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La périlleuse mission du 12/15 de France 3

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Directeur de la publication
Publié le 03/03/2006 à 00:10 Mis à jour le 03/03/2006 à 13:04

Cette semaine, France 3 a opté pour le renouveau et l’innovation en proposant à ses téléspectateurs une refonte de la tranche 12/15 heures. Il faut dire que hormis le rendez-vous d’information qui parvenait à maintenir une audience honorable, les téléspectateurs ont véritablement fuit les programmes de début d’après-midi. Et les essais infructueux s’enchaînent depuis la fin de C’est mon choix en août 2004.

En effet, voilà maintenant deux saisons que France 3 peine sérieusement à dynamiser ses après-midi. Et pourtant les idées n’ont pas manqué du coté de la direction. Le 6 septembre 2004, Valérie Bénaim, fraîchement débauchée de TF1, arrive avec une nouvelle émission baptisée J’y vais, j’y vais pas. Dans la lignée de C’est mon choix, ce magazine se veut alors plus interactif que son prédécesseur, les téléspectateurs pouvant s’exprimer par SMS ou téléphone. Chaque jour, l’animatrice reçoit un invité confronté à une décision importante qui va impliquer un changement dans sa vie. Pour l’aider dans sa décision, des spécialistes et des proches qui ont vécu une expérience similaire se succèdent sur le plateau. Et si la premiere avait attiré près d’un million de curieux, soit 11.9% de part de marché, ils se sont évaporés au fil des émissions. Quelques semaines après son apparition et des ajustements, J’y vais, j’y vais pas ne dépasse pas les 8% de part de marché. Trop faible pour la chaîne, qui faisait plus du double avec C’est mon choix. L’émission ne passera donc pas le cap de 2004.

Quant à Télé la question, le jeu diffusé à 13h30, il ne fait alors pas mieux avec 600 000 fidèles. Face à ces échecs, France 3 décide de jeter quelque temps l’éponge en laissant la case aux documentaires animaliers. Puis c’est au tour de Pierre Bellemare de faire son entrée avec Histoires extraordinaires, émission qui a réalisé la meilleure audience depuis. Pendant ce temps, la chaîne choisit d’accorder à nouveau sa confiance à Valérie Bénaim qui travaille sur une nouvelle émission de coaching intitulée Elle et vous, prévue avant l’été.

Mais le public ne voit rien venir et doit attendre la rentrée de septembre pour découvrir Jules et les filles. Ce nouveau magazine est le rendez-vous des femmes par excellence. Quatre jeunes femmes, Valérie Bénaim, Génie Godula, Stéphanie Pillalonca et Elisa Tordjmann, passent au crible les petits tracas et astuces de la vie quotidienne. Un mélange qui ne séduit pas le public. Nouvelle douche froide pour France 3 qui doit se contenter de 4.8% de part de marché pour la première, soit moins que J’y vais, j’y vais pas. Un mois plus tard, l’émission passe à la trappe et laisse 500 000 fidèles orphelins. Pour faire face à cet échec, France 3 mise sur les rediffusions de son feuilleton phare, Plus belle la vie, et Coté maison. Parallèlement, le jeu Télé la question se poursuit. La nouvelle direction annonce que tout ceci n’est que temporaire. Il faut dire qu’avec 8% de part de marché, les ambitions ne sont pas atteintes.

Chose promise, chose due. Sous l’impulsion de Patrick de Carolis, la refonte de la tranche 12/15 a lieu le 27 février dernier. Un nouveau 12/13 qui vient renforcer l’information avec aux commandes Jean-Sébastien Fernandes, et deux divertissements Drôle de couple et Pour le plaisir. Exit les rediffusions et Télé la question, place au renouveau et à la détente. La chaîne mise beaucoup sur ces nouveaux programmes. Mais très vite, la désillusion s’installe. Si la nouvelle dynamique du 12/13 séduit les téléspectateurs avec un gain de 220 000 fidèles (2.1 millions de personnes pour l’édition régionale et 2.8 millions pour l’édition nationale), les divertissements ne séduisent pas. Seules 600 000 personnes ont regardé Drôle de couple et Pour la plaisir. Avec 5.1% de part de marché en moyenne, France 3 n’arrive toujours pas à trouver son public entre 13 et 15 heures. La chaîne laisse cependant quelques semaines à ces nouveautés pour s’installer. Mais, d’ores et déjà, le challenge s’avère plus que périlleux, voire impossible...