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Cauet (1/2) - Du Morning à la Méthode

Mélanie Perrot
Publié le 24/04/2006 à 02:16 Mis à jour le 04/05/2011 à 15:34

Le Morning de Fun Radio, La Méthode Cauet, Cauetivi et maintenant le Cauet Burger et le magazine Guts, Cauet est devenu, en quelques jours, inévitable ! Télévision, Radio, Presse, Restauration, où va t-il s’arrêter ? Le 6 avril dernier, il s’est mis au défi d’animer l’émission la plus rapide du monde depuis le TGV/Marseille. Le pari a été réussi ! Il a profité du retour pour accorder une nouvelle interview à Toutelatele.com. Cauet fait le point sur ses activités actuelles, l’avenir de La Méthode Cauet et ses nombreux projets. Entretien vérité avec un animateur pas comme les autres...

Mélanie Perrot : Tu viens de réaliser l’émission de radio la plus rapide du monde, en direct d’un TGV Paris-Marseille. Comment s’est-elle déroulée ?

Cauet : Ça s’est super bien passé. On a réussi à lutter contre les problèmes de satellite qui décrochaient. On a fait ce qu’on avait envie de faire. Et j’ai conduit le TGV, ça m’a éclaté.

Tu te lèves tous les jours à 4h30 pour animer la matinale de Fun Radio de 6 heures à 10 heures. C’est un rythme que tu vas pouvoir tenir encore longtemps ?

Il m’arrive pendant des jours et des jours de me lever à 4 heures et de me coucher à minuit et demie. Je ne fais jamais de sieste. Par contre, si je fais 20 minutes de voiture, je dors un peu. Mon rythme, je le cale quand je peux. Ça fait déjà 5 ans mais peut-être que dans 5 ans je ne pourrais plus me lever. On verra !

Au sujet de La Méthode Cauet, on a le sentiment que tu hésites à signer pour une quatrième saison. Qu’en est-il ?

Je pense qu’on va continuer. Ça cartonne donc on serait cons d’arrêter. Mais peut-être différemment, on va certainement changer des choses l’année prochaine.

Tu souhaites t’éloigner de Bataille et Fontaine qui coproduisent ton émission ?

Non, ce n’est pas s’éloigner mais c’est vrai qu’on est dans une période de réflexion. On coproduit l’émission depuis trois ans avec ma boîte Be Aware. Maintenant, on se pose des questions : est-ce qu’on coproduit toujours, est-ce qu’on change la façon de coproduire, est-ce qu’on ne coproduit plus, est-ce que je fais une autre émission ? C’est juste une petite réflexion là-dessus. On a un contrat qui se termine au mois de juin.

Tu as dit que tu regrettais entre autres le système de promotion un peu aseptisé qui t’oblige à recevoir les élèves sortants de la Star Academy par exemple.

TF1 ne m’a jamais forcé à prendre des gens de la Star Academy. Ce qui est un peu emmerdant quand on prend les premiers, c’est que bien souvent ils n’ont rien à dire. Et la précédente promotion, ils n’avaient vraiment rien à dire. Il faut être honnête : autant la 3 et la 4, ils étaient marrants, ils faisaient le show, autant la 5, c’était terrible. Je pense qu’ils étaient peut-être trop jeunes. C’était un peu le temple de la pauvreté. En même temps, on ne leur demande pas d’être drôles, on leur demande de chanter.


Du côté des invités, tu es un des rares animateurs à recevoir des artistes internationaux prestigieux comme Will Smith, Robbie Williams... Comment les attires-tu sur ton plateau ?

Ils viennent parce qu’on s’entend bien. On s’amuse, on se marre vraiment. Craig David ou 50 Cent, par exemple, ont été top ! On a eu aussi un mec de Melrose Place, le Docteur Peter Burns (Jack Wagner, ndlr) qui était super drôle.

Enfin lui, Sophie Davant l’a aussi reçu dans C’est au programme...

Oui parce que Amour, Gloire et Beauté, c’est sur la 2. Mais je te jure qu’on ne fait pas la même chose que Sophie Davant (rires).

Y a t-il des personnalités que tu aimerais particulièrement recevoir ?

Il y a toujours des regrets. Je trouve dommage de ne pas avoir eu Benoît Poolveorde par exemple. Je l’aime bien. C’est mon seul regret aujourd’hui.

Comment réagis-tu par rapport aux petits incidents qui se sont produits, par exemple, avec Guillaume Depardieu et Anémone ?

Je suis très zen maintenant. Avant, je me fermais. A présent, j’ai envie de voir jusqu’où ça va aller. C’est devenu une espèce de curiosité très étrange. Savoir comment vont réagir les gens, est-ce que le mec va s’énerver, se calmer, est-ce qu’il va vouloir me taper. C’est ça qui me fait rire !

Quelles sont tes références ? Dechavanne à l’époque de Ciel mon mardi ! ? Coluche ?

Dechavanne, à l’époque de Coucou c’est nous ou Ciel mon mardi !, c’est énorme. Coluche en radio sur Europe 1, je trouvais ça assez incroyable. Il était exceptionnel.


Tu as le sentiment d’avoir révolutionné ou du moins réinventé le talk show ?

De l’avoir peut-être bougé un peu plus. Quand j’ai commencé La Méthode Cauet, tout le monde disait que ça ne marcherait jamais parce que c’est trop ceci, trop cela. Et puis quand ça marche, les choses choquent moins...

En même temps quand ça marche, on est aussi pas mal critiqué ! Comment gères-tu ces critiques à l’image de Marianne qui titrait récemment sur toi « Le maître à ne pas penser » ?

Je m’en cogne des critiques ! Je préfère faire ce que j’aime et être regardé par des millions de gens que de me branler autour d’une caméra et être regardé par 100 000 téléspectateurs. Les émissions intellos, ce n’est pas mon truc, ça m’a toujours cassé les couilles. Le Grand Echiquier , ça m’a toujours saoulé. J’ai un profond mépris pour les distributeurs de culture en France qui sont très méprisants eux-mêmes. Sous prétexte que certaines personnes ont de la culture ou font des émissions sur la culture, elles méprisent ce qui est populaire.

Elles méprisent ainsi ce qui plaît au plus grand nombre...

Oui, ce qui est ridicule parce que la culture devrait parler au plus grand nombre. Ce n’est pas de ma faute si les émissions culturelles sont chiantes comme la pluie en France. Et puis, je trouve qu’il y a différentes formes de culture. Je crois que le seul ministre qui l’avait compris - je ne fais pas de politique - c’est Jack Lang. Il avait compris que la culture, c’était aussi bien de la poésie de Baudelaire que du rap de Mc Solaar. La culture n’est pas figée dans le temps, elle évolue. Il y a des vieux cons qui n’ont toujours pas compris que la culture, aujourd’hui, elle a une forme de langage qui est le rap, elle a une forme de télévision qui est La Méthode Cauet, qui est aussi South Park. Ce n’est pas uniquement le Journal de 20 heures, Le Monde ou Marianne.

Il y a 10 ans le monde de la télévision t’a rejeté. Eprouves-tu de la rancune par rapport aux dirigeants de l’époque ?

Non. J’ai fait trois castings dans ma vie qui n’ont pas marché. Entre temps, les chaînes m’ont proposé de faire des jeux. Je leur expliquais ce que je voulais faire mais ils pensaient que ça ne marcherait pas en France. Quant aux dirigeants de l’époque, ils ne sont souvent plus là, ils ont été virés. Moi je m’amusais à la radio. Je me disais tant pis le jour où ils auront compris et qu’ils auront de la place pour moi, je ferais ce dont j’ai envie à la télévision.

La fidélité de ton équipe qui te suit partout, c’est aussi une des clés du succès ?

Oui, je renouvelle le casting tous les trois, quatre ans. Ça ne se voit pas forcément. Il y a toujours des gens qui arrivent, des gens qui partent. C’est l’évolution naturelle d’une équipe. C’est vrai qu’il y a une fidélité et puis j’aime bien mettre les gens en avant. Je pourrais très bien dire « moi, moi, moi » mais souvent, par exemple, quand on fait des couvertures de magazines, je préfère mettre l’équipe avec moi plutôt qu’être tout seul.

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