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Aïssam Medhem (Un si grand soleil) : « Akim et Lucille ne sortiront pas indemnes... »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 23/06/2019 à 18:47

Depuis la rentrée, Aïssam Medhem est à l’affiche d’Un si grand soleil. Après avoir frôlé la mort, son personnage Akim vient de tomber dans une addiction dangereuse aux médicaments. Le jeune comédien se confie sur l’évolution de l’intrigue et de sa relation avec Lucille. Il évoque également le succès de la série et ses projets.

Benoît Mandin : Votre personnage Akim vient de traverser une intrigue dramatique. Il a frôlé la mort après avoir été blessé par balles lors d’une fusillade. Comment avez-vous imaginé cette scène ?

Aïssam Medhem : Je ne l’ai pas du tout imaginé parce que je ne voulais pas me projeter dans un univers. Je me suis dit : « On va découvrir ça sur le moment. Cela va être génial ». J’étais hyper pressé de le faire. La production nous a expliqué ce qu’il y allait avoir. Étant donné que je n’avais aucune conscience du déroulement de la logistique, on n’a pas pu en discuter. Lors du tournage, j’étais assez à l’écoute et concentré. Tout le monde était dans l’état d’esprit de parfaire les idées du réalisateur.

Comment vous êtes-vous inspiré pour cette arche forte en émotion ?

Je suis allé chercher dans l’imaginaire et la référence. Je n’ai jamais vécu un tel drame à titre personnel. J’ai cherché à créer un petit cocktail émotionnel. L’objectif était de ne pas pousser le curseur dans le « drama » et de rester dans la sensibilité.

Dans quel état d’esprit situeriez-vous aujourd’hui Akim ?

Après son séjour à l’hôpital, Akim est parti en vrille et est tombé accro aux médicaments. Il a commencé à entrer dans un délire bipolaire. Il y a eu des grosses scènes où il se sentait surpuissant et d’autres où il avait l’impression d’être un looser. Akim développe une addiction aux médicaments qui pourrait le détruire… Il va complètement péter les plombs et sa famille va mettre du temps à s’en rendre compte. Elle lui va dire qu’il doit se rendre à l’hôpital sous risque d’avoir un pronostic vital engagé. Akim est dans une autre réalité.

« Akim développe une addiction aux médicaments qui pourrait le détruire… »

Cette difficile épreuve a renforcé les sentiments de Lucille. Quel regard portez-vous sur leur relation ?

C’est un couple d’écorchés. Akim et Lucille ont vécu de sales choses et en ont bavé tous les deux. La relation se différencie par leurs vécus respectifs. Je pense qu’ils n’en sortiront pas indemnes. Akim va apprendre tout ce qu’a entrepris Lucille lorsqu’il était dans le coma. Vu qu’il est dans cette addiction aux médicaments, il encourage l’esprit de vengeance de Lucille. Il va jusqu’à en créer un événement scindé dans le temps et gravé dans le marbre.

Quelle ressource Akim va-t-il pouvoir trouver ?

Si Lucille n’a pas été capable de l’accompagner dans les bonnes conditions une première fois, Akim doit aller chercher les ressources au fond de lui-même. Quand on est dans une situation aussi critique, il faut un mental de guerrier pour s’en sortir.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre personnage ?

J’aime bien jouer un personnage qui se situe dans des états un peu extrêmes. C’est le rôle d’un funambule qui marche sur un fil. Akim est nuancé, on est loin d’être dans quelque chose de lisse. Il est très doux et a énormément de violence qui sommeille en lui. Tout cela est dû à une profonde tristesse. Pour la cacher, il est énormément extraverti. Tout cela contribue à la complexité du personnage.

« Akim encourage l’esprit de vengeance de Lucille »

Souhaiteriez-vous qu’Akim finisse par dévoiler ses failles ?

J’aime bien qu’on reste sur des non-dits. Il y a toujours des questions qui sont non résolues. Cela fait des belles interrogations et je trouve que ça crée des belles lignes au personnage. Quand on avoue tout sur la table et que tout est dit de manière très claire, je trouve ça moins intéressant.

Quel bilan tirez-vous de cette première année dans Un si grand soleil ?

Sur le plan personnel, c’est extrêmement bénéfique. Cela a été incroyable pour moi de participer à cette aventure. Je suis sorti du conservatoire il y a deux ans et je n’ai fait que du théâtre. Je n’avais aucune expérience en matière de plateau et de tournage. Dans Un si grand soleil, on doit tout faire vite. Il faut être tout de suite bon et dedans. Tout le monde met du cœur à l’ouvrage. La série a été une deuxième école pour moi. Quand je suis arrivé, je me suis retrouvé face à des comédiens avec dix, quinze ans de métier.

Un si grand soleil connaît un succès grandissant en audience. Comment l’analysez-vous ?

La clé du succès est dans les prises de risques au niveau technique et artistique. Nous proposons un format de quotidienne avec le contenu apparenté à ce qui se fait dans les téléfilms ou une série de 6x52 minutes. Dans certains plans, dialogues ou scènes, on retrouve même l’esprit d’un film. Le mélange des genres a contribué au succès d’Un si grand soleil.

Parallèlement à la série, avez-vous d’autres projets ?

Je viens de finir le tournage du film Boréalis. L’année prochaine, j’attaque une création de théâtre. Je suis également sur ma mise en scène à travers ma première pièce.