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Lady Chatterley (Arte) : pourquoi le scandale a éclaté et l’oeuvre de D.H. Lawrence, jugée « obscène », a été censurée

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 16/10/2019 à 19:12

Une soirée spéciale consacrée à Lady Chatterley est proposée par Arte ce mercredi 16 octobre. L’adaptation éponyme de Pascale Ferran, sortie en 2005, est à suivre à partir de 20h55, avant un documentaire inédit : Le procès de lady Chatterley, orgasme et lutte des classes dans un jardin anglais, à retrouver dès 23h45 sur la chaîne franco-allemande.

Constance, une maîtresse de château, est mariée à Sir Clifford Chatterley, un riche homme d’affaires. Revenu de la Grande Guerre, Chatterley est un homme paralysé et qui n’entretient plus de rapports sexuels avec une épouse qui se sent chaque jour un peu plus délaissée. Le couple fait chambre à part et l’ennui guette « Connie ». Tombée dans la dépression, elle décide de s’accorder du temps et s’éloigne peu-à-peu de son mari. Au printemps, elle fait la connaissance de Parkin, le garde-chasse du domaine. Malgré quelques tensions au début de leur relation, tous deux nouent de forts sentiments et Connie peut enfin réveiller ses désirs trop longtemps enfouis, entraînant un Parkin de plus en plus à l’aise à son contact.

La star d’Emmanuelle a incarné Constance Chatterley

Paru en 1928, l’oeuvre de David Herbert Lawrence a été censurée durant plus de trois décennies en Grande-Bretagne. En effet, la couronne britannique, d’une nature très chaste, n’a pas toléré la répétition incessante des termes désignant vulgairement les attributs féminins et masculins tout au long du récit : « chatte » et « couilles » apparaissant, au cumul, près d’une trentaine de fois, sans parler des « fuck » illustrant l’appétit sexuel d’une châtelaine frustrée par sa situation. Ainsi, en 1960, l’éditeur Penguin Books, au faîte de sa notoriété, a dû défendre son oeuvre face à la déflagration des critiques pointant du doigt l’insanité, l’obscénité et la perversité de Constance.

Le procès, remporté par Penguin Books, a permis la pleine expansion d’un récit publié à compte d’auteur par D.H.Lawrence. Quelques années plus tôt, Marc Allégret avait réalisé une première adaptation de la romance : L’amant de lady Chatterley. En 1981, Just Jaeckin en a tiré un long-métrage érotique - du même nom - avec dans le rôle principal, Sylvia Kristel, connue pour la collection Emmanuelle, qu’elle a servi durant une vingtaine d’années. Dans la version de Pascale Ferran, Constance prend les traits de Marina Hands, héroïne de Mytho, lancée début octobre par Arte.