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A la rencontre d’Emilie Albertini, le nouvel atout charme de M6

Tony Cotte
Publié le 15/09/2007 à 00:54 Mis à jour le 07/04/2011 à 17:03

Elle a passé un casting pour co-animer une émission en compagnie de Valérie Damidot mais c’est finalement, seule, aux commandes d’une nouveau concept que les téléspectateurs de M6 peuvent retrouver Emilie Albertini. Avec Change ton look !, l’ex-chroniqueuse de France 5 se propose de relooker des moins avec 35 ans avec l’aide de spécialistes. Tout un programme...

Tony Cotte : « Encore une émission de relooking ! » Voici la réaction que l’on peut avoir en découvrant le concept de Change de look !. En quoi la vôtre se distingue t-elle des autres ?

Emilie Albertini : Change ton look donne au-delà du relooking, de nombreux conseils et d’astuces shopping. On n’accompagne pas uniquement les gens pour se faire relooker, on les aide à faire le tri dans leur placard, à choisir leurs vêtements, à se maquiller et se coiffer. Ce sont de vrais cours. Dans les émissions classiques, les candidats ne savent pas vraiment comment ils vont continuer chez eux le lendemain. On s’attache à ce que ce soit réellement profitable. Nous sommes dans du pédagogique. C’est la promesse de notre programme.

Tony Cotte : Il y a-t-il un suivi pour voir si les candidats continuent à appliquer les conseils après votre départ ?

Emilie Albertini : Oui, je me déplace chez eux tous les matins (rires). En fait, je leur donne mon adresse mail personnelle. Je suis vraiment dans une démarche spontanée et naturelle. Ils peuvent me joindre pour me demander des conseils. C’est mon boulot, il n’est pas question de les lâcher dans la nature par la suite. Mais je ne suis pas sûre qu’ils en aient vraiment besoin. Sur deux jours de tournage, on voit des réflexes qu’ils prennent immédiatement. Par exemple, lorsque nous allons au shopping, ils ont déjà assimilé les conseils que j’ai prodigué la veille.

Tony Cotte : Sur le dossier de presse de l’émission, on peut lire « Emilie Albertini aide une personne à trouver son look ». Sur le principe, n’est-ce pas, par la même occasion, la dénuer de personnalité ?

Emilie Albertini : Quelqu’un qui a, par exemple, quelques rondeurs, va avoir la preuve par l’image qu’il ne vaut mieux pas porter des t-shirt courts. Toute l’intelligence de notre travail réside dans la concertation avec les candidats. Si je n’écoutais que mes goûts personnels, il n’y aurait pas toujours le même résultat. Ce sont eux qui choisissent au final. Ceux qui font cette démarche n’ont pas, de toute évidence, une personnalité bien affirmée. Ce sont des personnes qui se cherchent. Nous ne leur imposons rien. Nous restons en adéquation avec leur volonté. Je ne change en rien leur personnalité, il s’agit simplement d’apparences physiques. L’intérieur reste le même. Pas question de formater les gens !


Tony Cotte : Si ces candidats se cherchent vraiment, n’ont-ils pas simplement besoin de consulter un psychologue ?

Emilie Albertini : Honnêtement, ils se cherchent « vestimentairement » tout comme moi (rires). Tous les jours je ne suis pas habillée et mise en valeur comme je voudrais. Eux, ils ont un besoin. Je ne pense pas qu’il y ait une dimension psychologique même si on essaye de détourner leur attention des défauts qui les perturbent. Par exemple, une femme de 1m80 complexait sur sa taille. On a mis en valeur la longueur et la beauté de ses jambes. On a réussi à contourner le défaut pour en avoir un atout. Et puis, il y a aussi des filles super bien foutues qui ne savent tout simplement pas se mettre en valeur.

Tony Cotte : N’avez-vous pas l’impression que Change de look va continuer à alimenter la télévision pour assistés, après Super Nanny quand les familles ne savent plus gérer leur progéniture ou D&Co quand ils ont des goûts douteux en matière de décoration intérieure...

Emilie Albertini : Le coaching est très à la mode à la télévision. De là à dire que c’est de l’assistanat... Nous ne sommes pas non plus toute la journée sur le dos des candidats. Le relooking est un exercice gratifiant. Des magazines comme ELLE, ultra sérieux et avec une vraie caution mode, le font depuis des années. Aujourd’hui, il y a une demande et donc une offre forcément !

Tony Cotte : Avez-vous conscience que la démarche peut paraître malsaine quand des candidats complexés vont se retrouver face à une animatrice au physique de top model ?

Emilie Albertini : Ca me va droit au cœur (rires). Je ne pense pas qu’ils soient complexés avec moi. J’ai une personnalité abordable et accessible. Je ne sais être que naturelle et je n’hésite pas à parler de mes expériences personnelles pour ne pas les exclure. On a tous les mêmes problèmes. Il m’arrive aussi d’avoir un bout de gras qui dépasse du jean. Je n’ai rien du mannequin filiforme, j’ai compris qu’à 28 ans ce n’était plus possible.

Tony Cotte : On peut dire que C’est mon choix a véritablement lancé la mode du relooking. En étiez-vous une téléspectatrice ?

Emilie Albertini : J’ai fait de longues années d’études avec très peu d’heures de cours. Je dormais pas mal devant la télé les après-midi mais j’étais plutôt les Feux de l’amour (rires). Il m’est arrivé de somnoler devant C’est mon choix. Je sais que ce projet a été souvent décliné, mais sur Change de look, ma mission est d’essayer au maximum de coller à la tendance. Ce n’est pas facile de l’imposer sur une grande chaîne car tout le monde doit se sentir concerner. Je fais des compromis mais j’essaye au maximum d’être tendance. En étant une hebdo on a une marge de réactivité assez rapide, s’il y a un truc qui sort, je veux pouvoir en parler dans mon émission au même titre que ELLE ou Glamour le font en presse.

Tony Cotte : Dans un tout autre genre, avez-vous déjà regardé Extreme Makeover ou Miss Swan  ?

Emilie Albertini : C’est fabuleux ! C’est incroyable !


Tony Cotte : Vous êtes ironique ?

Emilie Albertini : C’est terrifiant mais je regarde (rires). Là, on est à l’opposé de Change ton look. C’est le genre de programmes qui brise des vies. Le canon Pamela Anderson au fin fond de la campagne du Texas avec un mari moche comme un pou et des enfants à l’image du père, je suis curieuse de connaître le taux de divorce et les dégâts que peuvent faire ce genre d’émissions. Nous sommes là dans un cas parfait de piétinement de la personnalité. Ils les formatent pour en faire des actrices d’Amour, gloire et beauté. Mais je regarde parce que c’est bluffant (rires).

Tony Cotte : Si on vous proposait d’animer un programme équivalent, accepteriez-vous ?

Emilie Albertini : (elle réfléchit) Je dirai non. Mais dans quelques années, on pourrait dire que j’ai menti. A priori, ça ne ressemble pas à mon approche du programme et de la discipline. Je suis tellement à l’opposé. Je me vois mal dire « Tu devrais te refaire le nez », « On va t’arracher toutes les dents et te refaire la mâchoire ». En revanche, inclure de la beauté un peu plus poussée que le maquillage, comme conseiller un détartrage ou un peeling pour l’acné, ça bien sûr, mais dans sa version la plus soft possible ! Si un jour Change de look évolue dans ce sens-là, je ne serai pas contre. Mais on sera loin d’une transformation radicale.

Tony Cotte : Le public qui vous suivait sur France 5 dans L’Atelier de la Mode vous est plutôt fidèle. On peut voir sur internet que vous avez pignon sur rue dans le domaine. Pensez-vous que ces téléspectateurs vous suivront sur M6 dans un programme qui s’annonce être un peu aux antipodes de ce que vous avez fait ?

Emilie Albertini : Vous avez vu ce fan-club incroyable ? Je vous jure, je ne les ai pas payés pour dire toutes ces gentillesses sur moi (rires). Et dire que je pensais faire une émission confidentielle ! Très honnêtement, Change ton look est certes aux antipodes avec L’Atelier de la mode mais c’est parfaitement en raccord avec ce que j’y faisais. Il y avait également du relooking. Je n’ai pas changé en un hiver, je suis restée la même. Je m’efforce de communiquer sur M6 les détails tendances comme je le faisais sur France 5. Et les téléspectateurs pourront me retrouver dans un format plus long où je suis dorénavant animatrice et non plus chroniqueuse.

Tony Cotte : L’image de L’Atelier de la Mode n’est-elle pas plus classe que celle d’une émission grand public sur M6 ?

Emilie Albertini : Non. Loin de là vraiment ! Il faut me croire. Même si les téléspectateurs entre les deux chaînes sont différents, et sans rentrer dans les détails, ça ne sera pas moins classe que ce que je faisais auparavant. Ce sera équivalent si ce n’est mieux ! Je vais enfin pouvoir exprimer ma personnalité et m’approprier le programme.

Tony Cotte : Pour conclure, Coco Channel disait « la mode se démode, le style jamais. » Que vous inspire cette citation ?

Emilie Albertini : D’une manière générale, je suis assez d’accord avec tout ce que dit Coco Channel. C’est elle qui a inventé le style de la femme d’aujourd’hui. Avoir de l’allure c’est pour la vie, même avec un sac de pomme de terre sur le dos. J’adore me mettre à une terrasse de café et regarder les gens qui sont lookés. J’aime l’originalité quelque soit le style, baba cool ou Katmandou avec des dreads (rires).