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Le labyrinthe du silence (Arte) : l’histoire vraie du procès de Francfort et la traque des SS par Johann Radmann

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 28/09/2020 à 18:44

Ce 27 septembre 2020, Arte propose de découvrir Le labyrinthe du silence. Le film s’intéresse au combat d’un jeune procureur pour traquer un ancien officier SS reconverti dans l’enseignement.

La traque des anciens officiers SS et celle, en France, des collaborateurs ayant officié au sein de la Milice constituent des sujets tabous, une sorte d’empreinte boueuse dans l’Histoire. L’un des exemples hexagonaux les plus célèbres est celui de Paul Touvier, chef de la milice lyonnaise gracié par le Président Pompidou en 1971 mais qui a finalement trainé sa vieille carcasse en prison.

Un prisonnier des camps devenu Procureur

Le réalisateur Giulio Riccarelli a consacré sa première œuvre au vécu d’un jeune procureur se heurtant à un mur quand il s’intéresse au passif d’un enseignant. Le labyrinthe du silence, à découvrir à partir de 20h50 ce lundi 27 septembre sur Arte, retrace son histoire qui le mènera jusqu’au Procès de Francfort.

En 1958, Johann Radmann est un procureur rattaché au parquet de Francfort. Ambitieux, il flaire un grand coup en apprenant par un ancien prisonnier d’Auschwitz, qu’Alois Schulz, ex-officier SS, enseignait dans un lycée. Aux côtés du journaliste militant Thomas Gnielkda, Johann entreprend une lutte difficile au sein d’un pays éhonté et qui privilégie l’oubli à la collaboration. S’il fait face à la défiance de sa hiérarchie, le jeune procureur peut compter sur l’appui de son confrère Fritz Bauer pour mener une enquête qui marquera l’histoire de la RFA.

19 condamnations, 6 perpétuités

Le procès de Francfort est ancré dans les archives de la RFA comme étant l’instruction la plus prolifique avec un total de 211 survivants du camp de la mort parmi 360 témoins, pour des auditions qui se sont étendues sur vingt mois. Alois Schulz et Johann Radmann sont des personnages fictifs à l’inverse de Fritz Bauer, un procureur ayant été lui-même envoyé dans un camp de concentration en 1933. Au total, 19 prévenus ayant sévi dans les camps d’extermination ont été condamnés, dont six à perpétuité.

A noter que ce chapitre de l’histoire a été retracé par Annet Hess en 2018 sous le titre La maison allemande.