouvrir de plus en plus, et laisser tomber certains murs qu’elle avait érigés autour d’elle, notamment auprès de Booth, et grâce à sa relation avec lui. Elle devient plus sympathique, compréhensive de la condition humaine, et elle apprend comment se comporter socialement dans certaines situations. Elle murit, et j’aime voir cette évolution.

Au cours de cette saison 4, justement, Brennan surprend en annonçant vouloir un enfant...

J’ai adoré le fait qu’elle soit aussi sûre d’elle sur le fait de ne pas avoir d’enfant, car le besoin de maternité était devenu presque obligatoire pour les personnages féminins. Or j’aimais incarner un autre point de vue, et l’assumer totalement. J’adore le fait qu’elle soit imprévisible au point de prendre cette décision ! C’est quelque chose que Hart (Hanson, créateur de la série, ndlr) fait merveilleusement bien, et qui me fait aimer chaque script un peu plus : peu de scénaristes écrivent des personnages de ce type, pourtant nous sommes plein de contradictions, que l’on en soit conscient ou non.

Brennan a également une conception toute personnelle de la façon d’avoir cet enfant...

(rires) Brennan demande à Booth d’être le père de son enfant, car elle a finalement décidé qu’elle souhaitait être mère. Elle pense que Booth serait le père idéal pour compléter ses propres qualités. Et bien sûr, elle ne lui demande que son sperme (rires) ! Juste une donation, elle ne suggère aucun « contact physique ». Il y a toute une dynamique autour de ça, Booth fait face à un conflit intérieur, notamment sur le fait de donner son sperme sans s’engager en tant que parent, ce que Brennan suggère. C’est un épisode vraiment intéressant, qui mène à un autre épisode dans lequel nous sommes au lit ensemble !


La tension sexuelle entre Booth et Brennan est une des raisons du succès de la série. Le fait de les voir enfin au lit ensemble ne va-t-il pas casser quelque chose ?

Cet épisode a été fait de façon très intelligente, qui peut énerver certaines personnes et en exciter d’autres. Mais Hart l’a fait de telle façon que la tension sexuelle ne disparait pas, même si on finit ensemble dans cet épisode. C’est vraiment difficile de l’expliquer sans trop en dire ! (rires) Je dirais simplement que c’est un épisode vraiment unique, très différent de n’importe quel autre, le fait que l’on finisse ensemble mis à part. Hart a été très intelligent sur ce coup-là, car tout le monde sait que lorsque les deux personnages finissent ensemble, il y a un risque de perdre un peu de ce qui fait la série. Il l’a vraiment fait en réussissant à ne pas détruire ce que l’on aime tellement dans cette série... On verra ce que cela donne par la suite, mais selon moi, cela ne détruira rien !

L’alchimie est évidente à l’écran entre Booth et Brennan. En dehors des caméras, quelles sont vos relations avec David Boreanaz ?

On s’entend super bien ! C’est vraiment quelqu’un de génial avec qui travailler. Il a une sacrée personnalité, énormément d’énergie, et on a une super relation : on travaille ensemble 14 heures par jour, 5 à 6 jours par semaine, et on a développé une amitié vraiment très forte. On a ce genre de relation qui fait que lorsque je suis de mauvaise humeur, ou que l’on s’agace l’un l’autre, on s’envoie balader et voilà ! Nous sommes très ouverts et honnêtes l’un envers l’autre.

Que peut-on attendre de la saison 5 ?

C’est difficile d’en parler sans trop en dévoiler, car il y a un cliffhanger en fin de saison 4... Disons simplement que rien n’est clair sur la façon dont la relation entre Booth et Brennan va évoluer, et cela continuera donc dans la prochaine saison. Je peux également dire que Cindy Lauper fera une apparition, mais elle ne jouera pas son propre rôle. Elle a accepté de participer car j’ai chanté « Girls just wanna have fun » dans un épisode, et elle l’a vu ! (sourire) C’était mon idole quand j’étais plus jeune, et c’est en fait une bonne actrice ! On a également eu Mötley Crue (le groupe de Tommy Lee, ex-mari de Pamela Anderson, ndlr) pour le final de la saison 4. Mais pour moi, Cindy Lauper en guest était le plus excitant ! (rires)

Les effets spéciaux sur les corps sont plutôt réalistes dans la série. Cela ne vous effraye-t-il pas ?

Oui, parfois ! Je me souviens d’un épisode où je devais enfiler une main humaine comme un gant, ça m’a vraiment rendue folle ! (rires) Peut-être parce que j’étais habituée aux os, mais la peau, c’est totalement différent ! Il y a aussi eu un épisode de la saison 4 où le corps était totalement écrabouillé, ça c’était horrible.

Cela vous a-t-il causé des cauchemars ?

Pendant la saison 1, je faisais effectivement des cauchemars. Je ne pouvais pas regarder la série, ni quoi que ce soit de ce genre, car je pensais à tous ces morts. Et même si ce n’est pas réel, en tant qu’acteur nous sommes sensés prétendre au maximum que ça l’est. Donc c’est difficile à gérer, notamment lorsque l’on joue un personnage, comme le mien, qui n’extériorise jamais. Heureusement, peu à peu, je m’y suis habituée, et je n’ai plus de cauchemar, en tous cas à propos de mon job.

Vous avouez souvent votre façon pour les émissions sur les serial-killers, faits divers et autres. Comment analysez-vous cette fascination relativement récente des téléspectateurs pour la mort ?

Dans notre culture, on est fascinés par la mort et le morbide, c’est un fait. Il y a toute ce questionnement sur « Que se passe-t-il après la mort ? ». Même si on ne pourra jamais vraiment savoir, ma théorie est que plus on en sait sur la mort, plus nous pouvons la gérer. Je pense que c’est de là que vient ma fascination, et celle de millions de personnes. C’est très mystérieux, étrange et passionnant. Je suis fascinée et effrayée à la fois, notamment lorsque quelqu’un se fait tuer d’une façon horrible, comme se faire couper en deux ! (rires)


Étant désormais une véritable star du petit écran, ressentez-vous les pressions que cela implique ?

C’est vrai que même ici il y a des gens qui attendent dehors pour me voir, j’ai l’impression que je ne peux pas sortir sans être bien habillée et maquillée (rires). Il arrive que des personnes me suivent jusque devant chez moi, mais j’arrive quand même à vivre ma vie. D’un côté c’est sympa, cela vous force à bien paraître. Si bien que j’ai tout récemment dû investir dans un sèche-cheveux ! (rires) Avant, je n’ai jamais été douée pour m’embellir. Mais j’avoue que cela me manque parfois de ne pas pouvoir être juste relax, et me moquer de mon apparence physique.

En plus d’être l’héroïne de Bones, vous êtes coproductrice depuis la saison 3, tout come David Boreanaz. En quoi cela consiste-t-il, concrètement ?

Nous avons un droit de regard sur les intrigues, sur nos personnages et la façon dont ils évoluent. C’est plus une collaboration officielle, car Hart a toujours été très ouvert à nos suggestions. Cela n’a, concrètement, pas changé grand-chose en fait (sourire). On nous donne des informations que nous n’avions pas avant. Nous sommes impliqués dans les prises de décisions, comme par exemple sur les coupes dans le budget. C’est quelque chose de conceptuel, de plus pratique. On n’écrit pas les épisodes ou des choses comme ça, mais on a plus de pouvoir et une voix.

Vous évoquez des « coupes dans le budget ». La crise a-t-elle eu des répercussions sur la série ?

Bien sûr que cela a eu des impacts sur la série. Nous avons eu des coupes dans notre budget, et il devrait y en avoir d’autres. Par exemple, il y aura moins de guests. Mais ce qui est bien, c’est que notre série est « bon marché » (rires), et ceux qui travaillent dessus parviennent à la rendre beaucoup plus onéreuse visuellement que ce qu’elle ne l’est vraiment. Ils travaillent beaucoup sur ce point, au choix des lieux de tournage, à l’aspect visuel,..

Vous parlez également de « droit de regard sur les intrigues ». Pouvez-vous donner quelques exemples ?

Le premier épisode qui me vient en tête est celui des combats de chiens, étant moi-même impliquée dans la lutte pour les droits des animaux. J’aurais aimé le changer totalement, mais je n’ai pas pu, malheureusement. J’ai donc suggéré que l’on intègre un personnage capable de parler de ce qui arrive dans la vraie vie, et cela a été fait. Autre exemple, David et moi avons apporté l’idée d’avoir une thérapie de couple...

Vous dites être « impliquée dans la lutte pour les droits des animaux » ?

Lorsque j’étais jeune, j’ai vu un documentaire qui m’a particulièrement marquée à propos, justement, des atrocités vécues par certains animaux. Je suis devenue, par la suite, végétarienne, puis vegan (personne qui, en plus d’être végétalienne, évite d’utiliser des produits d’origine animale, tels que le cuir, la fourrure, la laine, ou les produits cosmétiques testés sur des animaux, ndlr). Les animaux peuvent parfois se faire oublier, car ils ne peuvent communiquer. C’est à nous d’être leur porte-parole. Tellement de gens ne sont pas au courant de ce qu’il se passe, et ce que certaines espèces endurent, dans le domaine de l’industrie de la fourrure par exemple. J’ai réalisé que, malheureusement, on écoute plus les acteurs que les scientifiques, alors quand j’ai l’opportunité de parler de ce combat, je le fais.

Avez-vous déjà pensé à votre « après-Bones » ?

Déjà, je ne peux pas démissionner, car je suis sous contrat ! (rires) C’est une bonne chose que j’aime la série ! J’adorerais faire plus de films, plus de théâtre, à New York par exemple, pour diversifier au maximum ma carrière. Films d’action, comédies romantiques, thriller, j’adorerais tout faire ! Tchekhov, Molière, Shakespeare... Que ce soit aussi varié que possible. Après Bones, peut-être que je jouerai un personnage stupide et très ouvert émotionnellement parlant ! (rires)