Toutelatele

Heroes > Adrian Pasdar (Nathan)

Tony Cotte
Publié le 25/08/2007 à 11:51 Mis à jour le 13/09/2019 à 22:49

Les sérievores le connaissent principalement pour son rôle de Jim Profit dans les années 90, la gent féminine l’a aperçu dans Desperate Housewives en avocat charmeur mais c’est dans Heroes que le grand public découvre Adrian Pasdar. Ce n’est donc pas un hasard si lors du 47eme Festival de Monte Carlo l’acteur a fait des émules. Toutelatele.com a rencontré celui qui se cache sous les traits de Nathan Petrelli...

Tony Cotte : Comment expliquez-vous que Heroes soit la série la plus téléchargée à travers le monde ?

Adrian Pasdar : Qui n’a pas rêvé de voler, être invisible ou de sauter le plus haut possible ? Ce sont des fantasmes que nous avons tous eu, quelque que soit nos origines ou nos croyances. C’est commun à tous les individus. Heroes touche ainsi un très large public et fait également appel, pour les plus âgés, à l’adulte qu’ils sont devenus.

Tony Cotte : Lors de la découverte du scénario, pensiez-vous que la série allait recevoir de telles critiques ?

Adrian Pasdar : J’ai l’habitude de travailler sur des séries télévisées et je pense qu’on ne peut pas prédire ce genre de choses simplement à partir du script. Par contre, à chaque fin de page, j’avais hâte de passer à la suivante pour connaître la suite. C’était déjà un indice. Puis, lors du Comic Con (convention annuelle destinée aux amateurs de comics, de science-fiction et de super héros, ndlr) le plébiscite vis-à-vis de Heroes a été tel que l’on se doutait que ça allait être un succès, au moins auprès du grand public.

Tony Cotte : Votre personnage a un côté sombre. Le cataloguer de « gentil » ou « méchant » ne serait-il pas réducteur ?

Adrian Pasdar : Effectivement. J’aime comparer Nathan Petrelli à Richard III. On ne sait pas vraiment à quel bord ils appartiennent. Je pense qu’il n’y a pas d’absolu et en tant qu’acteur, c’est très intéressant à jouer. Je trouve également des similitudes entre Nathan et l’œuvre de Rodin, le Penseur. Petit, quand j’ai vu cette sculpture, elle m’a totalement fascinée. Cet homme faisant face à un profond dilemme peut être mis en parallèle avec Nathan qui dégage la même impression tellement il est réticent à sauver le monde...

Tony Cotte : Dans vos interviews, vous citez souvent Shakespeare. En 2003, vous avez même réalisé Ciment, un film indépendant remake d’Othello. Cet auteur est-il pour vous une source d’inspiration ?

Adrian Pasdar : Ses oeuvres sont intemporelles. Il est une source d’inspiration pour un grand nombre d’acteurs. Il existe seulement trois ou quatre histoires de bases : un homme rencontre une femme, un homme perd sa femme ou un homme tente de récupérer son amour. Bien sûr cela est valable pour les deux sexes dans n’importe quel sens. Il peut y avoir une tragédie au milieu. C’est ce que Shakespeare écrivait. Et dans de nombreuses œuvres contemporaines, on retrouve ce côté-là. Le spectateur peut aussi faire le lien avec sa vie personnelle, tellement le travail de Shakespeare est bien dépeint.


Tony Cotte : Quels artistes vous ont poussé à faire ce métier ?

Adrian Pasdar : Quand j’étais petit, les grands peintres comme Picasso m’ont beaucoup inspiré. Ce dernier disait que « tous les enfants sont des artistes mais le problème est de le rester lorsque l’on grandit ». Jeune, j’étais très intéressé par l’art mais pas forcément par les films. Nous n’avions pas beaucoup d’argent pour se payer le cinéma. Je regardais la télévision, je lisais des livres et j’allais voir de nombreuses pièces de théâtre. Au fil des années, ça a suscité un certains intérêt. En fait, tout dépend des brins de magie que nous avons eu pendant notre enfance (rires).

Tony Cotte : Entre Declan Dunn (Mysterious ways), Jim Profit (Profit) et Nathan Petrelli (Heroes), quel personnage est le plus proche de vous ?

Adrian Pasdar : Le choix est impossible ! J’ai des points communs avec les trois. Ma femme dirait sans doute que je ressemble davantage à Declan Dunn par sa curiosité du monde qui l’entoure et son accessibilité. Jim Profit et Nathan Petrelli sont des personnages plus sombres et je pense être au fond de moi encore un enfant.

Tony Cotte : Declan Dunn est passionné par les phénomènes les plus étranges. Croyez-vous également au surnaturel ?

Adrian Pasdar : Il y a deux semaines à New York, ma carte bancaire est tombée de ma poche. Je me suis retourné pour la chercher et un bus est passé à 2 centimètres de moi. Je ne faisais pas attention à ce moment-là et si je n’avais rien fait tomber, j’aurais été renversé par le bus ! Alors, comme un peu tout le monde, je crois au destin lorsque ça m’arrange (rires).

Tony Cotte : A l’époque de Profit, vous aviez eu de nombreuses critiques élogieuses pour votre interprétation. N’est-ce pas frustrant aujourd’hui de ne pas avoir autant de bonnes critiques avec le rôle de Nathan Petrelli ?

Adrian Pasdar : C’est toujours bien d’avoir de bonnes critiques, ma mère est très contente. Mais je n’ai jamais travaillé pour lire des avis sur mes prestations. C’est quelque chose que je ne peux pas contrôler. Je suis très heureux de faire partie du casting de Heroes. Aujourd’hui, je suis plus âgé et je suis content.

Tony Cotte : Est-ce vrai que vous avez refusé le rôle de Jake Hanson dans Melrose Place ?

Adrian Pasdar : Effectivement j’ai dit non. Ce n’est pas mon type de série. Je ne suis pas très friand de soap. Si j’avais accepté, je pense honnêtement que j’aurais eu du mal à m’intégrer.


Tony Cotte : Après les incidents entre votre femme et le Président Bush, que pense-t-elle de l’homme politique Nathan Petrelli ? (Son épouse, Natalie Maines, leader du groupe country Dixie Chicks et native de l’Etat du Texas, a déclaré, lors d’un concert à Londres en mars 2003 à quelques jours de l’invasion des troupes américaines en Irak : « Nous ne voulons pas cette guerre ni cette violence et nous avons honte que le Président des Etats-Unis viennent du Texas ». Des propos qui ont engendré une polémique sans précédent outre-Atlantique, ndlr)

Adrian Pasdar : Si un jour je suis élu, elle pourra dire qu’elle a couché avec le Président des Etats-Unis (rires). Comme un grand nombre de personnes, elle est fan de la série et ne perçoit pas Nathan d’une manière personnelle mais d’un point de vue professionnel.

Tony Cotte : Entre le lynchage médiatique et les menaces, à quel point toute cette affaire vous a affecté ?

Adrian Pasdar : A partir du moment où l’on reçoit une menace de mort par courrier, cela devient un crime fédéral. Etant donné que ma femme est une personnalité publique, nous avons eu une protection de la police et du FBI en permanence. On a commencé à s’y habituer. Mais si l’on s’accoutume à ce genre de choses, c’est que ça ne va vraiment pas. Il a fallu expliquer à nos enfants la présence en continu d’agents à notre domicile. Heureusement, ils étaient jeunes et ça n’a pas eu beaucoup d’impact sur leur vie quotidienne. Ma femme, elle, n’a pas changé de point de vue sur les médias mais ça ne l’a pas rendu plus amère pour autant.

Tony Cotte : Avez-vous, à un moment donné, envisagé de quitter les États-Unis ?

Adrian Pasdar : Oui mais mon épouse ne souhaitait pas s’éloigner de ses proches. Aujourd’hui, tout le monde est embarrassé par cette situation, même le Président. Beaucoup de gens étaient aussi du côté de mon épouse. Elle a exprimé le point de vue de nombreuses personnes. Elle n’avait rien contre le Président Bush sur le plan personnel. Au contraire, elle a toujours eu un respect profond pour la position qu’il occupe. Elle a simplement remis en cause les raisons de l’envoi des soldats en Irak et a eu beaucoup de compassion pour ceux tués au combat. Bien qu’elle ait expliqué tout cela lors de sa déclaration, les médias ont simplement retenu le fait qu’elle avait honte du Président des Etats-Unis.

Tony Cotte : Nathan Petrelli est-il lui aussi républicain ? Son appartenance politique n’a jamais été explicite ...

Adrian Pasdar : C’est impossible pour les producteurs de le dire. Ils perdraient la moitié de leurs téléspectateurs. C’est comme si un animateur de talk show annonçait ouvertement s’il était républicain ou démocrate. Ce serait du suicide !

Tony Cotte : A quoi doit-on s’attendre pour la deuxième saison ?

Adrian Pasdar : La saison 2 sera axée sur la rédemption et la réconciliation. Nathan va devoir revenir en arrière, se reconstruire et s’expliquer sur la décision qu’il a prise en voulant sauver le monde. Il va également vouloir exprimer son pouvoir d’une manière plus positive et le mettre au service de l’intérêt général.