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Les Huit Salopards (Arte) : pourquoi Quentin Tarantino a voulu abandonner son western avec Kurt Russell

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 07/06/2020 à 18:10 Mis à jour le 07/06/2020 à 20:02

Les Huit Salopards sévissent à 20h50 ce dimanche 7 juin sur Arte. La chaîne consacre une soirée au cinéaste Quentin Tarantin avec en conclusion un documentaire retraçant la filmographie du trublion.

Quand Quentin fâché, lui toujours faire ainsi. Un Tarantino en mode « furie » a dégainé ce qui a constitué le deuxième western consécutif dans sa filmographie : Les Huit Salopards. Trois ans après Django Unchained , c’est une œuvre plus amorale et plus grandiose à tout point de vue qui a renforcé le cinéma mitraillette d’un réalisateur bien tracassé avant le tournage dans les montagnes purifiées du Colorado. Arte propose de suivre ce film inédit en clair ce dimanche 7 juin à 20h55.

Un blizzard menaçant

Tout commence par le premier des six chapitres : « Last Stage to Red Rock ». John Ruth, un chasseur de primes surnommé « Le Bourreau », a la main dure et un cœur de pierre. A Wyoming, quelques années après la Guerre de Sécession, il conduit la prisonnière Daisy Domergue qui doit s’y faire pendre.

Durant cette longue traversée, Ruth croise la route du Major Marquis Warren, un ancien soldat reconverti, lui aussi, en chasseur de primes, et qui traîne trois cadavres pour les présenter à la justice. Chris Mannix, nouveau shérif de Red Rock, se joint à eux.

Pris par le blizzard, le groupe trouve refuge dans une auberge perdue au milieu des montagnes. En attendant que la tempête cesse, ils font la connaissance avec un autre quatuor composé du confédéré, du mexicain, du cowboy et du court sur pattes.

De gros calibres à l’écran

Depuis des années, Quentin Tarantino attire les acteurs influents d’Hollywood. Récemment, il a réuni pour la toute première fois Brad Pitt et Leonardo DiCaprio au cinéma dans le conte Il était une fois à Hollywood. Au milieu de mâles rutilants, joués par Kurt Russell, Samuel L. Jackson ou encore Tim Roth, tous trois familiarisés avec le cinéma du turbulent réalisateur, s’illustre Jennifer Jason Leigh. Difficile de reconnaître le mannequin qui a posé vers ses vingt ans pour l’appareil de David McGough. Dans le western, décorée d’un œil au beurre noir, édentée et camouflée grossièrement à l’image d’une Capitaine Marleau, elle s’apparente davantage à une Calamity Jane prête à en découdre façon garçon et façon baston.

Tarantino, comme James Bond

Ce projet, largement rentable pour Quentin Tarantino, est passé à deux doigts de rester aux oubliettes. Il est arrivé au cinéaste la même mésaventure qu’au 24e opus de James Bond, à savoir que le scénario a fuité. S’estimant « trahi » et « résigné », Tarantino a annoncé dans un premier temps qu’il « abandonnait », portant la culpabilité sur l’un des six producteurs avec qui il a partagé l’écriture du western. S’octroyant un délai supplémentaire, il a finalement affiné le scénario et ajouté un chapitre par rapport à la version initiale.

Inédit en clair, Les Huit Salopards inaugure une soirée Tarantino qui se poursuit à 23h45 avec le documentaire Tarantino en huit films , déjà programmé deux jours plu tôt sur la chaine franco-allemande. 275 000 personnes avaient alors été au rendez-vous, soit 2.4% du public entre 22h55 et 00h30.