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Richard Pigois (Les Mystères de l’Amour) : « Je ne veux pas que John passe pour le couillon de service ! »

Marion Olité
Publié le 06/12/2014 à 18:34 Mis à jour le 20/01/2015 à 11:14

Il fait partie des hommes incontournables de la série Les Mystères de l’Amour. Richard Pigois incarne depuis la saison 3 le personnage de John Greyson, le compagnon zen et flegmatique de la fantasque Laly. L’acteur s’est confié à Toutelatele sur ses envies, et nous dévoile les coulisses de la série française culte.

Marion Olité : Comment votre personnage évolue-t-il en ce début de saison 8 ?

Richard Pigois : Malgré la bêtise qu’il fait en saison 7, John est très amoureux de Laly. Il fait parfois des petits écarts. Là, c’est la deuxième fois après Johanna. Mais c’est vraiment un tout petit dérapage, qui est aussi provoqué par d’autres. Il a un moment de faiblesse. À côté de ça, il ferme un peu les yeux sur tout concernant Laly...

Selon vous, est-ce Laly qui porte la culotte dans le couple ?

Non, pas du tout ! John la laisse faire, car il la connait par cœur. Il accepte sa personnalité et sa manière d’être. Il sait qu’elle est un peu volage, mais ça ne le dérange pas plus que ça, du moment qu’elle revient vers lui. Je le vois comme ça. Et puis au début, dans les premières saisons, mon personnage a carrément pété les plombs deux ou trois fois. Je me souviens d’une scène où je m’étais enfermé dans mon pavillon, et je ne voulais plus que personne n’approche. J’avais adoré tourner ça. John s’est bien calmé maintenant. Il s’amuse à voir Laly faire la folle. Je pense qu’il la trouve touchante quelque part.

Comment travaillez-vous ce personnage sur le tournage ?

Je n’avais jamais participé à une série télé avant Les Mystères de l’Amour. J’ai compris comment ça marchait petit à petit. Je m’amuse de plus en plus au fil des saisons. On me donne davantage de liberté. Les personnages sont assez bien définis maintenant. À force de jouer et d’apprendre les textes, j’ai compris où voulait m’emmener l’auteur. Je résiste un peu sur certaines scènes. J’essaie de faire en sorte que John ne passe pas pour le couillon de service (rires).

Aimeriez-vous que l’on vous donne davantage de direction quant à votre personnage ?

La question s’est surtout posée au début. Quand je suis arrivé, personne ne m’a dit : « Ton personnage est comme ci ou comme ça ». Donc j’ai interprété John d’une façon un peu neutre. Quand je lisais les textes, en gros, ce qui ressortait c’est le fait que John supporte toutes les frasques de Laly. J’ai décidé d’en faire un sage et un amoureux. C’est le véritable amour. Il n’attend rien en retour et accepte l’autre dans ses qualités et ses défauts.

« John est un sage, qui supporte toutes les frasques de Laly »

Quelle est la chose la plus compliquée à gérer pour vous avec ce personnage de John ?

C’est justement de ne pas le rendre trop gentil avec Laly. Je le vois comme un personnage qui prend beaucoup de recul, et qui la laisse faire jusqu’à une certaine limite. Je ne veux surtout pas qu’il devienne dupe. Et pourtant, l’écriture m’entraîne vers cela.

Discutez-vous de l’évolution de votre personnage avec Jean-Luc Azoulay ?

Pas vraiment, mais en quelques saisons, on a bien avancé. Mon personnage s’est vraiment défini. Cela dit, je suis ouvert à la discussion, pour emmener John ailleurs. Il faut que ça me plaise, sinon, je ne le ferai pas. Il m’arrive de soumettre des idées à Jean-Luc sur ce que pourrait faire mon personnage. Après, il les utilise ou pas. C’est lui le grand chef (rires). J’adorerais faire plus de choses sur Les Mystères. Là, c’est vrai que mes scènes sont toutes un peu sur le même registre. Mon personnage est un peu figé. Mais je le savais. Quand on est récurrent dans une série avec autant de personnages, il faut s’y habituer.

Aviez-vous une idée précise en tête avec ce personnage qui n’a pas encore vu le jour ?

Vu sa bonhomie, je l’aurais bien imaginé avoir une double vie. Il aurait été très gentil avec Laly, et on aurait appris qu’il était un agent secret par exemple ! J’aimerais jouer des choses différentes, comme tous les acteurs. Je pense que ça viendra petit à petit.

Il vous arrive de ne jamais croiser certains comédiens de la série. N’êtes pas frustré de tourner avec seulement un petit groupe d’acteurs ?

Effectivement, je ne connais pas tous les acteurs des Mystères de l’Amour (rires). Par exemple, le comédien qui joue beaucoup avec Hélène dans son bureau (Fabrice Josso, alias Étienne) ou tous les flics de l’intrigue, je ne les connais pas. Mais ce n’est pas frustrant pour moi. Dès le début, j’avais mon décor à part. J’évolue du côté « Greyson » avec Laly Meignan, Elsa Esnoult et Sébastien Roch. On a appelé ce décor « le pavillon de John ». Je tourne aussi à l’occasion avec Laure Guibert, Hélène Rollès, Patrick Puydebat... Je vois tous les acteurs principaux sans avoir beaucoup de scènes avec eux.

Partie 2 > Les hommes des Mystères de l’Amour, sa relation avec les acteurs historiques


Que pensez-vous des hommes des Mystères de l’Amour qui, d’une manière générale, subissent beaucoup les histoires des filles ?

C’est vrai pour Christian, mais on ne peut pas dire ça pour le personnage de Nicolas. Lui, c’est plus le coq dans sa basse-cour (rires). José est pareil d’ailleurs : c’est lui qui fait un peu n’importe quoi. Hélène est forcément plus mise en avant que Peter Watson, mais c’est un milliardaire et le rôle est intéressant. Je ne trouve pas vraiment que les filles dominent. Après, l’auteur adore les femmes. Jean-Luc écrit certainement pour les femmes, et après il ajoute des hommes autour (rires).

Quel personnage masculin auriez aimé interpréter en dehors du vôtre ?

J’aime beaucoup Peter Watson, incarné par Serge Gisquière. Ce qu’il fait est beaucoup plus varié. Il y a des hauts et des bas : il est milliardaire, puis il se retrouve en prison. Il part à Love Island et revient à Paris... Il se passe plein de choses dans sa vie (rires).

Le rythme de tournage s’est intensifié cette année. En terme de timing, avez-vous l’impression de manquer de temps ?

On travaille plus, car il y a davantage de matière à produire. C’est le double par rapport à l’année dernière. En terme de timing, c’est chaud à tous les niveaux (rires) ! Tout le monde aimerait avoir plus de temps, plus de moyens pour monter un cran au-dessus en terme de qualité. Après, on sait dans quoi on tourne et où on a mis les pieds. Il faut tourner vite, être efficace. C’est le format qui veut ça. Au début, c’était très déroutant pour moi d’enchaîner les séquences, jusqu’à quinze par journée parfois. Mais j’ai la chance d’avoir des partenaires super, qui ne m’ont pas mis la pression. Au contraire, ils font tout pour que ça se passe bien.

« Les fans me disent souvent : Alors, cette Laly, elle va arrêter ses conneries (rires) ? »

Quel est votre meilleur souvenir de tournage sur Les Mystères de l’Amour ?

Je me rappellerai toujours de l’accueil qui m’a été fait par les acteurs principaux. C’était vraiment très sympa. Ce n’est pas évident de rentrer dans une famille comme ça. Ils tournent ensemble depuis 20 ans quand même. Ils ont été vraiment adorables. Ils ont su me mettre à l’aise. C’est pour ça que j’ai continué au début d’ailleurs (rires). Je ne voulais pas vraiment m’impliquer dans une série, mais ça se passe tellement bien ! Il y a une super ambiance. J’allais travailler avec plaisir. Trois ans plus tard, ce sont des amis pour moi maintenant.

Vous arrive-t-il de croiser des fans des Mystères dans la rue, qui vous parlent de votre personnage ?

Oui, tout le temps. C’est toujours très sympa. Ce qui revient souvent, c’est des trucs comme « Alors, cette Laly, elle va arrêter ses conneries ! » (rires) Les femmes la détestent, surtout parce que mon personnage est un gentil. Les gens ont pris John en sympathie. Ils le voient se débattre avec Laly, qui fait tout le temps n’importe quoi. C’est assez marrant de découvrir comment ils sont pris par l’histoire, et croient parfois que Laly est vraiment une peste (rires), alors que pas du tout.

Êtes-vous surpris par le succès des Mystères de l’amour sur TMC ?

Oui, je ne connaissais pas du tout la série quand j’ai intégré le casting. J’avais entendu parler d’Hélène, mais je connaissais à peine son visage, et surtout par rapport à ses chansons. Donc c’est très étonnant pour moi ce succès. Si je me souviens bien, ça ne marchait pas si bien que ça au début. Et petit à petit, la série est devenue un succès. Ma jauge, ce sont les fans qui m’arrêtent dans la rue et qui me parlent sur Facebook. Comme ils sont de plus en plus nombreux, je vois que ça marche de mieux en mieux (rires).

Avez-vous des projets parallèlement au tournage des Mystères de l’Amour ?

J’ai réalisé deux courts-métrages, mais je suis surtout musicien. Je chante et je joue de la guitare. Je n’arrête pas avec mon groupe de jazz. On est huit sur scène. Je passe la moitié de mon temps à faire de la musique, l’autre à tourner. Les Mystères de l’Amour me prennent en gros trois journées et demie dans la semaine.