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Petits meurtres en famille > Edwin Baily, réalisateur

Ariane Grassi
Publié le 05/12/2006 à 00:45 Mis à jour le 13/04/2011 à 18:20

Avec plus de sept millions de fidèles, Petits meurtres en famille est l’une des réussites de cet automne. Diffusé ce soir, le quatrième épisode du feuilleton révélera aux téléspectateurs impatients, l’identité du mystérieux assassin qui sème le trouble dans la famille Le Tescou. Aux aficionados qui pourront retrouver la saga dès le 13 décembre en DVD, le réalisateur Edwin Baily confie les dessous du tournage.

Ariane Grassi : Pourquoi avoir accepté de prendre les commandes de Petits meurtres en famille ?

Edwin Baily : Quand on m’a proposé de réaliser une comédie policière, j’avais l’ambition de faire quelque chose de prestigieux. Petits meurtres en famille est un projet de qualité tant au niveau de la distribution, du texte que des moyens mis en œuvre. De plus, même si je n’ai pas eu beaucoup de temps pour faire le film, j’avais une grande liberté d’action.

Ariane Grassi : Avec plus de 7 millions de téléspectateurs et d‘excellentes critiques, le feuilleton est une réussite. Cela pouvait-il se pressentir dès le tournage ?

Edwin Baily : Petits meurtres en famille est le troisième moment heureux de ma carrière ! Quand une alchimie se crée sur un film, on ne la contrôle pas, quelque chose nous échappe et c’est bien.

Ariane Grassi : En quoi la réalisation de Petits Meurtres en famille se distingue-t-elle de la plupart des téléfilms ?

Edwin Baily : On a utilisé une caméra un peu différente, 60% des images ont été tournées en 20mm. Ce format permet d’avoir des premiers et des seconds plans très lisibles, et donc de mettre chacun en valeur dans les scènes de groupe.

Ariane Grassi : L’atmosphère du film doit beaucoup à l’impressionnant château de la famille Le Tescou...

Edwin Baily : Ce château a déjà servi comme décor extérieur du film Tess de Roman Polanski. Quand on l’a visité, on s’est tout de suite dit : « c’est LE décor ». Non seulement il était entièrement libre, mais surtout, il est conçu avec différents étages, symbolique des différents rapports sociaux. D’ailleurs à l’origine le feuilleton commençait par un plan des cuisines, puis la caméra suivait le mouvement d’un étage à un autre.

Ariane Grassi : Petits meurtres en famille a des airs de film de cinéma, est-ce volontaire ?

Edwin Baily : L’idée de départ, pour les décors et les couleurs, c’était 8 femmes de François Ozon. J’ai été aussi influencé par Le Limier de Mankiewicz. Et pour ce qui est de la description sociale des rapports entre les domestiques et les propriétaires du domaine, on pense bien sûr à Gosford Park de Robert Altman. C’est un polar un peu ironique, tout comme Petits Meurtres en famille. Si j’avais écrit le scénario du feuilleton, je l’aurais fait encore plus décalé.

Ariane Grassi : En tant que metteur en scène, avez-vous un personnage ou une scène de prédilection dans le film ?

Edwin Baily : Je n’ai pas de personnage préféré, il n’y a pas de héros puisque c’est un film choral, et je trouve qu’ils ont tous leur moment. Par exemple, quand Nadia Barentin (Madame Dupré) plume la volaille, cela peut sembler anodin, mais la vérité qui s’en dégage amène une force. J’aime aussi le moment où Mathias Mlekuz (Antonin) apprend qu’il va être père et qu’il est partagé entre bonheur et désarroi.

Ariane Grassi : Vous avez beaucoup tourné pour la télévision (Le Miroir de l’eau), quel est l’avantage de ce format ?

Edwin Baily : Je me définis comme un « film-maker » et j’aime l’immédiateté de la télévision ; quand on me propose un projet, je sais que dans 6 mois je suis en train de tourner.

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